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D’époque?

D’époque?

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Crime collectif contre l’humanité.

Je ne suis ni archaïque ni rétrograde. Bien au contraire. Je ne suis pas plus conservatrice qu’idéologue. Loin s’en faut. En revanche, je crois que toute société a besoin de valeurs, quelques-unes qui sont autant de points d’ancrage que de garants d’une cohabitation apaisée.

Non, je ne comprends pas que l’on puisse débarquer quelque part sans dire bonjour. Ou au revoir, en partant. Qu’on ne lève pas la tête quand quelqu’un entre ou qu’on ne regarde pas l’autre dans les yeux. Je pense que l’élégance du verbe comme de la présentation est une forme de respect pour l’autre et que cela n’a rien à voir avec le luxe.

Et, oui, même en ayant nul besoin d’un jour et d’une heure fixe ou d’une tombe pour me souvenir de ceux auxquels je porte affection, respect et gratitude, il y a des rituels qui soudent une communauté d’hommes et de femmes et qui font partie des messages à transmettre aux enfants.

Alors, oui encore, les cimetières qui se vident à la Toussaint me déplaisent, même si ce qui y est débité me déplaît tout autant. Toutefois, je considère qu’entre l’hommage dû à ceux qui vous ont apporté mille et une petites choses et les voyages Luxair Tours, il n’y a pas photo …

Alors pas étonnant que le monde aille à vau-l’eau. Que le duel présidentiel américain avec son lot de turpitudes, de saletés, de bassesses et de révélations effrayantes donne envie de pleurer. Quels candidats! Quelle farce pour cette démocratie de superpuissances qu’on nous impose depuis des décennies! Quel système politique, juridique, financier, moral!

Pas étonnant que l’on ne sait plus que grimacer devant le sinistre spectacle de la pré-campagne en France, avec un président qui a dû péter un plomb, un premier ministre à l’affût pour prendre la place, un ex-président encore pire qu’à son premier coup d’essai, un ex-premier ministre qui traîne plein de casseroles et désormais érigé en sage, un autre ex-premier ministre honnête, mais psycho-rigide, plus des figurants qui remplissent les rangs pour mieux se positionner demain.

Faut-il que l’Occident soit malade pour qu’il courtise Erdogan, l’homme qui réduit en cendres les libertés publiques individuelles, celui qui jette en prison les journalistes, parce qu’il nous „garde“ trois millions de réfugiés qu’il refuse d’accueillir? Plutôt que de débattre des peurs qui minent nos sociétés et font que nous rejetions l’autre, l’autre cet inconnu, qui nous perturbe alors qu’il ne nous volerait rien: ni notre identité ni notre bien-être matériel, pas même notre drôle de langue, soudainement devenue instrument d’exclusion, alors qu’elle devrait être un outil d’inclusion.

C’est l’époque qui veut cela, entend-on. Propos stupide. Quelle époque? Pourquoi voudrait-elle tant de haine, tant d’injustice, tant d’intolérance? Pourquoi justifierait-elle la montée des populismes de droite comme de gauche? L’époque n’y est pour rien, nos égoïsmes si. L’égoïsme matériel, l’égoïsme de ceux qui croient avoir raison sur tout, ce qui leur évite de se remettre en question.

„Je vous ai compris“, fut une phrase célèbre du Général de Gaulle. Eh bien, il est rare que l’on ait tout compris, car cela supposerait que l’on connaisse les tenants et les aboutissants de chaque vie, de chaque problème.

Une certitude est toutefois réelle: à savoir que si l’humanité persiste sur le chemin engagé, elle se rendra coupable de crime contre l’humanité.

dfonck@tageblatt.lu