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Climat: l’UE engage le grand marchandage

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Modifications, exemptions, modulations: les pays européens ont ouvert lundi le grand marchandage sur leur contribution pour protéger la planète du changement climatique sans affaiblir leurs industries, fragilisées par la récession.

 «Le paquet tel qu’il est ne nous convient pas. Il est insupportable. Il a besoin de changements profonds». La ministre italienne de l’Environnement, Stefania Prestigiacomo, a donné la tonalité à son arrivée lundi à Luxembourg à une réunion avec ses homologues de l’UE. «Nous ne sommes pas seuls sur cette position. C’est notoire», a-t-elle souligné.
La Pologne, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie, les trois pays Baltes et la Bulgarie ont demandé la «prise en compte de leur potentiel économique» lors du sommet européen de la semaine dernière à Bruxelles. «Nous espérons que maintenant une vraie négociation va s’ouvrir», a insisté Mme Prestigiacomo.
Ce grand marchandage européen inquiète. Le haut responsable de la lutte contre le changement climatique aux Nations unies, Yvo De Boer, redoute que les Européens renoncent à donner l’exemple sur ce dossier après les tensions constatées entre les 27 pays membres au dernier sommet. «L’idée était que l’UE serait en mesure de dire en décembre: +Voici comment nous allons parvenir à (l’objectif) des moins 20%+» de gaz à effet de serre d’ici 2020 (comparé à 1990). Si la décision n’est pas prise, on aura raté le rendez-vous», a-t-il estimé vendredi. «Si on n’arrive pas (à trouver un accord au mois de décembre) les négociations internationales sur le climat seront fortement compromises», a confirmé le ministre allemand de l’Environnement Sigmar Gabriel à son arrivée à Luxembourg.
Pendant leur réunion, les ministres devaient préparer la position commune de l’UE pour la conférence internationale de l’ONU sur le climat qui va réunir les représentants de 190 pays du 1er au 12 décembre
à Poznan (Pologne) et va coïncider avec le sommet européen convoqué les 11 et 12 décembre à Bruxelles. L’UE s’est fixée comme objectifs pour 2020 de réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre, de parvenir à 20% d’énergies renouvelables dans la consommation et à 20% d’économies d’énergie. Cet engagement a été réaffirmé au sommet la semaine dernière, mais les chefs d’Etat et de gouvernement ont renoncé dans leurs conclusions à toute référence aux «paramètres fondamentaux» du plan d’action. Ces paramètres prévoient que les Européens contraignent leur industrie lourde à réduire de 21% ses émissions de CO2 par rapport à leurs niveaux de 2005. Et que chaque pays tienne des objectifs nationaux visant à réduire de 10% les émissions des transports, de l’agriculture, du chauffage pour les bâtiments et des déchets.
La Commission européenne est prête «à accéder aux demandes des Etats membres, mais sans porter un coup fatal aux éléments du système qui le rendent efficaces, ni aux objectifs environnementaux. C’est la ligne rouge», a averti le commissaire européen à l’Environnement, Stavros Dimas. La présidence française de l’UE se veut confiante. «On va avancer», a assuré le ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo. Elle affiche trois ambitions: donner des garanties aux industriels, adapter les objectifs nationaux imposés aux Etats membres selon «le meilleur rapport coût-efficacité» et trouver des solutions adaptées pour les situations spécifiques des pays d’Europe centrale. Mais «cette approche à la carte conduit à un accord fondé sur le plus petit dénominateur commun», s’insurge l’eurodéputée verte Caroline Lucas. Le Parlement européen est, comme les pays membres et la Commission, engagé dans la bataille. Il aura à donner son accord aux arrangements trouvés entre les 27.