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Affaire DSK : les socialistes circonspects, les strauss-kahniens méfiants

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Les socialistes ont commenté avec circonspection la mésaventure survenue à l'un de leurs ténors, Dominique Strauss-Kahn, au coeur d'une enquête sur un épisode de sa vie privée, dont le calendrier de révélation trouble ses proches, en pleine tempête financière.

 Très présent et actif dans cette crise, prospérant dans les sondages en France, l’ex-ministre est visé par une enquête interne au FMI qu’il dirige, sur les conditions de départ d’une collaboratrice avec laquelle il a eu une aventure d’une nuit, selon ses proches. L’entourage de DSK s’attache à déminer: le directeur général n’a rien changé à son rythme de travail, multipliant réunions et consultations; l’enquête était de mise pour dissiper des rumeurs enflant dans les couloirs du Fonds; il attend avec sérénité le rapport commandé par le comité d’éthique du FMI à un cabinet d’avocats. «Pas de plainte, pas de plaignante, pas de préjudice», résume-t-on. Au PS, la prudence est de mise. On rappelle que mis en cause dans l’affaire MNEF qui l’avait contraint à quitter Bercy, DSK avait été totalement disculpé un peu plus tard. Les plus neutres ont été deux chefs de file, Martine Aubry («No comment sur une affaire que je ne connais pas et qui paraît relever de la vie privée») et Bertrand Delanoë («Lorsque les faits ne sont pas établis, je ne veux pas que l’on jette l’opprobre»). Plus chaleureux, François Hollande, Premier secrétaire sortant, a rendu hommage à l’homme de Washington: «tout le monde reconnaît que c’est un bon directeur de FMI». De même, l’ex-ministre Jack Lang a salué «une personnalité reconnue» à qui il fait «confiance». Mais l’hommage le plus vibrant est venu… du gouvernement et de son porte-parole UMP Luc Chatel, pour qui DSK s’est montré «à la hauteur» dans la crise financière. Candidat à la tête du PS, Benoît Hamon a simplement observé qu’il s’agissait «d’une affaire de vie privée, les Etats-Unis ne sont pas la France». Ségolène Royal a été – en creux – plus incisive: «j’espère qu’il sera blanchi dans cette histoire, parce que sinon, pour la réputation du sérieux et de la compétence de la France, ce serait très embêtant». Les strauss-kahniens s’étonnent que l’affaire éclate aujourd’hui, alors que les conclusions de l’enquête qui, ils en sont persuadés, disculpera leur champion, devraient être connus sous peu. Marie-Pierre de La Gontrie, première vice-présidente de la région IDF, se demande «pourquoi une histoire qui n’en est vraisemblement pas une, éclate à un moment ou le FMI en général et Dominique en particulier jouent un rôle majeur». «Qui ça dérange, la régulation ?», demande la députée parisienne Sandrine Mazetier, à propos du rôle accru que DSK veut voir jouer au FMI. «Dans le chaudron de la finance internationale, l’idée d’avoir Dominique Strauss-Kahn, homme compétent et qui a des idées précises sur la nécessité de régulation du monde financier, peut justifier le fait qu’il n’a pas que des amis», glisse le député Jean-Marie le Guen. Bien que proche de Ségolène Royal, le porte-parole du PS Julien Dray partage l’analyse: «on n’est pas loin d’une petite manip». DSK n’a-t-il pas prêté le flanc à la critique par cette aventure extra-conjuguale? «Un: j’en sais rien. Deux: je m’en fous. Trois, il ne serait pas le seul», tranche une strauss-kahnienne. Le directeur du FMI a pu en tout cas compter sur le soutien de son épouse. Très «Hillary» dans la tempête «Monica», Anne Sinclair a gravé sur son blog: «nous nous aimons comme au premier jour».