Osons l’Europe! Combattre le populisme à sa racine

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Face aux montées des extrêmes partout sur le Vieux Continent, les beaux discours ne suffisent plus pour préparer l’Union à son avenir. A quelques jours des élections européennes, cet article se veut un cri du cœur pour une politique rapprochant l’UE de ses citoyens et renforçant la voix de l’UE en tant que garante de paix et des droits fondamentaux.

De Stefano D’Agostino (CSV, échevin de la commune de Mertzig, candidat aux élections européennes)

Les forces pro-européennes doivent plus que jamais s’unir pour faire face à la montée du populisme. Il est indispensable de détricoter et démonter systématiquement son argumentaire. Mais la méthode la plus efficace constitue avant tout à s’attaquer aux racines de leur montée.

Une des raisons de leur montée est sans conteste de nature sociale. Près d’un Européen sur cinq vit sous le seuil de pauvreté de son pays, les inégalités ne cessent d’augmenter. Selon une étude publiée en avril 2019 par le Laboratoire sur les inégalités mondiales (WIL), entre 1980 et 2017, en Europe, le revenu moyen des 1% les plus riches a augmenté deux fois plus rapidement que celui des 50% les plus pauvres. Et de souligner que cette tendance s’observe dans la „quasi-totalité des pays européens“, particulièrement dans les pays de l’Est. Selon le WIL, les politiques européennes „peinent à promouvoir une croissance plus inclusive“, étant „focalisées sur la réduction des inégalités entre Etats membres“, et négligeant ainsi les „inégalités à l’intérieur des pays“.

S’attaquer aux problèmes sociaux

Mettons-nous un instant dans la peau d’une personne confrontée à la pauvreté et qui vit dans une région affectée négativement par la globalisation. Dans la mesure où celle-ci a l’impression que „les choses se sont empirées” pour elle, et dans la mesure où elle associe l’UE aux conséquences négatives de la globalisation, cette personne sera forcément plus encline à tomber dans le piège des argumentaires populistes simplificateurs qui veulent leur faire croire que tout irait mieux sans l’UE. D’où l’importance de mieux expliquer aux personnes concernées ce que l’UE fait concrètement pour les protéger justement contre les conséquences négatives de la globalisation (p.ex. en soutenant les régions les moins développées via le Fonds européen de développement régional). D’où également l’importance de renforcer ces mêmes instruments de l’UE visant à aider les régions en difficultés. Le CSV plaide par exemple pour une taxation adéquate des grands acteurs d’internet, des fonds qui pourraient être intégrés au budget communautaire et servir à alimenter le Fonds d’ajustement à la globalisation.

Force est de constater qu’à l’heure actuelle, grand nombre de citoyens européens ont des difficultés à saisir le fonctionnement de la démocratie européenne, du fait de la grande complexité de l’appareil institutionnel européen, mais aussi en raison du fait qu’ils n’aient jamais bénéficié d’une instruction civique européenne. Si les initiatives visant à thématiser davantage l’UE dans les écoles se font de plus en plus importantes, force est de constater qu’elles sont encore largement insuffisantes pour permettre de transmettre à tout un chacun les bases essentielles du fonctionnement de l’UE. Un meilleur enseignement de l’Europe dans les écoles permettrait à chacun d’avoir dès le début la même chance de connaître le fonctionnement de l’UE, et enlèverait ainsi de l’eau au moulin des populistes qui ne cessent de balancer des fausses vérités sur l’UE.

Les avantages d’une transition énergétique

Un des grands chantiers de l’UE réside également dans les énergies renouvelables. Le fait que l’UE n’ait pas encore une véritable union énergétique est absolument étonnant. Pour mémoire, l’énergie est l’un des secteurs qui a fait partie des débuts de l’intégration européenne: en 1951 dans la Communauté européenne du charbon et de l’acier, en 1957 au sein de la Communauté européenne de l’énergie atomique.

Pourtant les défis communs en matière énergétique sont énormes. Outre notre trop grande dépendance des énergies fossiles et nucléaires, nous sommes également trop dépendants des pays tiers. L’UE et tous ses Etats membres sont des importateurs nets d’énergie. Plus de la moitié de l’énergie dans l’UE est importée. Grands nombre d’Etats dans l’Est de l’UE dépendent des importations russes. Par ailleurs, sous la pression de Donald Trump, les importations cumulées de gaz liquéfié américain dans l’UE ont bondi de 272% depuis 2016. Le commerce du gaz naturel liquéfié entre l’UE et les Etats-Unis a ainsi représenté en mars 2019 le plus grand volume jamais enregistré: plus de 1,4 milliard de mètres cubes!

Ceci est problématique car plus nous sommes dépendants de pays tiers en matière d’énergie, moins nous sommes indépendants dans la libre conception de notre politique étrangère. Il est donc indispensable que nous investissions dans les énergies renouvelables pour atteindre nos objectifs climatiques, mais aussi pour permettre à l’UE de retrouver sa voix en faveur de la paix et des droits de l’homme sur la scène internationale, à l’heure où les relations internationales ne cessent de s’envenimer et où les violations des droits fondamentaux se font de plus en plus importantes. Pour grand nombre de citoyens dans le monde, l’UE constitue un continent d’espoir. Honorons leurs attentes!

L’intégration par le sport

Depuis cette année-ci, le 9 mai – Journée de l’Europe – est férié au Luxembourg. Une initiative pour thématiser l’UE louable, qui, espérons-le, pourrait également trouver un écho favorable dans les autres pays de l’UE. C’est aussi grâce à de telles initiatives que l’UE peut être rapprochée de ses citoyens.

Une autre piste de rapprochement qui à mon avis n’a pas encore été suffisamment explorée est celle de l’intégration par le sport. Par exemple via la création d’une équipe nationale européenne de football. En aucun cas, celle-ci viendrait remplacer les équipes nationales existantes. Elle pourrait cependant disputer une fois par an (par exemple le 9 mai) un match amical caritatif. Une telle initiative permettrait de valoriser et rendre visibles les symboles de l’UE: l’hymne européen est joué en amont du match, le drapeau européen est visible dans les stades et sur les maillots des meilleurs joueurs de foot européens, la devise européenne „Unis dans la diversité“ prend tout son sens. Les terrasses de cafés se remplissent d’Européens de tous bords venant supporter leur équipe commune. Une idée utopique? Pas forcément. L’Afrique du Sud a bien montré dans quelle mesure le sport peut être vecteur d’unité.

L’Europe ne peut être faite uniquement via des engrenages économiques ou institutionnels. Elle doit aussi être faite via des engrenages émotionnels dans la vie quotidienne de ses citoyens.

GuyT
30. Mai 2019 - 13.16

Méfions nous donc des pièges des argumentaires populistes simplificateurs. Mais l'UE ne fait-elle justement pas appel à des solutions simplistes: Les énergies renoublables pourraient donc remplacer rapidement et à court terme (le temps presse) le fossile , en mettant suffisamment de volonté politiques? Problème d'mmigration: il suffraient juste que tous les refugiés soient reparties selon des quota définis et qu'on mette suffisamment de moyen à une intégrations et à rééduquer les populations recalcitrantes? Le problèmes de la globalisation seraient marginaux et avec plus d'Europe disant sociale facilement gérables?