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Bitcoin, la monnaie du futur?

Bitcoin, la monnaie du futur?

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Par Tomás Soares

Dites adieu à l’euro, au dollar ou au yen. La monnaie du futur sera une crypto-monnaie, à savoir le bitcoin. C’est en tout cas ce qu’affirment ses partisans, dont le fondateur et PDG de Twitter, Jack Dorsey. La création du bitcoin avait pour but l’édification d’un pouvoir monétaire appartenant aux individus, a priori tous égaux. Pourtant, la réalité est tout autre.


Cet article fait partie de notre édition spéciale «liberté de la presse». Nous avons donné la parole à des élèves qui ont créé leur propre journal. Ici vous trouverez l’édition complète: ►Link


En 2009, un certain Satoshi Nakamoto, dont l’identité n’a toujours pas été révélée, crée le bitcoin. Suite à la crise des subprimes, le bitcoin se voulait une monnaie de protestation, une alternative au capitalisme traditionnel, dont le dessein était de créer une monnaie ne dépendant d’aucune banque centrale pour redonner le pouvoir monétaire au peuple. Or, la valeur de cette crypto-monnaie n’a cessé d’augmenter, si bien que qu’il fallait plus de 18.000 $ en décembre 2017 pour acquérir une unité de bitcoin contre seulement quelques centimes en 2010. Il est clair que, comme à chaque fois qu’une bulle se forme, bon nombre de personnes voient en elle le remplaçant idéal des monnaies traditionnelles et seraient tentées d’investir leurs économies dans le bitcoin. Le bitcoin, et de nombreuses autres crypto-monnaies, se distinguent des monnaies contemporaines, de par leur existence exclusivement virtuelle et par le fait qu’elles sont créées par une technologie innovante, la blockchain.

16,9 millions de bitcoins en circulation

La confiance en cette monnaie virtuelle se base sur le fait qu’elle est construite sur cette technologie neutre et indépendante qui garantit donc un risque zéro d’inflation, mais également parce que le nombre total de bitcoins a été fixé, à l’avance, à 21 millions d’unités.

Pourtant, le bitcoin ne correspond plus totalement aux idéaux initiaux et il s’agit d’un monde opaque qui sert surtout à un nombre réduit de personnes. En effet, fin mars 2018 et selon le Financial Times, on comptait 16,9 millions de bitcoins en circulation, mais seuls 60% des détenteurs étaient connus, on ne dispose d’aucune information sur les 40% restants. Le fait que les adresses IP des acquéreurs ou vendeurs sont anonymes favorise donc l’utilisation du bitcoin à des fins frauduleuses, l’exemple le plus connu étant celui du site Internet Silk Road, actif de 2009 à 2013, où l’on pouvait se procurer faux-papiers, drogues ou armes en payant en bitcoins.

De nos jours, il existe deux façons de se procurer des bitcoins, la première étant d’échanger son argent contre des bitcoins dans un bureau de change. On peut également obtenir des bitcoins en devenant un «mineur», en d’autres mots, participer au contrôle et à la vérification des transactions effectuées en bitcoins. Supposons qu’un individu ait un ordinateur assez puissant pour pouvoir mettre sa puissance informatique au service du réseau algorithmique du bitcoin. L’ordinateur «minera», donc vérifiera les échanges de bitcoins, et cet individu sera donc rémunéré en fractions de bitcoin.

Or, cette activité de «minage» nécessite une gigantesque puissance informatique et est donc énergivore. En effet, selon des estimations Digiconomist, sa consommation électrique était estimée en 2017 à plus de 29 TWh par an, supérieure à la consommation individuelle de 19 pays de l’UE. À titre de comparaison un centre Visa ne consomme que 2% de la consommation de bitcoin pour gérer 20.000.000 de transactions par jour, alors que bitcoin n’en gère que 350.000.

Un avenir prometteur?

En outre, 1.000 personnes détiennent à elles seules 40% du total de bitcoins en circulation. Ces utilisateurs, surnommés «Baleines» possèdent des réserves de bitcoin valant plusieurs millions d’euros et le fondateur détiendrait entre 800.000 et 900.000 unités de bitcoin. Cela est problématique, car il suffit qu’une «Baleine» vende tous ses actifs pour que le marché soit déséquilibré et, si ces «Baleines» coordonnaient un achat massif de bitcoins, son prix exploserait et ils pourraient faire d’importants bénéfices en vendant leurs actifs.

Pourtant, l’avenir du bitcoin semble prometteur, malgré la hausse considérable de la valeur de la crypto-monnaie et sa volatilité importante qui illustrent que le bitcoin ne correspond plus à son dessein d’origine, et il présente également quelques avantages.
En effet, il est possible d’envoyer et de recevoir de l’argent, en le convertissant en bitcoin partout dans le monde, à n’importe quel moment et quasi-instantanément, vu que les transactions sont relativement rapides. Contrairement à une banque qui instaure des plafonds quotidiens ou mensuels, le bitcoin dispose d’une souplesse en la matière, ce qui le rend particulièrement attrayant.

Grâce à la blockchain, le bitcoin est une monnaie virtuelle sûre dont les transactions sont irréversibles, car toutes les transactions sont contrôlées par les mineurs, si bien que la technologie intéresse de plus en plus les banques et les autorités monétaires officielles. Plus de 100.000 commerçants acceptent déjà le bitcoin comme moyen de paiement dans le monde et Microsoft, Expedia, Dell ou encore Air Baltic en font partie. De plus en plus de commerces, traditionnels comme en ligne, se tournent vers l’acceptation du bitcoin en tant que moyen de paiement.

Le bitcoin continuera-t-il sa progression spectaculaire et offre-t-il des avantages suffisamment importants pour s’imposer face aux monnaies traditionnelles? Telle est la question que l’on peut se poser actuellement et à laquelle nul ne peut répondre. Certains, dont le milliardaire Warren Buffett, prédisent une fin imminente à cette bulle, tandis que d’autres sont convaincus qu’elle incarne le futur de la finance. Une chose est sûre, le bitcoin qui a battu tous les records ces derniers mois n’a pas fini de faire parler de lui…


Qu’est-ce que la blockchain?

La technologie qui permet de faire fonctionner le réseau de bitcoins est appelée blockchain. C’est une base de données publique accessible gratuitement fonctionnant sans organe central de contrôle (Banque ou État). Elle contient l’historique de tous les échanges de bitcoin effectués entre ses utilisateurs depuis sa création et est impossible à effacer et à falsifier et indestructible.