Quand on pense à l’importance du rêve dans l’histoire de l’art, le mouvement surréaliste surgit aussitôt à l’esprit, tant il a voué un culte au rêve dans lequel il pensait voir jaillir, comme dans l’écriture automatique, les productions de l’inconscient. Les cinq artistes réunis au sein du projet „The moon is full, but it is not a moon“, produit par les Rotondes, ne cachent pas cette influence. Mais leur travail va bien plus loin que la simple fixation physique du rêve.
Pendant six mois, les artistes ont consigné leurs propres rêves par écrit. Les 500 songes ainsi collectés ont ensuite nourri une intelligence artificielle. Pas n’importe laquelle, mais celle qui porte le nom de GPT-3 et prétend être capable de produire du langage humain. Cette dernière a alors été programmée pour créer une base de données, une „architecture des rêves“ qui devient le rêve collectif des cinq complices. Les artistes lui ont ensuite demandé d’apprendre le langage du rêve, d’en reproduire la syntaxe, pour qu’elle soit en mesure de raconter à son tour ses propres rêves. Les quelque soixante songes produits par la machine ont ensuite servi de matière première soumise à leur interprétation pour créer un espace physique dans lequel sont déclinées ces rêveries sous différentes formes.
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