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Trump, évidemment

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Notre monde a changé en profondeur

Le 45e président des Etats-Unis sera donc un homme. Un homme blanc, un Blanc n’ayant eu de cesse de faire référence à son prédicateur, un homme issu du monde des affaires et de l’argent roi, un pur produit du marketing et de la communication, un homme blanc qui s’est hissé au sommet par sa seule volonté et l’absence totale de compassion pour ceux qu’il a balayés au passage, un exemple type de l’hypocrisie sociétale américaine où l’on s’affiche rayonnant en famille, les épouses se succédant certes, l’essentiel étant non le divorce mais la bague au doigt.

The Donald, oui, l’auteur avoue avoir été certain sur son élection, a fait appel ces 18 derniers mois, à ce qu’il y a de pire chez les petites gens et les classes moyennes inférieures blanches d’aujourd’hui: un racisme latent, une xénophobie évidente liée non pas à la peur de l’autre mais à la jalousie de ce qu’il possède et que l’on n’a pas. Trump a répondu aux frustrations par des slogans forts tel le mur du Mexique, la réouverture des mines, le protectionnisme, la baisse des impôts, le renvoi des illégaux. Slogans, certes, remèdes, non.

A partir du 20 janvier 2017, le nouveau président, appuyé par une majorité républicaine au Congrès, devra composer avec les réalités. Déjà, le discours change. Hier matin, plus question d’envoyer „Hillary en prison“, mais remerciements pour le travail de la „Secretary“ et sa famille. Soit dit en passant: les filles Trump et Clinton sont d’étroites copines. M. Trump a également offert aux alliés des Etats-Unis de collaborer. On jugera de la suite.

„Make America Great Again“, oui, qui n’en rêverait pas? A quel prix, cela reste à voir. La première piste a été lancée; ce seront de gigantesques travaux d’infrastructures. Objectif: donner du travail à tous. Un langage que de fois entendu dans l’histoire!

Le meilleur soutien de Trump aura été le clan Clinton

Rassembler, oui. Qui? Les jeunes qui avaient plébiscité Bernie Sanders? Les Noirs qui ne se sont pas rendus aux urnes? Les Hispaniques, quoi qu’effrayés par la campagne, mais de toute façon plutôt conservateurs, par exemple en Floride? Donald Trump a misé sur les „damnés de l’Amérique“ ou plutôt ceux qui se considèrent comme des déclassés. Dans un pays où le bonheur n’existe pas s’il n’est pas associé à l’argent et où le seul dynamisme ne suffit pas plus qu’ailleurs à devenir un Rockefeller, des millions l’ont cru.

Il est vrai que le meilleur soutien de Trump aura été le clan Clinton. Hillary d’abord, si dure, si ambitieuse, si peu chaleureuse. Bill ensuite, traînant tant et tant de casseroles. Les deux n’ayant pas compris que les dynasties ne sont pas à la mode ces temps-ci, temps de la médisance, des basses jalousies et des nouveaux idéologues au rabais.

Dommage qu’au passage, l’échec de Mme Clinton devienne aussi celui de Barack Obama dont l’essentiel du bilan, c’est-à-dire la réforme de la sécurité sociale, risque de passer à la trappe. Et si la pire erreur de jugement du président Obama avait été d’appeler aux Affaires étrangères Hillary Clinton, l’interventionniste guerrière qui a fait fausse route sur toute la ligne au Proche et Moyen-Orient?

L’Europe, UE si ravagée, dans tout cela? Eh bien, elle aura une extraordinaire opportunité après le Brexit et Trump de se ressourcer. En réinventant son propre modèle, en renouant avec la solidarité entre les Etats membres et en clamant haut et fort ses valeurs intrinsèques et en les défendant sans fléchir. En cessant en quelque sorte à être sous influence, telle une droguée, de la „belle“ Amérique …

Le fait est: Donald Trump a été plébiscité par le peuple américain. Le peuple est souverain en démocratie, même s’il a été éduqué à l’université Zuckerberg.