L’Argentin, vainqueur en demi-finale du Suédois Robin Soderling en trois sets 6-7 (1/7), 6-3, 7-6 (7/3), s’était imposé face au Suisse jeudi dans le dernier match de groupe. Le Russe l’a imité samedi (6-2, 4-6, 7-5), de façon beaucoup plus inattendue. Car, si Del Potro connaissait la saveur d’une victoire sur Federer depuis la finale de l’US Open en septembre, Davydenko désespérait d’y goûter après avoir subi sa loi douze fois en autant de confrontations. La présence de ces deux hommes en finale est une demi-surprise, ne serait-ce que parce que Federer avait été présent dans cinq des six dernières (de 2003 à 2007) et avait joué les quatre finales de Grand Chelem de l’année. Mais elle consacre des valeurs sûres du circuit et des joueurs en pleine confiance. Davydenko, battu en finale l’année dernière par Novak Djokovic, est un habitué de l’épreuve, qu’il dispute pour la cinquième fois d’affilée. En triomphant enfin de Federer, il a réussi une prouesse qui vaut presque une victoire finale et qui peut lui donner le sentiment à double tranchant que le plus dur est derrière lui.
Federer battu Del Potro s’est installé parmi les cadors en gagnant à l’US Open. Il avait été plutôt discret depuis, en partie à cause de petits problèmes physiques, mais son énorme potentiel n’est plus contesté par personne. La finale opposera deux joueurs très différents par la morphologie (1,98 m pour l’Argentin contre 1,77 m), mais l’opposition de style ne sera que relative. Les deux hommes sont des adeptes du jeu de fond de court, avec l’avantage de la puissance pour Del Potro et celui de la vitesse pour Davydenko. Il faut s’attendre à des échanges menés à une cadence infernale entre deux adversaires qui se connaissent assez peu, ne s’étant rencontrés que trois fois (2-1 pour Davydenko). Les demi-finales ont été toutes les deux très serrées. Après avoir si souvent eu le dessous dans le combat psychologique, au point de souffrir d’un véritable complexe contre le Suisse, Davydenko a trouvé des ressources mentales insoupçonnées alors que l’éternel scenario semblait devoir se reproduire.
En effet Federer, après un début de match raté, avait retourné la situation et se préparait à porter l’estocade dans le troisième set. Mais c’est le Russe qui a eu les nerfs les plus solides et a réussi le break décisif à 5-5. Dans la soirée, Del Potro a globalement dominé les débats, mais a laissé échapper la première manche dans un très mauvais tie-break (7/1). Il avait manqué quatre balles de break dans le courant du set. Après avoir logiquement égalisé en profitant des fautes de son adversaire, mais en réussissant lui aussi quelques coups somptueux, notamment un passing sur la ligne au bout d’une course désespérée, le Sud-Américain s’est fait breaker sur la première occasion obtenue par le Suédois depuis le début du match. Mené 4 à 2, il ne s’est pas affolé, a recollé au score immédiatement, pour conclure dans le tie-break final sur son douzième ace.
29. November 2009 - 10.22 Uhr
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