Ah qu’ils et elles furent amusant(e)s, nos confrères et consœurs ces jours-ci. Surtout ceux et celles des télés qui commentent les quelques mètres de neige suivis des inévitables bouchons comme si c’était l’apocalypse. La faute au désordre? L’Etat évidemment et ses dysfonctionnements. Sur France 2, 13 h, une ravissante brune a interpellé à trois reprises la ministre des Transports en ces termes: «Reconnaissez-vous que tout n’a pas été fait? Reconnaissez-vous que l’information a laissé à désirer? Reconnaissez-vous que l’on aurait
pu …?»
Reconnaître! La ministre-accusée devant la juge d’instruction-journaliste. Pourquoi diable un ministre des Transports serait-il responsable des aléas de la météo, du travail des équipes de la SNCF, de la conduite des automobilistes, du mauvais équipement pneus d’hiver/chaînes des citoyens prévenus à l’avance?
Se justifier, sur tout et tout le temps. Serait-ce là le lot des hommes et femmes politiques? Etre responsable du rhume des enfants, d’une défaillance dans un hôpital, du retard du croque-mort? Se justifier pour l’échec scolaire des fainéants, des définitivement moins intelligents qui existent, qu’on le veuille ou non? Se justifier d’avoir gagné trois sous, certes dans une vie antérieure? D’avoir souri à une femme ou un homme? Tous pourris, tous harceleurs!
B comme bashing, voilà désormais le maître-mot. Celui des lâches, celui des vauriens.
C comme conneries, voilà qui va de pair, l’apanage des cons donc, ceux auxquels un bel avenir est promis dans nos sociétés décadentes, avec pour point commun l’absence de débat contradictoire.
Un exemple récent: les ministres de l’Education nationale réfutent et refusent la théorie de l’échec. Surprenant, pardi! Car sans échecs, pas de succès durables. L’échec serait, racontent des savants souvent autoproclamés, acte de traumatisme psychique. On se demande comment les plus grands chercheurs, psychanalystes, écrivains ou encore poètes ont pu éclore?
B et C sont des plaies. Il faut leur ajouter T: trous de mémoire, trous de savoir, trous de bon sens.
Les petits trous, des petits trous … Gainsbourg sut au moins en faire une chanson.
Gainsbourg disait aussi:" Je connais mes limites.C'est pourquoi je vais au-delà."