Femme de calcul plus que d’engagement, poussée vers l’autoritarisme par une pandémie qui ruine le pays, Nathalie Séchard reste tout de même l’un des derniers remparts contre le fascisme: le vrai, celui prôné (sans masque) par sa rivale Agnès Dorgelle, leader du Bloc Patriotique; et l’autre (avec masque), qu’illustre à merveille Beauséant, son ministre de l’Intérieur qui aime l’autorité, l’ordre et surtout ses propres intérêts.
„Un fauve reste un fauve, surtout en politique“, tel est le constat du narrateur, qui compte les points (avec précision et non sans humour) dans ce jeu de massacre. La course à la succession présidentielle est ouverte, tous les coups sont (donc) permis. Sur fond d’émeutes, la fille d’un ministre de l’écologie un peu vert devient le nouveau gibier à piéger.
On retrouve dans „Les Derniers Jours des fauves“ tous les codes d’un roman noir habilement composé, avec ce qu’il faut d’excès pour qu’on s’amuse de cette fiction politique qui surfe sur l’actualité et ses soubresauts monstrueux. Un peu de cynisme, ce qu’il faut de cruauté, l’élégance en bandoulière – bref, ce qui se fait à peu près de mieux dans le roman noir made in France.
L.B.

Jérôme Leroy
Les Derniers Jours des fauves
La Manufacture de livres
432 p., 20,90 €
Zu Demaart
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