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Demain sera

Demain sera
(Isabella Finzi)

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Les réponses pour demain = les questions d’aujourd’hui.

Bien des choses ont été dites et écrites à propos des nouveaux réfugiés dont l’arrivée massive en Europe a pris de court politiques et citoyens. Rares furent ceux qui avaient anticipé la problématique, même si elle était prévisible. D’ailleurs il faut être bien naïf pour croire qu’une décision politique du type „fermeture des frontières“ ou „accélération des procédures de renvoi des illégaux“ pourrait stopper le flux de l’exode.

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Nul ne part de chez lui parce qu’il veut voir du paysage! On émigre avec trois sous et deux t-shirts parce que l’on meurt de faim, parce qu’on est poursuivi, parce qu’il y a la guerre, la terreur, l’injustice la plus absolue et donc l’absence totale d’espoir pour le lendemain.

La première réaction à l’arrivée des Syriens (et dans la foulée quelques autres Afghans et Erythréens) fut, chez nous, tant au niveau politique que citoyen, empreinte de générosité. Elle fut celle d’un humanisme digne, de grand coeur. Mais ne nous faisons aucune illusion.

Non seulement, les routes et chemins de terre et de fer seront demain plus qu’actuellement, des voies de fuite: du Moyen-Orient, d’Afrique, bref de là où nous Européens avons jadis colonisé et tracé des frontières prenant certes en compte nos intérêts, mais négligeant les différences ethniques, religieuses, culturelles.

En clair: la misère morale palestinienne n’a aucune raison d’être. La Syrie, l’Irak, la Jordanie sont, entre autres, des créations franco-britanniques de toute pièce, illogiques, incohérentes. Et en Afrique, il n’en va pas autrement. Alors pourquoi s’obstiner à vouloir croire au retour à une paix qui ne fut jamais que futile, qu’apparence?

Demain, si les populations concernées ne pourront pas vivre pacifiquement dans des territoires identifiables par eux-mêmes et avec un socle économique leur permettant d’évoluer et de faire progresser leur jeunesse, les réfugiés seront légion. Chez nous, en Europe, en Asie, ailleurs.

Il y aura, dans le long terme, des problèmes massifs de cohabitation, ici comme ailleurs. Il
ne suffit pas de parer au plus urgent, c’est-à-dire
en trouvant des abris, des aliments, des vêtements.

Parle-t-on des difficultés auxquelles sont déjà exposées de nombreuses écoles et bien des lycées avec des adolescents qui débarquent, gentils, bien élevés et ne maîtrisant aucune langue, certains illettrés, d’autres écrivant dans un alphabet qui n’est pas le nôtre? Non.

Croit-on réellement que des chiites et des sunnites qui s’entretuaient hier chez eux, s’adoreraient chez nous? Ridicule!

Imagine-t-on qu’un réfugié auquel on exposerait nos règles de vie, avouerait s’en moquer? Non, bien sûr que non. Est-ce à dire qu’une fois installé, il les respectera? Evidemment, il tentera de les contourner. Comme la semaine dernière cette Syrienne munie de sa toute première ordonnance médicale et qui refusa d’être servie par un pharmacien homme. Ou ce Syrien qui voulait vérifier une à une les gélules pour être sûr qu’elles soient conformes aux exigences de sa religion …

Qui emploiera les réfugiés devenus citoyens à part entière? Quand seront-ils aptes à l’emploi? Que fera-t-on entre-temps? Questions qu’il faut poser pour disposer de réponses qui elles, justement, permettront d’anticiper l’avenir.

Car n’en déplaise à personne: demain arrivera
et dès lors, il y a d’ores et déjà besoin d’une parfaite symbiose entre l’Etat, les communes et les
citoyens pour préparer l’indispensable intégration.

Les politiques ne doivent pas ignorer les questionnements et les angoisses de leurs concitoyens, majoritairement ouverts d’esprit. Car ces derniers sont en droit de leur demander des comptes sur les véritables raisons qui ont fait en sorte que la vie soit devenue infernale dans tant et tant d’endroits de notre planète.