Headlines

LiteraturJérôme Quiqueret erhält den Servais-Preis für sein Buch „Tout devait disparaître“

Literatur / Jérôme Quiqueret erhält den Servais-Preis für sein Buch „Tout devait disparaître“
Quiquerets Buch basiert auf einer wahren Begebenheit und erzählt die Geschichte eines Escher Verbrechens sowie dessen Auswirkungen auf die Gesellschaft Illustration: Lavinia Breuskin/Capybarabooks

Jetzt weiterlesen! !

Für 0.99 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Jérôme Quiqueret, Burchautor und Journalist beim Tageblatt, hat den „Prix Servais“ für sein Werk „Tout devait disparaître“ erhalten. Der renommierte Literaturpreis der Fondation Servais wird jährlich an Autoren von in Luxemburg veröffentlichten Werken in Versform oder Prosa verliehen und ist mit 6.000 Euro dotiert.

Jérôme Quiqueret heißt der diesjährige Gewinner des renommierten Literaturpreises „Prix Servais“. „C’est une consécration pour mon livre qui, depuis sa sortie en avril 2022, est accompagné par un enthousiasme grandissant“, freut sich der Buchautor und Tageblatt-Journalist. „Je prends aussi ce prix comme un encouragement à poursuivre dans la voie tracée“. In seinem Buch „Tout devait disparaître“ erzählt Quiqueret die „wahre Geschichte eines Doppelmordes, der im Spätsommer 1910 in Esch begangen wurde“. „Tout devait disparaître“ ließe Leser nicht nur in die Geschichte und somit in die alltäglichen politischen und ideologischen Spannungen der beschriebenen Zeit eintauchen, sondern liefere gleichzeitig ein facettenreiches Porträt der Stadt Esch, die darin in einem ganz neuen Licht erscheint, schreibt die Jury der Fondation Servais in ihrer Pressemitteilung am Montagmorgen. Das Werk „erschüttert die Grenzen der Textgattungen“, heißt es weiter. Es handele sich um eine Mischung aus journalistischer Erzählung, historischer Dokumentation und „True Crime“, die auf einer „beeindruckenden Recherche“ basiert.

Tageblatt: Comment t’es venue l’idée d’écrire sur ce sujet?

Jérôme Quiqueret: En janvier 2012, sur le point de quitter l’hebdomadaire Le Jeudi, j’écris mon dernier article sur les cent ans de la grève de Differdange. Dans les recherches préparatoires que je mène dans les journaux numérisés, je tombe sur un article qui évoque le meurtre des Kayser-Paulus. Je tire le fil, découvre rapidement l’identité du meurtrier et constate que les Archives disposent encore de l’épaisse enquête judiciaire. Je suis alors happé par cette affaire et décide d’y consacrer le mi-temps dont je dispose désormais.

Jérôme Quiqueret arbeitet seit Juli 2019 beim Tageblatt. Zuvor war er u.a. bei Le Jeudi und Le Quotidien tätig.
Jérôme Quiqueret arbeitet seit Juli 2019 beim Tageblatt. Zuvor war er u.a. bei Le Jeudi und Le Quotidien tätig. Foto: Editpress/Fabrizio Pizzolante

Pourquoi ce mix entre „true crime“, roman et recherche historique?

C’est un format qui s’est construit peu à peu, au croisement de plusieurs intentions, en cherchant la place que je pourrais occuper en tant qu’historien de formation et journaliste de profession. Les faits étaient suffisamment éloquents comme tels pour ne pas avoir à y injecter de la fiction. Je me suis figuré que je menais une enquête dans le passé, afin de pouvoir camper un narrateur contemporain du meurtre capable de décrire la société dans laquelle ce crime est survenu. J’ai voulu que le déploiement de l’enquête s’accompagne d’éléments de contextualisation, de sorte que le lecteur puisse être immergé dans l’époque dans toute sa complexité. Puis lorsque l’on découvre le meurtrier, dans la deuxième partie du récit, le lecteur suit ses pas dans une sorte de biographie du meurtrier, à laquelle les citoyens de l’époque n’ont cette fois jamais eu accès.

