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Tout cela pour ça

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On aimerait croire la responsable de politique étrangère européenne Federica Mogherini quand elle explique que les pays de l’UE sont d’accord pour sauver l’accord nucléaire avec l’Iran. Unanimité?

Elle fut presque aussitôt démentie par une représentante du chef de la diplomatie polonaise qui considère comme beaucoup d’Etats-membres les Etats-Unis comme le meilleur garant de leur sécurité. La Pologne, à l’instar des pays baltiques, telle que la Lettonie – et qui s’en étonnerait – veut donc ménager la chèvre et le chou. Bref, on est européen pour les sous et allié inconditionnel des Etats-Unis sur le plan politique.

Dans un récent article, le Tagesanzeiger de Zurich cite le ministre des Affaires étrangères brandissant la menace de la nanisation politique de l’UE, si elle devait continuer à se diviser en matière de politique étrangère.

Jean Asselborn a parfaitement raison lorsqu’il réclame le droit de vote à la majorité dans un domaine où l’unanimité est requise et le fut d’ailleurs longtemps à juste titre. Mais ce fut avec l’adhésion tardive des ex-pays de l’Est et de la paranoïa persistante face à Moscou, Varsovie en tête de liste.

Un nain politique se déchire, se divise, se contredit, fait son cinéma sur la place publique.
Un géant agit, parle d’une seule voix, n’a pas besoin de parlementer des heures et des jours durant pour finalement trouver un compromis boiteux.

Aux Etats-Unis, Robin Hood, alias Donald Trump, procède par outrages. A Bruxelles, ils sont 28 à bouffer du micro plus Tusk plus Juncker plus le PE. Il n’y a pas vraiment équivalence.

Le résultat est que l’UE est un suiveur. Et quand Washington fait fausse route, Bruxelles le fait aussi. Aujourd’hui, tout un chacun devrait avoir compris à quel point les Européens se sont laissé induire en erreur par l’Ukraine et ceux qui agissaient en coulisses pour nuire à la Russie.

La monstrueuse et éhontée affaire Babtchenko, ce „journaliste“ russe apparemment tué par les Russes et retrouvé hilare devant les caméras à Kiev en dit long sur les manœuvres américaines. Manifestations spontanées, images sans cesse diffusées, opposants au régime pro-russes tous en tee-shirts oranges, distribution générale de sandwichs, champignons chauffants. Oui, du fake déjà, à l’époque, sauf que l’UE refusait de l’admettre.

La farce des sanctions, les tâtonnements erronés au Moyen-Orient, le silence sur l’Arabie saoudite, le Yémen puis le soutien à la guerre à Daech, la scandaleuse utilisation des soldats kurdes si courageux en Irak et en Syrie mais aussi le peuple kurde sacrifié, entre autres parce que les Européens pensent avoir besoin du dictateur Erdogan par peur d’accueillir des migrants: bref, rien de reluisant.
On permettra aux Européens d’être déçus.