Theresa May est sous pression, à la fois chez elle et à Bruxelles. Dans son propre parti et son propre gouvernement le bouillonnant Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères par ailleurs, voudrait bien se substituer à elle. En champion d’un Brexit plus dur que celui de la locataire du 10 Downing Street, il est à l’affût de toutes ses faiblesses, n’en ratant pas une, pour lui mettre des bâtons dans les roues.
C’est que le bateau May a pris de l’eau depuis qu’elle a provoqué des élections anticipées en juin dernier, croyant asseoir par elles son pouvoir, mais qui ont tourné à la débâcle, les conservateurs ayant perdu la majorité à la Chambre des communes. Au profit des travaillistes qui jusque-là peinaient à s’affirmer sous la houlette d’un Jeremy Corbyn tout aussi contesté au Labour jusqu’aux élections, mais sortant revigoré du scrutin, malgré ou grâce à un programme bien ancré à gauche.
Tenaillée à gauche par l’opposition, à droite par les durs du Brexit, Theresa May évolue sur une voie étroite rendue glissante par les négociations avec Bruxelles où elle n’arrive point à imposer ses vues, comme la plupart de ceux qui avaient voté en faveur de la sortie de l’Union l’espéraient. Du coup les Britanniques commencent à se repentir de s’être laissé embarquer dans l’aventure de l’isolement. Y compris ceux qui étaient, parce qu’on leur avait promis monts et merveilles, convaincus que le Brexit résoudrait leurs problèmes quotidiens. Or, leur avenir social et économique s’assombrit.
Alors qu’à Bruxelles se réunit le Conseil européen qui ne fera que constater l’impasse dans les négociations avec le Royaume-Uni, deux sondages viennent, mal à propos pour May, souligner le désarroi des sujets de Sa Majesté. Selon ces enquêtes presque deux Britanniques sur trois estiment que Theresa May n’est pas à la hauteur dans les discussions avec Bruxelles. Il y a quelques mois, en avril, alors que May était persuadée qu’à l’instar d’une Margaret Thatcher, elle pouvait jouer à la Dame de fer, ils étaient deux fois moins à remettre en cause son efficacité.
Du deuxième sondage ressort, comme pour traduire politiquement ce mécontentement, que si les Britanniques devaient se rendre aujourd’hui aux urnes, ils voteraient à 53% pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union, contre 48% lors du référendum. Certes, les sondages sont toujours à prendre avec des pincettes, n’empêche que Theresa May vit, depuis la catastrophe électorale de juin dernier, des jours difficiles, et ce n’est pas l’Union européenne qui viendra la sortir du pétrin, au contraire.
Elle a beau manœuvrer en vue d’obtenir quelques concessions de la part des 27, ceux-ci font bloc contre elle et exigent qu’avant d’avancer dans les discussions, May dise si elle est prête à payer la facture du Brexit tournant autour de 60 milliards. Une facture salée donc, ceci alors que les ténors du Brexit avaient promis que le Royaume-Uni économiserait de l’argent en quittant l’UE.
Il est clair que Madame May est coincée dans ses options: si elle accepte finalement de parler fric en chiffres avec l'UE elle devra prendre son chapeau une fois le montant sur la table, car les Brexiters dur veulent rien payer du tout...leur argument fut de ne plus payer un rond à Bruxelle; s Boris le Clown notamment est dans ce camps.......il est vrai cette dame n'est qu'une pâle réplique de la Dame de fer de jadis......,