A sept mois du coup d’envoi de la première Coupe du monde disputée sur le sol africain (11 juin-11 juillet en Afrique du Sud), les contours de la compétition semblent se dessiner mais le climat est à la sérénité parmi la plupart des grandes nations. Tout en feignant une certaine retenue, le patron des champions d’Europe espagnols, Vicente Del Bosque, a ainsi eu du mal à cacher sa joie en découvrant ses prochains adversaires (Suisse, Chili, Honduras dans le groupe H). «Nous ne devons pas nous plaindre», a-t-il déclaré. Si Iker Casillas a ressorti la traditionnelle rengaine sur «le respect» dû «à toutes les équipes», le gardien de la Roja et du Real Madrid est bien conscient que son équipe «a eu de la chance par rapport à tous les autres rivaux possibles».
L’Angleterre fanfaronne
Ce qui inquiète le plus les Espagnols, c’est l’éventualité d’affronter en 8e de finale le 2e du groupe G, où vont cohabiter le Brésil, le Portugal et la Côte d’Ivoire. Pour une équipe qui n’a jamais franchi le cap des quarts de finale en Coupe du monde, il s’agit donc de rester très prudent. «Le plus compliqué sera la suite», a prévenu l’attaquant David Villa. Les triples champions du monde allemands sont également «plutôt contents du tirage au sort» (Australie, Serbie, Ghana), selon les termes employés par le sélectionneur Joachim Löw. Le défenseur Philip Lahm est même allé plus loin en estimant qu'»il faut partir du principe qu’on se qualifie pour les 8e de finale».
Mais les plus enthousiastes restent les Anglais dont la presse crie déjà victoire. «Le meilleur groupe anglais depuis les Beatles» (The Sun), «un chemin dégagé vers la gloire» (Express), «le rêve est en route» (The Daily Mirror): pour les tabloïds, les Etats-Unis, l’Algérie et la Slovénie ne risquent pas de perturber une sélection qui court pourtant après un titre majeur depuis 44 ans (le Mondial-66).
Le sélectionneur Fabio Capello est lui très méfiant. «Mon expérience de joueur me rappelle qu’à la Coupe du monde, tout est différent, la pression, l’état d’esprit des adversaires. Pour moi, aucun groupe n’est facile», a déclaré le technicien italien.
«Brésil contre… Brésil»
Une tonalité qui se retrouve chez ses compatriotes. Les champions du monde italiens ont eux aussi été ménagés (Paraguay, Nouvelle-Zélande, Slovaquie) mais Marcello Lippi sait bien que sa sélection n’est pas une adepte des départs en trombe et connaît souvent des difficultés à s’extraire du premier tour. «Je ne suis ni satisfait, ni déçu, a-t-il ainsi affirmé. Plus on considère qu’un adversaire est facile, plus cela devient difficile. Tous les adversaires sont à craindre.»
La France, reversée dans le chapeau 4 et non retenue comme tête de série après une campagne de qualification plus que laborieuse, avait, elle, tout à craindre. Avec l’Afrique du Sud, le Mexique et l’Uruguay, Raymond Domenech peut largement souffler même si le barrage contre l’Eire et l’épisode de la main de Thierry Henry incitent à faire profil bas. «Ce n’est jamais facile d’affronter le pays organisateur chez lui, ce sera à l’occasion du 3e match et la qualification se jouera sans doute à ce moment. Tout le monde nous place comme favoris, mais je ne sais pas sur quelles bases», a indiqué le patron des Bleus. Les plus déçus sont Brésiliens et Portugais, obligés d’en découdre dès le 1er tour avec la Côte d’Ivoire en embuscade (groupe G). Cristiano Ronaldo a ainsi avoué ne pas être «très content». «Ca va être très difficile», a reconnu le Ballon d’Or 2008 portugais. «Contre le Portugal, avec le style de jeu qu’ils ont et leurs joueurs, ce sera Brésil contre Brésil», a estimé Dunga. Une perspective pas vraiment rassurante.
5. Dezember 2009 - 19.09 Uhr
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