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Nos deux grands voisins

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Durant ses trois mandats, la chancelière allemande Angela Merkel aura eu le temps de faire la bise à quatre présidents français, Chirac, Sarkozy, Hollande, et, depuis peu, à Emmanuel Macron. Et tout indique que ce n’est pas fini.

Et si une telle longévité, à l’instar de celle de son mentor Helmut Kohl qui a passé seize ans au pouvoir, était finalement le secret de la réussite économique de la locomotive européenne?
Ceci, alors que la succession d’hôtes nouveaux à l’Elysée est plutôt le signe que la France n’arrive pas à se dessiner un véritable avenir, ni Sarkozy ni Hollande n’ayant réussi à donner un lendemain à leur politique.

Défiance des Français d’un côté, confiance des Allemands de l’autre?

Les choses ne sont pas si simples. Si Angela Merkel a pu jouer la «Mutti» protectrice durant douze ans, c’est que le boulot impopulaire de la réforme du travail a été fait par son prédécesseur, le social-démocrate Gerhard Schröder, alors qu’en France, jusqu’ici, tous les présidents, de droite et de gauche, s’y sont à peu près cassé les dents.
Est-ce que cela signifie que les Français seraient plus conservateurs que les Allemands? C’est en tout cas ce que pense Emmanuel Macron qui traite de fainéants tous ceux qui ne sont pas à plat ventre devant ses ordonnances réorganisant le Code du travail.

C’est oublier un peu vite que François Hollande a déblayé le terrain en faisant adopter la loi El Khomri, ce qui lui a, comme à Schröder en 2005, coûté la réélection.
L’arrière-fond de tout cela est que la social-démocratie européenne, la française comme l’allemande, se trouve, depuis quelques lustres, dans une crise d’identité qui la tiraille dans plusieurs directions.

Faut-il sacrifier, comme Schröder l’a fait, des pans des acquis sociaux arrachés dans de longues luttes pendant les trois premières décennies florissantes de l’après-guerre, et se plier aux exigences de la nouvelle donne du capitalisme libéralisé dont la logique ne peut être qu’antisociale?

Ou s’agit-il, plutôt, comme le défendent James Corbyn en Grande-Bretagne ou Benoît Hamon en France, de revenir aux fondamentaux pour retrouver une base électorale égarée par la nouvelle donne et prête à écouter les sirènes d’une extrême-droite qui, pour le coup, se réinvente une veine sociale qu’elle mélange avec son fonds de commerce xénophobe?

Il s’agit là, davantage que de petits tiraillements, de stratégies opposées qui permettent aux uns, comme en Allemagne (et chez nous), de se sentir à l’aise dans une coalition avec la droite, alors que les autres peinent à se démarquer des formations qui les concurrencent sur leur gauche – on a vu en France Mélenchon siphonner massivement les voix de Hamon.

Martin Schulz, le challengeur d’Angela Merkel dimanche prochain, est prisonnier de ce dilemme. Voilà pourquoi son électorat a fondu comme neige au soleil en quelques mois, les Allemands lui préférant une vraie voix ultralibérale et une gauche – «Die Linke» – plus identifiable.

Et encore …

Marius
24. September 2017 - 20.54

Cher Mr Marx, vous contestez la dévaluation unique de 8%, initié par la Belgique dans les années 90. Pourquoi ne contestez-vous pas la dévaluation de l’EURO qui était largement supérieure, depuis sa mise en circulation. (Estimation: 100% en plus) Aussi faut-il se rappeler que la Banque Centrale du Luxembourg, était dans le concept de cette union, quantité négligeable. C’était à prendre ou à lasser. Auriez-vous peut être préféré une monnaie Grand-Ducal?

L.Marx
24. September 2017 - 20.15

@ Jeannosch: C'était pas une prise de position mais une mise au point!

Schoof
24. September 2017 - 10.12

En + de ça as de Macron just scharf op d'Angie.. hat passt an sain Beuteschema.

Jeannosch
24. September 2017 - 8.03

@Marx: Mieux sauver l'union monétaire, qu'une annexion par une Allemagne , une France, d'être réduite à un département , un Bundesland.Oublions les querelles anciennes.Ni une Merkel, un Schulz,un Macron seront garants d'une Europe sociale, mais d'une politique néolibérale.

L.Marx
23. September 2017 - 14.38

La devise monetaire du Luxembourg avant l'introduction de l'Euro était le franc luxembourgeois. Certes il y avait l'union monétaire avec la Belgique. Mais on se rappelle bien cette nuit où le franc luxembourgeois était dévalué malgré-lui pour sauver ainsi la monnaie belge et l'union monétaire. Pour le reste: A chacun de faire son analyse ...

Marius
23. September 2017 - 9.21

La Géographie nous enseigne que le petit Grand-Duché a trois grands voisins. La Belgique est certes le plus petit des trois, mais a été de tout temps un allié de taille, qui avait assuré la survie du Luxembourg. Il faudrait se rappeler aussi que le Franc Belge avait été pendant un siècle la devise monétaire du Luxembourg. Cela étant dit, je dois vous exprimer mon désaccord total sur la vision que vous formuler, en tentant de comparer la France à l’Allemagne, sur le plan politique et économique. La logique requière qu’il faut comparer ce que est comparable, n’est-ce pas. Il y a là, d’abord de tempérament des français, qui ne se laissent pas intimider si facilement et résistant sans aucun état d’âme aux différentes manœuvres politiques, soit de gauche, soit de de droite. C’est d’ailleurs pour cette habileté remarquable, que je les admire tant. Contrairement à son voisin allemand, la société allemande s’est dégonflée au fil du temps. Ils sont bien sûr le champion des exports, mais ils acceptent n’importe quoi de leurs dirigeants. Des salaires de misère, deux jobs pour survivre, des contrats collectives qui frôlent parfois le ridicule, une immigration incontrôlée et j’en passe. Tout cela n’est pas possible en France.