Les hasards du calendrier donnent parfois une image tronquée de la réalité. Mais si dans la programmation en art contemporain de la rentrée, le son a une place importance, c’est peut-être la preuve que le Luxembourg est concerné par une tendance que Tarek Atoui constate au niveau mondial. Le son y est devenu un medium très en vogue, „non seulement parce qu’il y a plus d’artistes qui s’y dédient, mais aussi parce qu’il y a plus de rapprochement qui se fait entre la musique et l’art sonore, les musiques expérimentales contemporaines et l’art sonore“, constate l’artiste qui présente actuellement une installation dans le grand hall du Mudam.
L’omniprésence du visuel semble permettre une meilleure circulation des idées avant-gardistes introduites dans les années 50 par des artistes comme John Cage. Et pour cause: „Le son vous libère de la vue, c’est-à-dire d’un sens qui a tendance à dominer, à nous saturer. Il a une force d’abstraction, une force d’évocation émotionnelle qui lui est propre et est beaucoup plus forte que l’image“, poursuit Tarek Atoui. „Le son nous libère de sa source. Quand on entend un son, on le vit d’abord et après, on pense à sa provenance, par une écoute davantage analytique. Ce medium prend beaucoup de place aujourd’hui, surtout dans l’art contemporain, parce que c’est un nouveau niveau d’abstraction par rapport à toute l’abstraction que l’art visuel a pu introduire et explorer les décennies passées.“
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