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Critique de filmMignonne, allons voir … : „Rose“ de Niels Arden Oplev

Critique de film / Mignonne, allons voir … : „Rose“ de Niels Arden Oplev

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Inger (Sofie Gråbol) est schizophrène depuis qu’elle a 17 ans: c’est à cet âge que son amant, un Français bien plus vieux qu’elle, l’a laissé tomber après une relation sulfureuse – il avait omis de préciser à la jeune fille qu’il avait épouse et enfants.

Avec sa sœur Ellen (Lene Maria Christensen) et son mari Vagn (Anders W. Berthelsen), ils entreprennent un voyage touristique en bus vers Paris, voyage d’autant plus attendu que la sœur semble espérer que la participation d’Inger la fera aller mieux – une hypothèse qu’Inger fera taire dès le tour de présentation de la joyeuse équipée danoise, tour lors duquel elle précisera pour tous qu’elle est atteint d’une maladie mentale. Cela en choquera plus d’un, notamment un professeur coincé du cul, qui fera tout pour saboter les vacances d’Inger et dont le fils Christian développe, au grand dam du père, une amitié avec la femme solitaire.

Si l’histoire en elle-même est assez convenue, que certaines de ses péripéties sont aussi attendues que la visite du Louvre lors du parcours touristique à travers Paris – l’on sait dès le départ que ce voyage est aussi une excursion dans le passé d’Inger, son amoureux de l’époque ayant vécu à Paris – et que certaines répliques, certes drôles, jouent trop sur ce cliché selon lequel la folie ferait atteindre à une sorte de surcroît de lucidité ou, tout du moins, de transparence, d’honnêteté, la relation entre Inger et sa sœur tout comme l’amitié qui se développe avec le jeune Christian sont réellement touchantes, grâce notamment au jeu convaincant des acteurs, Sofie Gråbol au premier chef, qui fait un peu oublier certains écueils d’écriture, comme l’apparition, narrativement trop manichéenne, d’un charmant chauffeur de taxi algérien, personnage qui ne sert qu’à faire progresser le personnage d’Inger. On en retiendra surtout ce personnage incarné avec grâce et fragilité, qui nous rappelle à quel point le mal que nous font les autres peut nous briser.