Le Russe affrontera dimanche le vainqueur du match entre l’Argentin Juan Martin Del Potro et le Suédois Robin Soderling dans sa deuxième finale d’affilée. L’année dernière, il s’était incliné devant le Serbe Novak Djokovic. Dans ses douze combats perdus contre le N.1 mondial, Davydenko avait souvent fait mieux que se défendre. On se souvient d’une demi-finale de Roland-Garros où il avait mené dans les trois sets sans en remporter un seul. Mais Federer avait toujours été le meilleur dans les moments cruciaux. Et plus les défaites s’accumulaient, plus l’ascendant psychologique du Suisse devenait écrasant.
Le scénario a semblé se répéter samedi dans la O2 Arena. Après un début de match raté à cause d’un service déficient, le N.1 mondial a retrouvé son jeu, jusqu’à réussir quelques coups exceptionnels, notamment une incroyable défense smashée à 5-4 dans la troisième manche. «Là je me suis dit: non, ça ne va pas recommencer !», a avoué Davydenko. Et à la surprise générale, alors que tout le monde attendait que Federer porte l’estocade, c’est le Russe qui a réussi le break décisif à 5-5. «Tous les gens qui me soutiennent se demandaient quand j’allais enfin le battre. J’avais gagné contre tous les Top 10, sauf contre lui», a dit le vainqueur, qui a à peine esquissé un sourire après la balle de match. Davydenko a maintenant l’occasion de remporter enfin, à 28 ans, la grande victoire qui couronnerait sa superbe régularité au plus haut niveau. Depuis cinq ans, le Russe n’a jamais manqué un Masters.
Sens de l’humour
Cette année, malgré une blessure à un talon pendant l’hiver, il a réussi à revenir rapidement parmi les tout meilleurs mondiaux en enlevant quatre tournois, dont celui de Shanghai en octobre. Un succès au Masters, l’épreuve la plus prestigieuse après les Grands Chelems, lui permettrait peut-être aussi de corriger une image publique d’anti-héros renfrogné au jeu stéréotypé, qui semble largement injustifiée. Joueur de fond de court très véloce, capable d’imprimer un rythme très élevé des deux côtés, le frêle Davydenko a nettement amélioré son service ces derniers temps (5 aces contre Federer) et a même pris goût au jeu au filet, avec pas mal de réussite. Son tennis est sobre, rigoureux, mais certainement pas ennuyeux. Sorti du court, le Russe sait fait preuve d’humour et de recul par rapport à lui-même lors de ses prestations face à la presse. Il en a eu besoin pour traverser sans dommage l'»affaire Davydenko». En août 2007, le joueur avait été soupçonné d’avoir perdu volontairement un match au petit tournoi de Sopot en liaison avec une histoire de paris. L’ATP avait mis plus d’un an pour le blanchir de tout soupçon. Quant à Federer, qui cherchait à remporter le Masters pour la cinquième fois, il termine l’année sur une note négative, avec une quatrième défaite en trois semaines.
Pas de quoi lui gâcher les fêtes, après une saison marquée par sa première victoire à Roland-Garros et son 15e titre du Grand Chelem à Wimbledon, record absolu, et qu’il termine à la première place pour la cinquième fois.
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