«Nous voici réunis, que le meilleur gagne!», a lancé M. Dos Santos, au pouvoir depuis 30 ans, à la tribune du stade «11-Novembre», un édifice de 50.000 places construit par les Chinois pour la compétition. Et d’ajouter: «Nous condamnons cet acte de terrorisme mais la compétition se poursuivra à Cabinda», où le Onze togolais a été la cible vendredi d’une intense fusillade d’indépendantistes, tuant deux membres de sa délégation. Le convoi togolais avait été pris sous le feu de séparatistes pendant 20 longues minutes, alors qu’il venait de pénétrer depuis le Congo-Brazzaville l’enclave angolaise de Cabinda riche en pétrole et théâtre de troubles depuis l’indépendance de l’ancienne colonie portugaise en 1975. L’attaque a été revendiquée par les Forces de libération de l’Etat du Cabinda-Position militaire (Flec-PM), groupe né en 2003 d’une dissidence du principal mouvement séparatiste, le Front de libération de l’enclave du Cabinda (Flec).
Le secrétaire général du FLEC-PM, Rodrigues Mingas, qui vit en exil en France, a menacé dimanche dans un entretien téléphonique avec l’AFP de poursuivre les actions violentes pendant la compétition. «Les armes vont continuer à parler», a-t-il affirmé, interrogé par téléphone. «Ca va continuer parce que le pays est en guerre, parce que M. Hayatou (Issa Hayatou, le président de la Confédération africaine de football, CAF) s’entête» à maintenir des matches de la CAN à Cabinda», a-t-il poursuivi. Les propos de ce rebelle, qui vit en exil en France, «ne resteront pas sans suite», a réagi le ministère français des Affaires étrangères. Les autorités angolaises ont promis à la CAF que la sécurité des équipes serait garantie, tant à Cabinda que dans les trois autres villes-hôtes, Luanda, Benguela et Lubango (sud-ouest). C’est effectivement sous très haute protection policière que l’équipe du Togo a quitté dimanche soir son camp de base à Cabinda, emportant dans un bus aux rideaux tirés les corps des deux victimes de l’attaque, à l’heure où commençait à Luanda la cérémonie d’ouverture. Ce départ, dont a été témoin un journaliste de l’AFP, a été confirmé par la CAF.
La participation des «Eperviers» à la compétition était restée incertaine toute la journée, suspendue à des négociations entre la CAF, les organisateurs angolais et les autorités togolaises. Bien que les joueurs aient exprimé dans la nuit leur désir de prendre part au tournoi, «en mémoire» des deux victimes de la fusillade, Lomé a maintenu sa position et dépêché à Cabinda un avion pour rapatrier les Eperviers. «Nous avons compris la démarche des joueurs qui voulaient exprimer une manière de venger leurs collègues décédés mais ce serait irresponsable de la part des autorités togolaises de les laisser continuer», a expliqué le Premier ministre togolais Gilbert Fossoun Houngbo. Le chargé de communication du Onze togolais Stanislas Ocloo et l’entraîneur-adjoint Abalo Amelete ont succombé à leurs blessures à l’aube samedi. Un chauffeur, d’abord donné pour mort, a survécu et se trouvait dimanche en soins intensifs.
Le gardien togolais Kodjovi Obilalé, blessé par balles aux reins et à l’abdomen, a quant à lui été hospitalisé à Johannesburg, en Afrique du Sud, où il a été opéré samedi soir sans incident. Le match d’ouverture à Luanda, entre l’Angola et le Mali, a débuté comme prévu à 20h00 locales (19h00 GMT). Après toutefois une minute de silence.
10. Januar 2010 - 20.52 Uhr
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