Pour ceux qui n’ont pas encore lu le livre: de quoi parle ton roman?

Il parle d’une époque, d’un quartier ouvrier et d’une ville en pleine transition, avec l’arrivée de nombreux migrants et la transformation du paysage causée par le chantier de construction de Belval. C’est un territoire d’émancipation politique et morale, mais aussi le lieu d’affrontements idéologiques entre socialistes et catholiques, auxquels la criminalité et ce meurtre en particulier n’échappent pas.

Combien de temps as-tu mis à réaliser tes recherches et puis à finir le roman?

Il m’a fallu au total près de dix ans entre l’idée originale et la sortie du livre.

Qu’est-ce que le prix Servais signifie pour toi?

C’est une consécration pour mon livre qui, depuis sa sortie en avril 2022, est accompagné par un enthousiasme grandissant. Comme auteur, je le prends comme un encouragement à poursuivre sur cette voie. Mais ce qui me plaît également dans ce prix, c’est qu’il pousse les murs de la littérature pour faire de la place à des œuvres hybrides et notamment à la créative non-fiction dont relève „Tout devait disparaître“.

Est-ce que tu as déjà une idée pour un nouveau projet?

Je n’en ai pas qu’une.


Auszug aus „Tout devait disparaître“

„La nouvelle du drame se diffuse d’abord de bouche à oreille. La nouvelle sort de la maison et gagne la rue. Elle revient au point de départ quand la personne informée ne peut se retenir d’accourir vers la maison. Il faut se rendre compte sur place de la réalité du fait rapporté, se faire une idée du crime. Les occasions sont rares pour les quidams d’être témoins de ce qui est écrit dans les journaux. Être sur les lieux du meurtre, c’est se mettre dans les meilleures conditions pour s’immerger dans les discussions qui ne manqueront pas d’agiter le pays, si le crime est aussi horrible qu’on le prétend. À défaut de grande histoire, c’est tout de même un grand fait divers qui vient de survenir près de chez eux … D’autres vont aussi céder à la tentation du voyeurisme et ressentir peut-être ce plaisir malsain qu’on peut prendre au malheur des autres. Au sort auquel on a échappé. Mme Momper appartient manifestement au groupe de ceux qui préfèrent rebrousser chemin et porter plus loin la nouvelle. Informée, elle remonte aussitôt la rue d’Audun et regagne son garni de la maison Garçon au 9, rue Fleischer. Elle vient transmettre la nouvelle à sa voisine, Joséphine Heiderscheid, qu’elle sait tout particulièrement concernée. La jeune serveuse entretient une relation avec un des nombreux neveux de la défunte: Nicolas Decker. Le boucher de profession, âgé de 29 ans, a passé la nuit chez elle. Il est en train de boire un café quand il apprend, à 9 h 30, la nouvelle de la voix de sa douce. D’effroi, il laisse tomber la tasse de café qu’il tient dans la main.

C’est par le train de midi que l’annonce arrive jusqu’aux oreilles de Nicolas, Paul et Henri, trois autres neveux de Françoise Paulus, les fils de son frère, qui travaillent dans la sidérurgie à Differdange et vont devoir justifier de leur emploi du temps. La nouvelle se transmet aussi par le téléphone, qui commence seulement à se répandre dans les couches les plus aisées de la population et dans le commerce. Ouvrier d’une fabrique de bonbons dans la capitale, René Hegwein est pris d’une peur féroce quand il entend la nouvelle à l’autre bout du fil. Celle-ci voyage également par télégraphe jusqu’au procureur d’État. Transformée en ondes, elle redevient papier à l’arrivée. Elle se fait aussi papier de machine à écrire, sur laquelle la gendarmerie tape son premier rapport, et enfin papier journal que l’on s’arrache le lendemain.“