Attaquer des civils, détruire leurs habitations, leurs écoles, leurs hôpitaux, toutes leurs infrastructures et si nécessaire utiliser des armes chimiques contre eux pour déstabiliser toute une région, c’est ce que Poutine sait faire le mieux dans des situations de guerre. En revanche, gagner une guerre terrestre, la Russie n’en est visiblement plus capable.
En Russie, la propagande du Kremlin explique à son peuple, subissant une sévère censure de l’information indépendante, que ce sont les Ukrainiens eux-mêmes qui détruisent leurs villes et qu’ils utilisent ces images pour faire de la propagande antirusse. Le mot „Ukrainien“ a été remplacé par le mot „Nazi“. Ils ne parlent plus que de „Nazis“. Comme à l’époque soviétique: tout ce qui n’était pas socialiste (version soviétique), était considéré comme fasciste, y compris la démocratie parlementaire, l’économie sociale de marché et même la social-démocratie qui était appelée „fascisme social“.
Aujourd’hui, le régime russe a remplacé le mot fasciste par le mot nazi. Or, les braves soldats russes qui désertent leurs chars – car eux aussi ont été dupés par ce langage mensonger – demandent: „Où sont les ,Nazis‘“?
De notre côté, les „Putin-Versteher“ – celles et ceux qui prennent systématiquement la défense de Poutine en adoptant une position anti-occidentale – continuent encore à croire à la propagande mensongère du Kremlin. Visiblement peu influencées par la cruauté des images, ces personnes ne manquent aucune occasion pour semer le doute sur l’authenticité des faits rapportés par les journalistes sur place ou détourner la conversation vers d’autres sujets. À la fin de leurs analyses, c’est toujours l’Occident qui serait responsable de la situation actuelle, et donc de cette horrible guerre impérialiste russe.
Or, pour mieux comprendre ce qui se passe actuellement, il faudrait au moins se donner la peine de se familiariser avec le contenu de l’essai que Vladimir Poutine a publié en juillet 2021 sur le site internet du Kremlin sous le titre „Sur l’unité des Russes et des Ukrainiens“. En fait, il est aujourd’hui évident que Poutine se sert d’un certain révisionnisme historique pour justifier une guerre d’expansion à caractère ethno-nationaliste dont le peuple ukrainien est la première victime.
Bien que l’on ne soit pas surpris de voir des personnes éduquées dans l’amour de la „patrie soviétique“ soutenir la propagande de Poutine, force est de constater un soutien étonnant de la sphère complotiste. Certains passent ainsi allègrement de leur combat anti-vaccination et de la négation de la pandémie à un soutien inconditionnel aux thèses poutiniennes. Ils présentent l’attaque contre l’Ukraine comme une lutte contre le Nouvel Ordre mondial (NWO) et les globalistes satanistes qui essaieraient d’imposer cet ordre, sous-entendant qu’il pourrait s’agir, encore et encore, d’un complot juif.
* Mil Lorang est un publiciste luxembourgeois et auteur de l’ouvrage „L’ombre de la Shoa sur le Luxembourg“
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