Chères députées, chers députés, chers membres du gouvernement,
avec les mesures qu’elle impose pour notre survie, la crise du coronavirus vient de fracasser l’illusion que nos sociétés sont invincibles. De l’OMS au GIEC, les scientifiques nous ont pourtant prévenus depuis des années des risques que nous courrions. Année après année, le même discours revenait qu’un changement radical de notre système économique et une solidarité mondiale étaient nécessaires pour protéger des millions de vies. Nous n’avons pas écouté et nous en payons aujourd’hui le prix. Plus de 100.000 morts déjà rien qu’en Europe. Dans le monde qui émerge à présent, nous nous engageons à ne pas oublier les leçons importantes que le présent nous apprend.
Dans le monde d’après, nous voulons valoriser davantage celles et ceux qui ont risqué leurs vies pour sauver les nôtres et celles et ceux qu’on disait non qualifié-e-s et qui se sont révélé-e-s essentiel-le-s. Les remercier, ce n’est pas seulement applaudir à nos fenêtres, mais nous battre à leurs côtés pour que leur travail soit récompensé à hauteur de son utilité. Et n’oublions pas qu’une écrasante partie de ces travailleurs et travailleuses essentiels n’ont pas le droit de vote dans ce pays qu’ils ont soutenu. Les remercier sera leur accorder des droits civiques pleins.
Les responsabilité du Luxembourg
Dans le monde d’après, nous exigeons que le Luxembourg prenne ses responsabilités en termes d’évasion fiscale, car si les états sont endettés, c’est entre autres parce que des multinationales refusent de payer leurs impôts. Nous voulons une vraie solidarité européenne pour ne pas laisser nos voisins accablés de dettes et incapables de payer des services de santé de qualité.
La crise actuelle n’est qu’un avant-goût des pandémies, famines et conflits qui viendront à chaque 0,1° de réchauffement climatique. Dans le monde d’après, nous exigeons donc que toutes les décisions politiques futures soient prises en considérant au premier plan leurs impacts sur la crise climatique, comme l’a fait la Nouvelle-Zélande par exemple. Nous demandons également que ces décisions soient prises en y intégrant la participation citoyenne.
La surexploitation des ressources naturelles nous a conduits à ce moment de l’histoire et poursuivre ce chemin destructeur nous fera revivre la crise actuelle plus souvent et avec des impacts encore plus forts. Nous devons, par tous les moyens, abandonner le modèle capitaliste qui place la croissance économique au centre des préoccupations de notre société. Dans le monde d’après, nous voulons plutôt construire une économie plus résiliente, basée sur la production locale, en veillant à ce que des méthodes durables soient mises en œuvre.
Dans le monde d’après, nous voulons une société dans laquelle il n’y ait plus de discriminations sur la base de la classe, du genre, de l’origine ethnique ou des orientations sexuelles. Il faut aussi mettre fin à l’oppression des plus pauvres par les plus riches au sein de notre pays, mais aussi entre les pays.
Dans le monde d’avant tous ces problèmes étaient normaux et on haussait les épaules en disant „qu’est ce qu’on peut faire“? Le monde d’aujourd’hui nous montre que de ne pas agir, c’est condamner à mort des gens parmi nos familles et nos proches. Les menaces du monde d’après pourraient se compter en milliards de morts en Europe et dans le monde entier. Pas dans 50 ans, mais dès maintenant. Après la crise sanitaire viendra la crise économique, le tout avec la crise climatique en arrière-fond, chacune avec son lot de souffrances et de vies sacrifiées. Nous ne pouvons plus faire comme si nous ne savions pas.
Relevons la tête. Nul futur, si terrifiant soit-il, n’est inévitable. Le futur sera meilleur si nous luttons ensemble pour lui donner ce visage. En signant cet appel, nous nous engageons à nous réunir dans nos quartiers, dans nos villages, par petits groupes, en respectant les règles de sécurité sanitaire. Nous inviterons les personnes en première ligne pour écouter leur récit et nous les remercierons en face. Nous écrirons le monde d’après plutôt que de le subir.
Références:
Ainge Roy, Eleanor. „Climate change to steer all New Zealand government decisions from now on.“ The Guardian, 4 December 2019. Retrieved May 4, 2020 from https://www.theguardian.com/world/2019/dec/04/climate-change-to-steer-all-new-zealand-government-decisions-from-now-on.
