Ils s’appellent Montebourg, Hamon, Peillon, Lienemann auxquels il faut ajouter ceux dont on connaît à peine noms et lettres de noblesse. Tous prétendent défendre un projet politique de gauche dont on ignore tout; tous sont issus du sérail; tous sont dotés d’un ego fort et beaucoup d’entre eux sont guidés par un sentiment de revanche, voire de pure vengeance qui n’a rien à voir avec l’ambition d’un pays, encore moins avec l’amour pour un peuple et une population.
Et puis, il y a Valls, fort en thème, ambitieux, pressé, bon orateur, l’ex-conseiller de campagne qui a su se rendre indispensable en 2012, ex-ministre rigoureux de l’Intérieur, premier ministre sortant qui a fait plier le président en l’acculant au renoncement, Valls, qui n’a pas peur des controverses, a su dépasser le „politiquement correct“ et jospiniste aux contours politiques quelquefois flous. Moins toutefois que Macron le bon élève, le sourire scotché au visage en toutes circonstances, l’adolescent grand-père qui s’exprime avec distinction pour mieux masquer l’absence de visions précises. Cool, connecté, bobo, NPA ni de gauche ni de droite sans être d’un quelconque centre qu’il n’a pas défini ni cerné.
Comment oublier le sémillant ex-ministre, ex-député, ex-sénateur Mélenchon, qui a pris soin de maigrir pour affronter la foule des meetings, les caméras et le papier glacé type Match et Gala? Celui qui à la gauche d’une gauche à laquelle logiquement, un + un donnant un, doit être de gauche, une radicale de gauche inconvenue, plus ceux et celles qui ne sont pas encore sortis de leur nid pour avoir droit à leur instant de bonheur futile, c’est-à-dire trois minutes vingt secondes à la télé.
Bref, le lecteur l’aura compris. Au moment où la chancelière allemande sollicite un quatrième mandat au nom de la stabilité, où l’Italie risque de porter le coup fatal à l’euro et par là même à l’Union européenne, la France s’apprête à vivre une campagne électorale à l’enjeu majeur: empêcher le Front national de détruire définitivement un pays qui dispose de tous les atouts (démographiques, scientifiques, technologiques, culturels et même économiques) pour devenir le premier de la classe européenne à moyenne échéance, faire en sorte que les Français soient enfin fiers de leur République, privilégient l’entente à la division, parviennent à intégrer les concepts de modernité, réforment leurs syndicats archaïques pour en faire des interlocuteurs efficaces car représentatifs et capables de dialoguer et comprennent enfin que la mixité de tout temps a été un atout majeur.
Fillon, Le Pen et le vide à gauche? Possible, probable même si rien ne change rapidement à gauche. Et Hollande ne pourra pas éternellement servir de bouc émissaire.
Les chantres de la division sont, sans exception, des personnes de qualité en termes de bagages universitaires et – pour certains – intellectuels. Ce qui ne les empêche pas d’être stupides et destructeurs. Avec qui veut donc „régner“ Jean-Luc Mélenchon? Le PCF ou ce qu’il en reste? Quelques écolos? Qui soutiendrait Mme Lienemann? La copine autodestructrice Aubry?
L’implosion a quelques fois du bon. Elle permet de nettoyer dans la foulée et la gauche française a visiblement besoin d’un sérieux coup de balai. Mais il se trouve que la Politique est au service des humains et les Français n’ont pas mérité le mépris – car c’est bien de cela dont il s’agit – et l’arrogance avec lesquels tous ces tristes sieurs et tristes dames les (mal)traitent.
Peut-on croire au sursaut? Nous le voudrions bien …
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