Une fête est une période de réjouissance collective destinée à célébrer quelqu’un ou quelque chose. Elle est limitée dans le temps. Voilà ce que nous explique Wikipédia. La Fête nationale est derrière nous. Elle aura duré un 23 juin et son avant-veille et chacun y aura mis ce qu’il voulait.
Pour les uns, elle fut prétexte à un weekend prolongé, pour d’autres celui de boire beaucoup de bières pour se convaincre que les paradis artificiels sont source de plaisir, pour une troisième catégorie, elle revêtit son sens original, celui d’un moment d’unité pour une nation, son peuple et ses peuples qui la composent.
Le peuple luxembourgeois, riche de ses nombreuses composantes, a – ou plutôt aurait – tout lieu d’être content. Le pays dans lequel il vit ne va pas mal et, toutes proportions gardées, peut se prévaloir de faire plutôt bien par rapport à ses voisins et partenaires européens. Certes, on peut toujours mieux faire. Bien sûr, on peut constamment viser plus haut, exiger plus.
Mais un peuple digne de ce nom n’a-t-il pas, aussi, l’obligation morale de voir ce qui se passe ailleurs et de se dire, devant son propre miroir, qu’il pourrait donner en compensation de ce qu’il reçoit?
„Mes loisirs, ma voiture, mon salaire, mes vacances“, voilà surement les mots les plus répandus. L’absence d’emplois chez les voisins lorrains, le renchérissement – de notre fait – des prix de l’immobilier chez nos voisins allemands ou belges, voici qui n’est pas un sujet pour nous.
Nous vidons la fameuse Grande Région de ses meilleures têtes, nous y privons les hôpitaux, crèches et autres institutions de leurs personnels, normal, n’est-ce pas? Pourquoi aurions-nous des états d’âme? Vienne qui veut, pour l’argent, et vogue le bateau.
Solidarité des peuples, loyautés? Pardi. Et c’est ainsi, où que l’on se tourne. Elle sera belle, la Méditerranée cet été. Chaude et caressante. Elle est également la plus grande fosse mortuaire sur terre. Fosse commune, oui, fosse à réfugiés. Si tout colle avec nos égoïsmes nationaux, alors nous avons la bonté de consacrer 1 min 20 sec à la télé au sujet déplaisant.
Solidarité …
D’Haut ass méi no wéi d’Hiem.
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Fète, nation, peuple(s).
Des mots archaïques à l’ère de Facebook, de Twitter, de Google.
Tellement archaïques que ceux qui parlent d’intérêt commun ne s’aperçoivent plus que leur univers quotidien est juste fait d’égoismes et de guerre.
Car oui, 65 ans après les débuts d’une Europe d’après-guerre, la guerre est de retour. Avec, simplement, d’autres armes.
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