Bulletin of the World Health Organization, 2012: Volume 90, Number 11, November 2012. Retrieved May 4, 2020 from https://www.who.int/bulletin/volumes/90/11/12-021112/en/.
IPCC, 2019: „Climate Change and Land: an IPCC special report on climate change, desertification, land degradation, sustainable land management, food security, and greenhouse gas fluxes in terrestrial ecosystems“ [P.R. Shukla, J. Skea, E. Calvo Buendia, V. Masson-Delmotte, H.-O. Pörtner, D. C. Roberts, P. Zhai, R. Slade, S. Connors, R. van Diemen, M. Ferrat, E. Haughey, S. Luz, S. Neogi, M. Pathak, J. Petzold, J. Portugal Pereira, P. Vyas, E. Huntley, K. Kissick, M. Belkacemi, J. Malley, (eds.)]. In press.
Maligorne, Clémentine. „Les chiffres astronomiques de l’évasion fiscale.“ Le Figaro, 7 novembre 2017. Retrieved May 4, 2020 from https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/11/07/20002-20171107ARTFIG00163-les-chiffres-astronomiques-de-l-evasion-fiscale.php.
Trisos, C.H., Merow, C. & Pigot, A.L. „The projected timing of abrupt ecological disruption from climate change.“ Nature 580, 496–501 (2020). https://doi.org/10.1038/s41586-020-2189-9
https://www.worldometers.info/coronavirus
Signatures:
Sofia Fernandes Duarte, kinésithérapeute; Marlene Soares, photographe; Brice Montagne, comédien; Marc Demuth, musicien; Danielle Lethorey, employée administrative sans emploi; Yann Sarti, réceptionniste; Christophe Jacquet, conseiller/technicien; Philippe Planchon, kinésithérapeute; Yannick De Girolamo, chauffeur livreur; Martin Lecoutère, étudiant; Gary Frantzen, coach sportif; Julien Gannard, ingénieur; Cristiana C. Minhava, Employé d’Etat; Sabrina Castello, enseignante; Stephanie Almeida, juriste; Simone Theis, ergothérapeute; Monique Delvaux, aide-soignante; Patricia Johnson, traductrice; Ode Vigneron, architecte; Anabela Conde Vitorino, femme de ménage; Laurent Bauvin, musicien; Ingrid Brandt, ergothérapeute; Isabel Fernandes Gouveia, femme de ménage retraitée; Estelle Lichtenberger, employée administrative; Fernando Santa Marta, peintre; Maria da Luz Tavares Lamego, femme de ménage; Zohra Barthelemy, étudiante; Johny Diderich; Julien Wald; Cédric Czaika, éducateur gradué; Yves Mentz, chauffeur d’autobus; Jérôme Hilbert, informaticien; Danielle Dehm; Nick Sinner, étudiant; Thomas Steinmann, éducateur; Ornella David, institutrice maternelle; Nathalie Reuland, psychothérapeute; Nolwenn Brisset, commerciale; Daniel Waxweiler, informaticien; Marc Treichel, paysagiste-horticulteur, indépendant; Muriel Demeyer, sans emploi, active au foyer; Antonia Ganeto, chargée d’éducation; Paulo Alexandre Rombo José, éducateur; Daniela Dario, sociologue; Delphine Grandjean; Romain Magras, magasinier/technicien; Laurence Wilhelm, ergothérapeute; Michael Rasmussen, étudiant; Martina Cecchetto, enseignante freelance; Gary Diderich, formateur; Michelle Barthel, Infirmière; Anne-Laure Metzler, psychothérapeute et comédienne; Sabrina Zucchini, chargée d’éducation; Nathalie Oberweis, politologue; Laure Cales, indépendante; Alain Scheuer, éducateur gradué; Natascha Bisbis, doula; Licinia Ferreira, coordinatrice de projets; Janine Hansen; Paul Molitor, médecin; Stéphanie Voz, ergothérapeute; Jael Tavares, aide-soignante; Antonia Schmit, ergothérapeute; Fatima Nuno Pagaimo, agent d’assurances; Patrick Thommes, ingénieur environnemental; Julian Merker, aide socio-familiale; Daureen Schol, quality manager; Tonja Mack, infirmière; Célia Pinto, institutrice maternelle; Bruno Ribeiro, technicien en bâtiment; Kyra Fischbach; Melody Laurent, conseillère commerciale automobile; Céline