Ama (Amani-Jean Philippe), fille de demandeurs d’asile sénégalais, mène un quotidien tout ce qu’il y a de plus normal à Rotterdam, un quotidien entre école, natation et son amitié qui le lie au jeune Theijs, dont la mère, pour corser un peu les potentialités narratives, est flic. Quand sa mère (Céline Camara) et sa petite sœur sont arrêtées par la police, elle se met à la recherche de son père, qui prétend travailler le soir dans des bureaux d’un énorme gratte-ciel.
Accompagnée par un porc-épic géant, son animal-totem censé la guider dans sa quête, et d’abord soutenue par son meilleur ami avant que la mère mettra la pression sur le jeune homme pour trahir sa meilleure amie, Ama arpentera une ville d’autant plus hostile que la police, acharnée, les cherche tous deux, le père et la fille, et y met encore plus de zèle quand les médias propagent la nouvelle qu’une petite Sénégalaise rôde seule, perdue, sans parents dans la ville.
Si le film est touchant, qu’il se prête de façon parfaite pour expliquer aux jeunes la situation précaire et injuste que vivent les sans-papiers en Europe et que la trouvaille métaphorique de l’animal-totem qui accompagne la jeune Ama un peu partout porte tout le film, force est de constater que la fin, un peu trop bien huilée, est un peu too much.
Contrairement à „The Lost King“, qui s’adresse à un public adulte, où la simplification niaise est injustifiée, il est compréhensible qu’un film jeune public ferme les yeux sur quelques réalités sordides et que ses réflexions sur l’exil, le déracinement et l’identité n’aillent pas très loin – mais faut-il vraiment bercer les enfants dans l’illusion que tout, vraiment tout, dans la vie, finira toujours par rentrer dans l’ordre, quand on sait très bien que dans la vie, ça ne se passe jamais comme ça?
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