Hambourg, la prospère, la libérale, la distinguée (oublions Reeperbahn et d’autres clichés, mais gardons en mémoire les bombardements de juillet et août 1943: des milliers d’avions, la ville à feu et à sang, 40.000 morts, 175.000 habitations détruites, 750.000 sans-abri) en proie aux manifestations violentes contre le G20: les images ont fait le tour du monde, le monde cherche à comprendre.
La voilà encore, cette colère sourde contre „le système“, cette colère contre „la politique“ que les bonnes gens et même les sociologues ont du mal à comprendre. Il serait prétentieux de fournir, ici, toute l’explication, mais pourquoi ne pas essayer de trouver quelques clefs?
Depuis l’implosion de l’Union soviétique, l’économie de marché règne en maîtresse absolue sur l’Occident, la Chine, l’Inde et quelques autres Etats „avancés“. Elle ne satisfait pas seulement la demande, elle sait la créer pour que tourne la roue des profits. Jusqu’à la chute du communisme de type russe, l’économie de marché était liée à ce qu’on appelle „la démocratie“; depuis, Beijing montre combien facilement le totalitarisme et la liberté d’entreprendre peuvent partager des intérêts communs …
Le triomphe insolent du tandem démocratie/économie de marché aurait pu signifier la fin de l’Histoire: plus de conflits idéologiques, plus de guerres majeures, création permanente de richesses à répartir sur toute la surface du globe, Afrique comprise, émancipation rapide de l’humanité entière, coordination politique des dossiers mondiaux comme le climat, etc, etc.
Mais la réalité est autre. On assiste à des clivages sociaux injustifiables au sein des communautés nationales, à l’exploitation éhontée des ressources naturelles dans les zones marginalisées (Afrique, Asie, Amérique latine notamment), à la mise en place, sous le couvert des impératifs de la compétitivité, de nouvelles formes d’esclavage. La course aux biens de consommation favorise l’égoïsme, l’intolérance, l’inculture; les immixtions politiques et militaires, les poussées de fièvre religieuse, les radicalisations, le terrorisme, la violence ambiante, les migrations et les rejets sont autant d’expressions des échecs des dirigeants. De nos dirigeants.
Car là est le problème. La colère contre „la“ politique est une colère contre ceux qui se font élire ou nommer, ou qui ont pris le pouvoir grâce à des appareils visibles ou non. C’est une colère qui pourrait être annonciatrice de formes de violence plus radicales, jusqu’aux soulèvements locaux et régionaux contre ce qui est l’autorité ou la représente.
Aux Etats-Unis, la colère contre „la“ politique a créé Trump President, en France, elle aurait pu créer Le Pen Présidente (mais ce n’est peut-être que partie remise; Macron n’a aucun droit à l’erreur).
Mais arrêtons de tout peindre en noir, sourions, amis lecteurs luxembourgeois, les vacances arrivent, et „chez nous“ aucune raison de se fâcher, n’est-ce pas? Tout va pour le mieux ou presque, et pour les petits retours en arrière, il suffit de rappeler le CSV, hein!
Rien qu’à lire cela, on a envie d’un grand coup de colère!
Dommage que nous ne saurons jamais comment les historiens décriront les erreurs commises par les générations actuelles, locataires de la planète.
D'accord Fritz: ech loossen den zweetleschte Saatz ewech!
Respect pour votre article,Mons. Sold.Mais d'un clin d'œil, soyons sérieux ,rien va pour le mieux. Le futur me fait peur.Un capitalisme bafouillant de plus en plus les droits des salariés , le réarmement militaire, une société en décomposition morale., une société dependante de consommation et jouets techniques. Pourquoi rappeler une CSV pour faire retour en arrière? Avec une LSAP, des Verts nous ferons de mieux, une politique vive le réarmement militaire, à bas l'humanisme,en route au bon temps du Moyen Âge.
Den Artikel wär besser, wann der den Schluss ewech geloos hätt Häar Sold.
Bonne analyse M. Sold. Dommage que le format de ce type de commentaire vous empêche de creuser le sujet. Vous nous montrez seulement la partie émergée de l'iceberg.