Saudmont, employée; Nathalie Pagaimo, employée privée; Virginie Veysset, ergothérapeute; Laurence Colautti, femme au foyer; Anabela Soares, femme de ménage; Pinto Nuno, employé de bureau; Veith Oliveira Gleice, secrétaire; Clara Dos Reis, éducatrice; José Soares da Fonseca, électrotechnicien; Sabrina Da Costa, esthéticienne; Hicham Darif, graphic designer; Deborah De Robertis, artiste; De Mark Leeuw, chauffeur d’autobus; Anna Giese; Anne-Marie Konsbruck, ATM de chirurgie; Natasha Lepage, étudiante; Justine Blau, artiste; Damiano Nigro, photo-reporter; Jeanne Klopp, assistante sociale; Sabrine Gomes, employée de banque; Pinto Helder, employé d’état; Annemie Osborne, musicienne; Gohar Sharoyan, étudiante; Domingos Alberto Miranda Freitas, cuisinier; José Carreira Fernandes, ouvrier; João De Jesus Ferreira, ouvrier; Francesco Cascio, barman; Styliani Politi, étudiante; Raquel luna, économiste; Toni Da Silva Freitas; David Correia; Fernando Mendes De Freitas, retraité; Nora Wagner, artiste; Nadia Lucas, assistante sociale; Sylvie Elcheroth, institutrice; Jacques Schmit; Katy Fox; Ekkehart Schmidt, économiste; Claudio Walzberg, biologiste; Anne Müller, bibliothécaire; Chantal Winandy; Vera Camacho, étudiante; Magali Walch, professeur; Jacques Plein, professeur; Antonieta Esteves Portela; Miguel Duarte, formateur dans le bâtiment; Sylvie Greischer, ergothérapeute; Corinne Walch, avocate; Aurelio Delvaux, réceptionniste; David Hoffmann, étudiant et musicien; Gabriela Santos, femme de ménage; Ana Santos, infirmière pédiatrique; Tania Walisch, écologue; Katy Seward, enseignante; Luc Reisdorf, éducateur gradué; Caroline Schuler, communicatrice visuelle; Antonine Jacobs, coordinatrice projet Couvl’ab, REconomy ; Pascale Noé Adam, actrice; Sabrina Benfriha; David Thommes, géographe; Gianfranco Celestino, danseur-chorégraphe; Eleftherios Kousourakis, Software Engineer; Jeff Donckel, ethnologue; Vincenzo Guitti, standardiste; Anabela De Melo Anabela, réceptionniste médicale; Dos Santos R. Helder; Simone Bauer, psychologue,psychothérapeute; Myriam Gengler; Laura De Robertis; Raphael Betti; Devrim Gunyel; Sarah Pitt; Pol Back.
Mis à part que la narrative sur le COVID-19, les mesures, les recencements des chiffres, les logiques des calculs pour les statistiques et les combats autour des traitements, sont ou farfelus, ou faux, ou inexacts, ou le résultat de combats politici-ego-économiques, on peut toujours tirer les mêmes conclusions de la gestion de la crise par les gouvernements et toutes les décisions prises pendant le confinement. Du moins pour le Luxembourg, le gouvernement a démontré que la solidarité obligatoire est pour elle un animal très sélectif (loyers, mensualités pour emprunts, charges patronales,...et j‘en passe).
Il ne faut pas s‘aveugler du fait, que les changements nécessaires pônés dans ce texte, ne passeront que par la transformation du pays en, au moins un hybride, démocratie directe. Cela doit être notre premier but à tous, de prendre le dernier mot du parlement et donc du gouvernement, et de le mettre entre les mains directes de l‘électorat. Sans cela ces mots ne vont que rester des mots...
Pour un Referendum d‘Initiative Citoyenne!
ech fannen et einfach mega gut gemach an sin ganz der Meenung dass net nie méi waert goen wie fréier, an ass ganz gut sou ! wéll et och nimii wéi fiedrun klappen!hoffe ech staark
All Respekt, do muss jidereen averstaan sin an all Daag drun denken eppes Positives ze maachen. Alleguer zesummen da geet et besser.
Fantastësch, den Opruff, ging mëch gär un esou Aktiounen bedeelëgen