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Les intérêts et les droits des enfants à besoins particuliers et spécifiques

Les intérêts et les droits des enfants à besoins particuliers et spécifiques

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Auteurs: Le „Personal fir Diagnostik“ (Ediff)

Depuis la rentrée scolaire 2017-2018, l’entrée en vigueur de la loi du 29 juin 2017 sur les directions de région réorganise, entre autres, le système d’aide au sein de l’enseignement fondamental, moyennant la création d’équipes de soutien d’élèves à besoins éducatifs particuliers ou spécifiques (ESEB).

Or, faute de personnel et de ressources budgétaires et afin de remplir de vie les équipes susmentionnées, le MENJE projette de détacher du Service de l’éducation différenciée 169 fonctionnaires et employés d’Etat, notamment des psychologues, des pédagogues, des éducateurs gradués, instituteurs spécialisés, éducateurs, rééducateurs et pédagogues curatifs pour les affecter dans les directions de région, plus précisément dans les ESEB.

Hélas, depuis quelque trois semaines, les professionnels concernés sont graduellement amenés à faire le constat atterrant d’une „réforme“ précipitée, voire mal préparée, organisée de surcroît, au cours d’une action surprise, pendant la période des vacances scolaires, dans le dos des intéressés et donc sans tangible concertation au préalable avec les spécialistes du terrain.

Pour l’instant règnent chaos et confusion au sein du système d’aide en voie de création étant donné que les membres des futures équipes ESEB se voient contraints de faire du sur place, de sorte que, contrairement à la situation d’antan, ils sont loin de trouver une quelconque plus-value en faveur des élèves en difficultés.

Ainsi il y a lieu de relever une sorte de paralysie générale au sein du système éducatif, et ce à l’instar du blocage de la mise en place des Commissions d’inclusion, organe de décision ultime en matière d’enfance inadaptée. Aussi les professionnels constatent unanimement que trop nombreuses sont les inconnues pour que la mise en vigueur dudit système d’aide puisse être raisonnablement envisagée à court terme. En l’occurrence, comme il en va du bien-être des enfants en difficultés et, bien évidemment, de celui de leurs parents et des enseignants, les revendications et les réflexions suivantes s’imposent.

Aucune consultation

– Tout d’abord les professionnels du service de l’Education différenciée s’étonnent de voir les décideurs du MENJE mettre impérieusement en route un projet d’une telle envergure sans faire l’effort bienséant de consulter les professionnels du terrain et d’entamer le dialogue avec toutes les personnes impliquées, y compris les associations des parents concernées. Ils regrettent par ailleurs le manque d’une pratique de communication et d’information claires et cohérentes ainsi que l’absence d’un rassemblement constructif, voire d’une approche démocratique digne de ce nom. Bien évidemment ce genre de leadership se révèle excessivement démotivant, voire même frustrant, et constitue impérativement le substrat d’une levée de mécontentement généralisé.

– L’article 13 de la loi sur les directions de région stipule qu’„après sollicitation, l’ESEB présente les résultats de son diagnostic endéans quatre semaines de période scolaire“. Non seulement que cette revendication d’un diagnostic qui s’étendrait sur une période maximale de quatre semaines ne tient pas compte des réalités du terrain, elle s’avère en outre diamétralement opposée au discours de la communauté scientifique.

Il est un consensus de nos jours que les diagnostics psychologiques et pédagogiques ne se limitent guère à la simple identification d’un dysfonctionnement par ses symptômes. Par ailleurs il y a lieu de signaler que bon nombre de parents sont révoltés du fait que les indices d’intelligence et de développement de leurs enfants sont discutés au sein d’un groupe élargi.

Diagnostique – prise en charge

Les membres des équipes multiprofessionnelles de l’Education différenciée évoquent plutôt un processus diagnostique qui constitue une entrée en relation avec l’enfant et qui fait partie intégrante de la prise en charge, en proposant dès le début des solutions visant à amorcer les premiers changements d’appréciation, de comportement et d’attitude.

Parallèlement il est de notoriété scientifique que le travail psychologique et pédagogique avec les enfants et leurs familles revendique l’unité du couple „diagnostic – prise en charge“. Dans ce contexte, et conformément à sa déontologie, le professionnel en charge est libre dans le choix de ses méthodes d’investigation et de diagnostic: il juge du meilleur moment de leur application. Par ailleurs, il est libre également dans le choix des modalités de sa prise en charge.

Compte tenu de ce qui précède, et pour le bien des enfants dont ils assurent le suivi, il est de fait que les professionnels réfutent ce projet d’un diagnostic réductionniste qui par ailleurs contraint tous les concernés à travailler dans la précipitation, ne laissant que peu de place à une analyse pertinente des difficultés posées.

– En fonction des codes de déontologie en vigueur, les membres des équipes multiprofessionnelles ont le devoir de respecter leur client et de garantir l’intégrité de leur personne. Sauf accord explicite, des parents ou des tuteurs, le professionnel est tenu à la discrétion absolue au sujet de la situation et de l‘état de l’enfant, à l‘égard d’une tierce personne ou d’une quelconque institution. Il s’en suit que l’échange oral ou écrit doit se limiter au strict nécessaire.

De surcroît, dans certaines situations particulières, où il est de l’intérêt de l’enfant, le professionnel en charge doit avoir recours à son droit de réserve à l‘égard de quiconque. Finalement, la prise en charge et la gestion des données sous forme de dossiers psychologiques, pédagogiques et autres se font selon les dispositions de la loi sur la protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel.

La suite paraîtra mardi.