Headlines

NigerLa France soutient la Cedeao, mais voudrait éviter une intervention armée

Niger / La France soutient la Cedeao, mais voudrait éviter une intervention armée
Manifestation jeudi à Niamey Foto: AFP

Jetzt weiterlesen! !

Für 0.99 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Voici déjà deux semaines qu’un coup d’Etat militaire, le quatrième en deux ans au Sahel, a renversé le président Mohamed Bazoum, démocratiquement élu et qui passait pour un ami de la France.

Paris a évacué ceux de ses ressortissants qui souhaitaient partir, mais maintenu pour l’instant ses diplomates et ses quelque 1.500 militaires, sans s’illusionner sur le fait que dans la région le temps ne joue pas en faveur de la démocratie. Et maintenant ?

L’initiative semble désormais revenir à la Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), que la France soutient, par principe et aussi par prudence: face aux accusations de néocolonialisme que lui lancent les putschistes, elle préfère de beaucoup que la solution à la crise nigérienne, si tant est qu’une telle issue existe, soit pacifique et mise en œuvre par les Africains eux-mêmes. Mais la Cedeao, estime-t-on à Paris sans pouvoir le dire ouvertement, s’est quelque peu empêtrée dans ses propres contradictions, divisions et ambiguïtés.

La première réaction de l’organisation a semblé fort martiale, puisqu’elle a lancé un ultimatum à la junte nigérienne pour qu’elle libère le président Bazoum et renonce à exercer un pouvoir qu’elle s’est arrogé par la force; faute de quoi les troupes dont dispose la Cedeao en vertu de ses accords fondateurs viendraient rétablir, dès dimanche soir dernier, l’ordre démocratique et républicain à Niamey.

Voilà qui était clair, mais fort peu réaliste, pour différentes raisons à la fois politiques et tactiques. D’autant plus qu’au moins deux Etats voisins du Niger, d’autant plus amis des putschistes qu’eux-mêmes étaient dirigés par des militaires factieux, avaient déclaré qu’ils seraient alors obligés de voler au secours, militairement, du Niger. Or pour la France, un embrasement réel de la région tiendrait du cauchemar. Sans parler des Etats-Unis, qui cherchent aussi à pousser leurs pions dans la région, inquiets qu’ils sont des visées russes, qu’elles émanent de Wagner, toujours à l’affût de bonnes affaires (minières notamment) à réaliser en échange de sa protection des dictateurs locaux, ou du Kremlin.

Paris: „Toute demande sera examinée de près“

Toujours est-il que la Cedeao s’est gardée de mettre son ultimatum à exécution, tout en convoquant un sommet diplomatico-militaire à Abuja, la capitale du Nigeria, dont le président Bola Tinubu dirige aussi, en ce moment, l’organisation. Sommet qui a conclu à la mobilisation d’une „force d’attente“ pour montrer à Niamey que la menace d’intervention restait sérieuse, mais aussi que, dans l’immédiat, on continuerait à rechercher une issue diplomatique plutôt que militaire.

Reste que l’on ne voit pas pour l’instant se dessiner de mouvement de retrait, ou même simplement de dialogue, de la part de la junte qui a pris le pouvoir à Niamey, et qui ne semblait pas, après les coups réussis de Bamako et de Ouagadougou, s’attendre à une telle levée internationale de boucliers. Au contraire, même: les putschistes menacent, en cas d’invasion, d’assassiner le président légal prisonnier. Si une intervention panafricaine finissait tout de même par avoir lieu, la France interviendrait-elle? Paris explique prudemment que toute demande de la Cedeao serait alors „examinée de près“, ce qui ne l’engage guère. Et le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, s’il a approuvé lui aussi la position globale adoptée à Abuja, s’est gardé d’apporter le moindre soutien à une opération militaire.

En fait, la France, qui cherche comme souvent désormais à „embarquer“ certains de ses partenaires européens dans une sorte de cogestion discrète de la crise, estime, tout comme les Etats-Unis, qu’une telle intervention, inévitablement meurtrière, ne garantirait aucunement de libérer le président nigérien élu et sa famille. Et surtout, qu’elle serait sans doute, s’ils y participaient activement, un bien douteux moyen de préserver, pour la première, ou de conquérir, pour les seconds, une influence réelle dans la région, face à la double offensive islamiste et russe.

Sorge um gestürzten Präsidenten Bazoum

Zwei Wochen nach dem Staatsstreich im Niger wachsen die Sorgen um die Gesundheit des festgesetzten nigrischen Präsidenten Mohamed Bazoum und dessen Familie. Die EU und die UNO sprachen am Freitag von einer „Verschlechterung der Haftbedingungen“. Die Gefangenen verfügten demnach seit Tagen weder über Strom noch Nahrung noch medizinische Versorgung.

Die Menschenrechtsorganisation Human Rights Watch (HRW) erklärte, sie habe in den vergangenen Tagen mit Bazoum und verschiedenen ihm nahestehenden Personen gesprochen. Demnach erklärte der 63-jährige Präsident, die Bedingungen für seine Frau, den 20-jährigen Sohn und ihn seien „unmenschlich und grausam“. Seit mehr als einer Woche habe er weder Strom noch menschlichen Kontakt, zitierte HRW den Präsidenten.

Die Afrikanische Union (AU) nannte die Behandlung Bazoums „nicht akzeptabel“. UN-Menschenrechtskommissar Volker Türk bekundete seine Besorgnis und forderte die Verantwortlichen auf, „die Rechte der festgehaltenen Personen zu respektieren“.

Die Westafrikanische Wirtschaftsgemeinschaft hatte sich bei einem Sondergipfel am Donnerstag auf die Aufstellung einer Eingreiftruppe für den Niger geeinigt, um „die verfassungsmäßige Ordnung im Niger wiederherstellen“, wie der Präsident der Ecowas-Kommission, Omar Touray, mitteilte. Details nannte er allerdings nicht. Zugleich machte die Staatengruppe bei ihrem Treffen in der nigerianischen Hauptstadt Abuja jedoch deutlich, dass sie vorrangig auf eine diplomatische Lösung setzt.

Am Samstag sollen die Armeechefs der Staaten der Westafrikanischen Wirtschaftsgemeinschaft zu Beratungen in Ghanas Hauptstadt Accra zusammenkommen. Derweil sagten Deutschland, Frankreich und die USA der Westafrikanischen Wirtschaftsgemeinschaft Ecowas ihre Unterstützung für den Umgang mit der Niger-Krise zu.