Il y a des signes qui ne trompent pas et qui sont autant de témoins sur l’ampleur des changements qui minent nos sociétés. Le malaise d’un élu en commission récemment, la mort brutale du Secrétaire d’Etat Camille Gira après son effondrement subit à la tribune du parlement, en disent long sur l’état de stress auxquels sont soumis des hommes et des femmes qu’il est plus aisé de critiquer que d’apprécier pour leur travail. La même chose vaut pour les dirigeants, fussent-ils des responsables du secteur privé ou public.
Il est facile de trouver en eux des „fautifs“, les „troupes“ ne cherchant par principe jamais de fautes dans leurs rangs. Avons-nous encore conscience du temps employé, de l’ampleur de l’agressivité verbale, du mépris déclaré? Qu’est-ce qui les justifie?
A ce rythme-là, qui voudra encore assumer des responsabilités à moins d’y être poussé par l’envie d’un gain souvent bien moindre que dit ou pour des raisons personnelles? L’ego, il est vrai, ne compte pas pour des prunes. Et il explique bien des choses, y compris le parcours de Donald Trump.
Bien jeune déjà, encore mince, (relativement) beau et déjà riche, il s’imaginait régner un jour à Washington. „Niquer“ l’establishment, être le maître du monde. Finalement, au terme d’une communication parfaite, basée justement sur le déni, le mépris, la méchanceté gratuite, l’arrogance pseudo-intellectuelle, il a atteint son objectif. Il est le maître du monde et celles qu’il considère au fond de lui-même comme des échouées, les classes ouvrières, croient qu’elles l’ont élu de leur plein gré et qu’il travaille pour elles. Les clichés sont durables et persistants.
On n’y peut rien.
Faudra-t-il attendre une guerre, une vraie, avec son lot d’horreurs, de destructions, de morts, de blessés, de pauvreté, de chaos écologique, pour que les chantres des slogans sur réseaux sociaux comprennent? Probablement et nous sommes bien partis pour cela.
Où que l’on se tourne, il y a du désordre. On se querelle pour des enjeux superfétatoires. Des pans entiers géographiques du monde – du Moyen-Orient ou en Asie – sont à feu et à sang. L’Europe ne sait plus se reconnaître elle-même, perd son âme et n’enclenche plus l’espoir, pas plus qu’elle ne représente l’autorité. Ce qui compte, c’est la géo-stratégie à but géo-économique. En attendant, les députés italiens en viennent aux mains, leurs collègues français et allemands s’agressent, nos modèles sociaux s’écroulent faute de dialogue serein, dans le respect mutuel d’arguments pondérés.
Chacun ayant évidemment pour credo de montrer des muscles pour être (aux jeux du qui et au nom de quoi?) le plus fort, le plus malin, le plus brillant.
Voilà une drôle de manière de montrer l’exemple aux jeunes et ce sur toile de fond d’armes chimiques et nucléaires.
Le verbe est prémonitoire. Il témoigne de la maîtrise de soi, de la culture générale. Il est un bel acquis des Lumières et de l’humanisme. A en juger de l’évolution du verbe, force est de frissonner.
Jammern hilft nicht, tragen wir allesamt Mitschuld an der Tragik einer abgestumpften Welt , die von Bilanzen und Konsum bestimmt wird.Aufstehen, sich wehren und vorallem selber bei sich anfangen ,etwas zu ändern.
Jo, wéi weouer, eng Tragdie, wéi de Verloscht vum Camille Gira, léisst ons een Ament, nodenklech gin. An dann? Wat machen mir mat där Erkenntnis an enger Welt, déi sech emmer méi martialesch schnell dréint an tëscht de Katrsophemeldungen, net méi wéi een Ament vu Consternatioun zeou léisst bis déi nächst um Horizont as? Déi haard Wirklechkeet an t'Schnellegkeet mat der mir mussen Dramen ewegstéchen, stompt ons of. Tragesch och dat, awer leider Realitéit.