Pour qui a pour base de travail les faits, la réalité, l’art contemporain peut offrir un espace de refuge, constituer le lieu d’où s’exprimer librement, selon ses envies, et débarrassé du souci d’exhaustivité. Laia Abril se sentait souvent à l’étroit dans son rôle de journaliste – photographe dans la première décennie du XXIe siècle. Quand elle proposait des sujets qui la touchaient intimement – parmi lesquels la sexualité, le genre et les désordres alimentaires – on l’en dissuadait. „Chaque fois que je présentais ce genre d’histoires, on me renvoyait à des magazines comme Marie-Claire, ou on m’opposait que ces choses appartenaient au passé.“ C’était certes en 2007-2008, bien avant le rappel à la réalité que fut #Metoo. „Peu à peu, j’ai compris que les gens ne voulaient pas écouter les histoires que je voulais raconter et qu’il y avait beaucoup de politique dans cette façon de réduire au silence.“ Laia Abril est devenue en quelque sorte sa propre rédactrice en chef en se lançant dans des travaux de recherche sur les troubles alimentaires entre 2010 et 2015, puis dans une histoire de la misogynie qui l’a menée cet été à Neimënster.
17. Juli 2023 - 15.17 Uhr
„On rape“ de Laia Abril à NeimënsterMisogynie, chapitre II

Sie müssen angemeldet sein um kommentieren zu können