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Des mots et du ressenti

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Pédagogie, valeurs, générosité et fermeté.

Il est de bon ton ces jours-ci de philosopher sur la question des réfugiés. Cela permet aux uns d’exprimer leur angoisse et aux autres de prouver leur tolérance. Car dans notre société marquée par la confusion des idées et les jugements péremptoires, née dans les années Reagan, il faut des bons et des mauvais.

Avouons ici que ces questions sempiternellement répétées commencent à nous lasser profondément.

Nous avons dit, ici même, que nul ne fuit sans raison: bonne raison, telle la guerre, la faim, la haine ethnique et/ou religieuse surtout; mauvaise raison quelquefois, par exemple par méconnaissance des réalités d’ailleurs, tentative de s’infiltrer pour combattre les valeurs d’autrui, notamment l’Occident que l’on n’accepte pas pour des raisons idéologiques.

La majorité des personnes actuellement en exode ont souffert dans leur âme et leur chair. Il nous appartient de les recevoir, les mettre à l’abri, les aider à rebondir demain, chez nous ou chez eux. Cela implique des contraintes; cela coûte de l’argent; cela exige des infrastructures et cela implique des problèmes.

Il est, dès lors, normal de fixer les règles du jeu d’emblée et chaque pays-hôte a le droit de ce faire. Ceux qui les refuseraient comme ceux qui sont parvenus sous nos latitudes pour de „mauvaises raisons“, n’ont qu’à être „priés“ de déguerpir. Point à la ligne!

Ceci nous amène au second débat, tout aussi sidérant: il y aurait les „Gutmenschen“ (ah, ces barbarismes allemands du type Natodoppelbeschluss …) et puis les racistes. D’un point de vue étymologique, oui, le racisme existe. Il est plus que condamnable – moralement et pénalement – et a trait à la race. Races dont l’ONU refuse du reste l’existence.

Ceux-là qui sont donc, là encore superficiellement, rangés dans le camp des racistes parce qu’ils formulent mal, osent dire qu’ils sont mal à l’aise avec l’évolution du monde et de leur(s) pays, a-t-on le droit de les calomnier?

Non, car si le mot original est un, le ressenti des êtres humains exprimé maladroitement est une réalité à prendre en compte, mieux, une obligation de débat public, de débat politique.

Pourquoi, parmi les +- 300.000 Luxembourgeois du Grand-Duché, n’y en aurait-il pas qui auraient peur de la transformation du pays? Pourquoi n’y en aurait-il pas qui s’interrogeraient sur ce multi- et cross culturel qui leur est tombé dessus sans qu’ils y soient préparés?

La politique, au sens large et à ne pas confondre avec le gouvernement, et ses annexes (lobbies) n’ont jamais vraiment initié de réflexion collective pour parler du passage de 300.000 „locaux“ à 570.000 „totaux“, parler de la présence quotidienne de 165.000 frontaliers, de l’existence au sein même des résidents de groupes nationaux devenant si importants qu’ils peuvent s’autogérer, parler du passage d’un Etat où la séparation avec l’Eglise (catholique) n’existait pas à la cohabitation de communautés religieuses et donc culturelles dont nul n’a fourni les clés de compréhension aux Luxembourgeois. Un cas de figure tout aussi réel chez nos voisins français, belges ou allemands qui, contrairement à nous, ont au moins le vécu (difficile) de la colonisation et donc d’une coexistence toute relative.

Qu’on en finisse avec les juxtapositions simplistes et qu’on arrête de se montrer du doigt.

L’accent est à poser sur la pédagogie d’une part, le respect des valeurs de l’autre, ce qui implique de la générosité et de la fermeté. Toutes ces choses ne s’excluent pas.