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Lettre ouverteEviter un retour en classe dans des circonstances cauchemardesques

Lettre ouverte / Eviter un retour en classe dans des circonstances cauchemardesques
 Photo: Editpress/Anne Lommel

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Monsieur le Ministre,

Je suis professeur de français dans l’enseignement secondaire depuis 20 ans (au Lycée Aline Mayrisch depuis 2002) et maman d’une fille élève de 2e D et d’un fils élève de 7e C, au LAML également.

Depuis le vendredi 13 mars, nous nous appliquons à mettre en pratique l’enseignement et l’étude à distance, non sans difficultés „techniques“ initiales mais avec beaucoup de volonté et motivation, doublées par le soutien à la fois pratique, pédagogique et psychologique de la direction de notre établissement.

Titulaire d’une classe de 3e, co-régente et titulaire d’une classe de 7e C et co-enseignante de français de notre classe d’accueil, j’ai pu me forger un avis précis quant à la qualité des apprentissages et à l’avancement des élèves des diverses classes et des différents niveaux. Il s’est avéré que la grande majorité des élèves travaillent régulièrement, participent aux vidéoconférences, remettent leurs travaux dans les délais, se manifestent en cas de problèmes ou de questions.

Une semaine d’évaluation

Il est évident que le programme annuel prévu ne pourrait être bouclé dans les semaines à venir, ce pourquoi nous avons été amenés à établir un programme essentiel à traiter dans les branches principales avant la fin de l’année scolaire.

Or, il me semble que ces „essentiels“ fixés d’un commun accord au sein des établissements peuvent tout aussi bien être traités entièrement par télé-enseignement, les élèves et les enseignants s’étant désormais habitués à cette pratique. Des conditions nécessaires à la réussite de cette option pourraient être la multiplication des vidéo-appels et de l’échange oral avec les élèves, ce qui paraît tout à fait réalisable et souhaité de la part de tous les acteurs scolaires.

Il se pose évidemment la question de l’évaluation ainsi que le problème des élèves non-joignables. Ne serait-il pas envisageable d’organiser une semaine d’évaluations pour les branches principales, en groupes très réduits?

En ce qui concerne les élèves en difficultés, ayant décroché soit par manque d’encadrement à domicile soit parce qu’ils étaient déjà en échec avant le confinement, ne pourrait-on pas multiplier les efforts et les appeler encore plus régulièrement voire les inviter à se présenter de manière hebdomadaire dans leur établissement?

Peu favorable à un enseignement efficace

Tout cela permettrait d’éviter un retour en classe dans les circonstances cauchemardesques annoncées, contraires aux recommandations de nombreux médecins éminents (dont le professeur Eric Caumes, pour n’en citer qu’un des plus notoires) et peu favorables à un enseignement efficace.

Ma plus grande appréhension pour le bien-être physique et psychique de notre société, qui a si bien „maîtrisé“ le virus jusqu’à présent, est de nous retrouver confinés durant l’été et psychiquement encore plus déstabilisés. Et ceci pour avoir voulu organiser, au prix d’une adaptation logistique et pratique quasi surhumaine, un retour en classe pour une durée de 4 semaines par groupe, retour dont les bénéfices pédagogiques ne feraient probablement qu’égaler ceux du télé-enseignement.

Si je me suis permis d’exprimer mon incompréhension de votre décision et mes réserves mûrement réfléchies, ce n’est que par amour de mon métier et par souci déontologique.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mon profond respect.

salva Yutz
21. April 2020 - 19.25

Au moins pour les terminales, je suis d'avis de le rendre que volontairement, de même les lycées, en réfléchissant, toutes les classes avec possibilité de dérogations même en n'analysant pas cas par cas

J.Scholer
21. April 2020 - 8.27

En ne respectant les avertissements, les consignes des médecins chercheurs et ne mettons fin à nos habitudes du shopping, des voyages, «  vun der Spassgesellschaft »,.... cette pandémie deviendra cauchemar, le cauchemar réalité.