C’est de Nouméa, chef-lieu de l’archipel français de Nouvelle-Calédonie, à quelque 20.000 kilomètres de Paris, que le locataire de l’Elysée a répondu aux représentants de TF1 et de France 2. Macron est actuellement, en effet, dans les territoires français du Pacifique, ce qui rend d’ailleurs d’autant plus difficile à comprendre qu’il ne se soit pas exprimé plus tôt, lorsqu’il était encore en métropole …
Du moins cela lui aura-t-il donné l’occasion d’un petit couplet patriotique sur ce territoire, qui par trois fois a refusé par référendum de quitter la France, et qui se trouve „dans la zone indo-pacifique où la Chine déploie une présence de plus en plus forte“, ce qui justifie, a-t-il expliqué, la force militaire déployée localement, avec „1.600 soldats en permanence en Nouvelle-Calédonie“ et „plusieurs Rafale et patrouilleurs“, car „l’influence de la France se joue ici“.
Revenant sur le climat politique de l’Hexagone, Macron s’est expliqué sur la reconduction d’Elizabeth Borne comme première ministre. Il s’agit pour lui „du choix de la confiance, de la continuité et de l’efficacité“. Et le président d’estimer que pendant les „cent jours“ qu’il avait fixé au gouvernement pour faire avancer la situation, beaucoup avait été fait, par exemple „le lancement de nouveaux réacteurs nucléaires et le lancement de la planification écologique“, mais aussi celui „de nouveaux chantiers indispensables à notre économie, avec un texte pour le plein-emploi, des textes sur l’attractivité et des annonces inédites en matière d’ouverture d’usine“. Outre, a-t-il rappelé, la loi de programmation militaire et la loi d’orientation et de programmation pour la justice.
„Majorité d’échange“ plutôt que de rechange ?
Interrogé sur la possibilité d’élargir sa majorité parlementaire relative, situation qui handicape fort le gouvernement, le chef de l’Etat a répondu qu’il „ne croyait pas aux coalitions formelles“, mais qu’à défaut de majorité de rechange, les débats à l’Assemblée avaient, à l’occasion, donné naissance à des „majorités d’échanges“ sur certains textes importants. Et que les différentes motions de censure déposées par l’opposition contre le gouvernement avaient toutes été rejetées.
On attendait beaucoup aussi Emmanuel Macron sur les violentes émeutes qui ont marqué la fin du mois de juin après la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier alors qu’il conduisait sans permis. Il s’est d’abord appliqué à saluer les forces de l’ordre et les pompiers pour leur mobilisation face à „des violences inqualifiables.“ Ajoutant: „Notre pays a besoin d’un retour de l’autorité à chaque niveau, et d’abord dans la famille.“ Mais le chef de l’Etat a aussi reconnu qu’il fallait „mieux répartir les difficultés, que l’on a concentrées dans les mêmes quartiers“. Et il a dénoncé le rôle néfaste joué à ses yeux par les réseaux sociaux dans ces émeutes. Pour lui, „il s’agit désormais de mieux protéger les jeunes des écrans: on a fait passer des textes, et ce chantier doit se poursuivre pendant l’été.“
Enfin, s’agissant de l’immigration, Macron a promis pour la rentrée parlementaire un texte qui „portera sur trois objectifs: réduire les entrées, lutter contre les trafiquants, et mieux intégrer les hommes et les femmes qui contribuent à la force de travail de notre pays“. Et le chef de l’Etat de conclure: „Ce texte sera complet et réaliste, et il sera défendu avec détermination, sincérité et engagement.“
Au fond, l’intervention présidentielle aura un peu ressemblé aux discours de distribution des prix des directeurs d’école de jadis, avec son plan en deux parties, du type „bilan et perspectives“: ce que nous avons fait cette année (parlementaire), ce que nous allons faire l’an prochain. Rien qui risque de secouer la torpeur estivale; mais rien non plus qui semble susceptible de dissiper les craintes pour la rentrée, y compris scolaire.
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