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Les dindons de la farce

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Magouilles politiques sans fin

La nomination de Claude Wiseler à l’investiture aux prochaines législatives serait une „farce“ à en croire le Wort.
Propos singulièrement „courageux“ et „indépendant“ de la part d’un journaliste et dès lors opération „com“ pour changer une image?

Non. En vérité, le quotidien de l’archevêché fait depuis des mois la campagne de pub devant préparer le retour d’exil de celui qui est entretemps devenu le président du Conseil d’administration du journal, Luc Frieden. Lui serait le premier ministre et le pays renouerait avec l’ordre ancien.

Qu’est-ce qui a donc dysfonctionné? En fait, tout remonte à Jean-Claude Juncker. En permanente partance pour Bruxelles, ce dernier a tergiversé au point de rater le moment. Résultat: il n’eut pas le poste qu’il guettait, celui de président du Conseil européen et dut se replier sur la Commission européenne. Usant et abandonnant au passage „l’héritier naturel“.

Juncker et Frieden ont en commun une chose: ils ne connurent que le pouvoir. Jamais l’opposition. Difficile donc pour l’ancien ministre des Finances de s’imaginer cinq longues années durant sur les bancs du Parlement.

Mais qui va à la chasse perd sa place, dit un proverbe. Reding, de Strasbourg, se dit qu’elle aurait enfin une chance. En attendant, le CSV dut faire avec ceux qui restaient. Wiseler apparut comme l’unique rechange possible.

Pourtant ne finit pas nécessairement bon ce qui apparait bon.

Le mandat londonien de Luc Frieden eut une fin; le retour s’imposa donc. Reding, femme de pouvoir, ne saurait se contenter des séances et commissions sans fin et anonymes du PE. Le CSV se retrouve donc, malgré lui, avec trois candidats. D’où l’idée du président du parti d’introduire dans la course un quatrième élément, Martine Hansen.
Au CSV, on lave de tout temps son linge en famille.

Très logiquement, on a donc retenu l’homme du compromis, Claude Wiseler. Frieden se sera réservé Bruxelles, Reding pouvant de toute façon agir comme ministre avec n’importe quel premier ministre en dessous d’elle. La poigne, l’autorité, ce sera elle. Pense-t-elle du moins.

Claude Wiseler dans ce jeu de rôle? Le dindon de la farce?

On le croirait à tort. Le vrai dindon, ce sont les électeurs que l’on considère comme des imbéciles. Un vrai dindon est le pays. Un pays qui ne vaut pas une réflexion d’avenir, mais qui n’est qu’un pourvoyeur des postes et un prétexte pour conquérir le pouvoir.

dfonck@tageblatt.lu