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Un goût amer

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Trois raisons inquiétantes

La chancelière maintient le cap et, tout compte fait, elle a raison.
D’abord parce qu’elle n’a rien à perdre. Sa carrière politique, d’une façon ou d’une autre, est faite. Point besoin de se représenter pour ce qui pourrait devenir le fameux mandat de trop. Et, le cas échéant, il lui suffira d’attendre, car le moment venu, la situation aura évolué, la volatilité des opinions publiques étant désormais une donne que tout homme politique doit intégrer dans sa stratégie.

S’y ajoute que son choix l’honore plutôt. Car c’est en définitif plus honorable d’être fidèle à soi-même que de changer parce que l’ère du temps l’exige, ou sous le coup de pressions externes.

Ce qui en revanche laissera un goût amer du triple scrutin de dimanche dernier, c’est que tant d’Allemands fonctionnent sur le modèle du „c’était avant moi“, c’est-à-dire qu’ils considèrent être en droit d’ignorer l’histoire, le passé, le vécu des générations précédentes, comportement qui les met dans l’impossibilité de tirer les leçons de l’histoire. Pourtant, les recettes des extrêmes perdurent; leurs images aussi: chômage, peur de l’autre, l’étranger, celui qui „vient manger le pain de chez nous“ (cf. sketch célèbre de Fernand Raynaud). Peur encore de la perte d’identité, sans que quiconque ait jamais débattu de cette question auparavant pour justement en définir les contours de sorte à établir une espèce de cahier des charges applicable à tous.

Le vote met bien en évidence les faiblesses de nos démocraties ou plutôt dites démocraties. L’égoïsme y est le maître-mot, n’en déplaise aux bien-pensants.
L’Etat sert d’assurance-vie, mais il ne doit pas coûter au contribuable. L’entreprise est là pour servir le salarié, lequel n’a plus à servir au sens étymologique.
Les droits pour les autochtones, les devoirs pour l’arrivant.

La bonté apparente avec carte de membre associative; l’individualisme au profit de soi-même et de ses proches.
Quand (et le professeur Denis Scuto l’illustre dans un article brillantissime – cf. Tageblatt, édition du samedi 12 mars – qu’on devrait lire dans toutes les écoles) les juifs d’Allemagne ont dû fuir, rares furent les régimes démocratiques à les accueillir, puis à les défendre corps et âme.

Les mêmes se plaignent aujourd’hui de ne pas pouvoir accueillir les réfugiés d’Orient, alors qu’ils sont à l’origine de toutes les misères moyen-orientales.
Les électeurs des trois „Länder“ allemands qui ont permis au parti nationaliste de remporter de 12 à 24% n’ont pas simplement voulu „secouer le cocotier“. Ils sont frustrés et politiquement incultes et deviennent ainsi une sorte de graine contaminée. Graine, rappelons-le, qui entretemps pousse en France, en Hongrie, en Pologne, en Finlande, etc., etc.
Il se pourrait que les lendemains ne chanteront pas …