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F comme famille(s)

F comme famille(s)
(Isabella Finzi)

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Du continent à l’Etat nation.

Qu’ils s’appellent Hollande, Merkel ou Trucmachin: ils étaient tous fin prêts à céder à David Cameron pour sauver la face (quelle face?) et garder le Royaume-Uni au sein de l’Union européenne.
Tous ou presque, car ils furent quelques rares à se battre et à arracher ainsi quelques compromis à un premier ministre pourtant désavoué dans la foulée par six de ses ministres ainsi que par son copain, le très charismatique maire de Londres. L’histoire retiendra cependant que la famille européenne a volé en éclats à force d’égoïsmes et de manquements à la solidarité et que cet échec cuisant ne manquera pas d’avoir des conséquences en termes de destinées d’un édifice qui aurait pu et dû devenir continental.

Un jour, on comprendra que la pire faillite ne fut ni monétaire, ni économique, ni même sociale. Elle aura consisté dans l’absence de vision d’hommes et de femmes politiques qui n’ont jamais pris la mesure de ce que l’Europe est un continent, de l’Atlantique à l’Oural, avec de surcroît une fabuleuse mer intérieure, la Méditerranée, et des cousins moyen-orientaux nous offrant une voie terrestre directe vers cet autre continent qu’est l’Asie. Des cousins africains que nous laissons croupir dans la pauvreté et plaçons délibérément sous le joug hégémonique américain et chinois.

Nous souffrons d’Alzheimer face aux Russes qui ont saigné pour notre liberté et face à cette Russie qui nous a tant apporté culturellement. Oui, l’UE sanctionne bêtement un autre pays européen, parce qu’elle est sous morphine, esclave d’ordres venus d’ailleurs pour des intérêts qui ne sont pas nôtres. L’Union détruit de l’intérieur les siens, les Grecs; elle joue avec la Turquie parce qu’elle est devenue illettrée au point d’ignorer la valeur de ce fier et grand pays issu de l’empire ottoman, illettrée au point de juger les pays en fonction de l’appartenance religieuse.
Famille européenne? Même pas recomposée! Le terme famille est intéressant si on sait le décliner au sens large. A l’international comme au national. La famille luxembourgeoise par exemple.

Qui est-elle? Existe-t-elle? Qu’est-ce qui la détermine?

Une langue? Non, bien-sûr. Le multilinguisme, oui, évidemment. La diversité, la générosité inter- et cross-nationalités. La tolérance et, une fois encore, la solidarité.
Drôle de débat politico-médiatique autour de bi-, voire tripartites. Qui s’oppose à qui? Des patrons, des syndicalistes, des ministres? Ce qui signifierait que là encore, la famille éclate, que l’intérêt général, celui donc de la communauté nationale n’aurait plus de raison d’être. Le compromis est signe de maturité et de dignité puisqu’il sert à une seule finalité. Et la discussion, si vive fût-elle, y conduit. A condition qu’il n’y ait ni animosité, ni mépris, ni chantage. L’Europe, aux niveaux national, communautaire, continental se doit de réapprendre l’art de la confrontation intelligente, du débat franc et correct, de l’accord.

On se réforme de l’intérieur. On ne commande pas de l’extérieur, sans quoi on passe nécessairement de l’état de paix à l’état de guerre.