Pourquoi attendre de se retrouver noyé dans la masse – toute relative – des génies de 22 ou 23 ans, plutôt que de marquer le coup en sortant un album en n’étant même pas majeur? „Moi, si voilà l’album d’un musicien de 17 ans, pourquoi écouter celui d’un musicien de 23 ans“, dit avec certitude Daniel Migliosi. À un âge où on voit une année, comme les anciens une décennie, Daniel Migliosi n’a pas voulu perdre de temps. Il a saisi au bond le défi que lui avait lancé son prof, Andy Haderer, la trompette lead du WDR Big Band, en lui disant qu’il attendait son premier disque. „Je me suis dit qu’il fallait le faire maintenant et pas attendre vingt ans“, dit-il. Il était alors le titulaire d’une bourse de compositeur au sein de cet orchestre renommé de Cologne, mais avait aussi sous la main des amis un peu plus âgés que lui avec lesquels il n’avait cessé de jouer durant la pandémie. En cinq jours, il a couché sur le papier les idées qu’il avait accumulées. Et en un jour du mois de mai 2022, au studio Loft de Cologne, le sextette qu’il a réuni autour de lui a enregistré les neuf pièces qui composent son premier disque „Left on scene“.
Ensuite, il a envoyé une centaine de mails à des labels. Le premier qui a répondu fut Mons, label indépendant créé en 1991, assez connu en Allemagne, qui produit une dizaine de disques par an. À bientôt 19 ans, Daniel Migliosi vient de vivre neuf mois bien chargés depuis la sortie de son disque en novembre dernier. Et si déjà le prochain se profile à l’horizon, c’est qu’il a réussi son coup, avec une audace qui transpire de chacune de ses décisions comme de ses phrases qu’il débite à la vitesse d’un scatteur.
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