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Cinéma Robert Biver, cinéaste des sans-abri et sans-papiers

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Robert Biver (à droite), en compagnie du sans-abri Jean-Marc Restoux, acteur de „SDF Go Home“, lors de la montée des marches à Cannes pour la projection de „Les invasions barbares“, le 21 mai 2003 Photo: AFP/Boris Horvat

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C’est à un Luxembourgeois qu’on doit la première montée des marches de Cannes d’un sans-abri. Enfant de Differdange, le réalisateur Robert Biver, décédé en janvier dernier, était l’auteur d’un cinéma de bouts de ficelle, tissant une passerelle entre des mondes qui s’ignorent.

„J’étais resté à Paris, car je passais le bac. Je l’avais au téléphone quand il était dans la voiture. Je me souviens de son excitation. Il disait: „50 mètres, 40 mètres, 30 mètres.“ Puis, ils sont sortis, le téléphone était encore allumé et je l’ai entendu dire quelque chose comme „SDF Go Home, le premier film sur les SDF à Cannes.“ C’était il y a tout juste vingt ans, et Aude-Laurence Biver raconte encore avec intensité ce qui restera comme une des grandes fiertés de son père. Le 21 mai 2003, le réalisateur Robert Biver parvient à faire monter les marches du festival à trois sans-abri. La projection choisie ne pouvait pas mieux tomber, pour cet as de la formule: il s’agissait du film „Les invasions barbares“. 

Silence, on contourne!

Pour monter les marches, Robert Biver ne disposait d’aucune autorisation, mais de complicités. Celle d’Agnès B pour les smokings et de Canal+, chaîne pour laquelle il avait travaillé par le passé, pour s’infiltrer dans une voiture officielle. „Le temps que la sécurité comprenne ce qui se passe et les refoule, cela a duré quatre minutes“, explique Aude-Laurence, qui tenait aussi le rôle principal dans le film. „Il était provoc“. Et provoc, anar surtout, il sera resté jusqu’à son décès le 31 janvier dernier, à l’âge de 79 ans, l’année du 81e festival de Cannes. Il y avait néanmoins un paradoxe. „Il avait beaucoup d’admiration pour Cannes. Il aurait aimé être parmi le gotha à Cannes, faire partie de la famille du cinéma et en même temps, il trouvait cela dégueulasse“, explique Aude-Laurence. „J’étais en Suède, mais il m’en avait parlé et en était très fier“, témoigne sa (demie-) sœur aînée, Marie-Caroline. „Le cinéma a toujours été son grand rêve, la plus importante chose pour lui. A ses yeux, Cannes était le plus beau voyage possible. Il y avait d’abord bien sûr les films, puis l’ambiance avec toutes les stars. A travers son film, il a fait se rencontrer deux opposés, les gens pauvres de la rue et tout le glamour, la notoriété, les ors et les paillettes.“

Le genre et le thème qu’il s’était choisis lui rendait le monde du cinéma difficile d’accès. Il n’empêchait pas cet idéaliste d’être heureux. „Quand tu vois un mec la veille dormir à moitié nu sous la pluie, le lendemain monter les marches de Cannes, il n’y a pas d’image plus symbolique“, disait-il quand il se rappelait la montée des marches. Ce jour-là, un journaliste avait tendu un micro à Samir Gherab, un sans-abri de 48 ans en souffrance psychique et physique. „Maintenant, j’ai envie de vivre et de me soigner“, avait-il dit. Mais l’été suivant fut celui d’une grande canicule qui allait lui donner le coup de grâce. Et on devrait au film „SDF Go Home“ que son décès soit médiatisé et serve à pointer du doigt les dysfonctionnements dans sa prise en charge. Le second sans-abri, Jean-Marc Restoux vivrait encore neuf ans et connaîtrait une autre heure de gloire en se présentant comme candidat aux élections municipales de Paris en 2008. 

L’envol d’un cinéaste

Robert Biver sur le tournage de „L’envol de l’autre“, à l’automne 1996, avec des sans-papiers qui jouent leur propre rôle
Robert Biver sur le tournage de „L’envol de l’autre“, à l’automne 1996, avec des sans-papiers qui jouent leur propre rôle Photo: collection privée Robert Biver

Robert Biver avait eu l’idée de réaliser „SDF Go Home“ trois ans plus tôt. C’était le premier projet d’une association baptisée Zéro franc production, créée pour „donner la parole à ceux qui, économiquement faibles ou rejetés socialement, n’ont pas accès aux médias et à l’expression audiovisuelle“. Il s’agissait notamment de réunir, autour de cet objectif, professionnels du spectacle et gens de bonne volonté. Il s’agissait donc de structurer une méthode développée à la suite de l’évacuation par les CRS de l’église Saint-Bernard de la Chapelle en août 1996, dans le quartier de la Goutte d’or à Paris. Présent dans l’église avec les 300 sans-papiers qui s’y étaient réfugiés depuis deux mois, il avait filmé l’assaut. Choqué, il avait voulu ensuite reconstituer par un docufiction cet épisode ultra-médiatisé et emblématique de la lutte pour les sans-papiers en France. Pendant trois ans, il a réuni plus de 600 bénévoles, sans-papiers jouant leur rôle et professionnels engagés pour réaliser un film qui deviendrait „L’envol de l’autre“ – encore un jeu de mot signifiant deux issues pour les sans-papiers: l’épanouissement ou le charter.

Denis Lavant, dans „L’envol de l’autre“ (1999), de Robert Biver
Denis Lavant, dans „L’envol de l’autre“ (1999), de Robert Biver Photo: collection privée Robert Biver

„Dans ce film, toutes les cinq minutes, il y a un acteur connu“, explique Aude-Laurence. On y voit notamment Emmanuel Béart, qui s’était particulièrement exposée dans ce combat pour les sans-papiers, comme se le remémore Denis Lavant, lui aussi embarqué dans l’aventure. „Elle a été insultée et traumatisée par les réactions après coup. Cet épisode a fait émerger un racisme viscéral qui est infect.“ Au moment de l’évacuation, Denis Lavant répétait à Marseille „Roméo et Juliette“, et était jeune père. Il avait eu vent de l’engagement d’artistes. Et quand Robert Biver lui a demandé quelques mois plus tard de jouer dans son film, il n’a pas hésité. „Forcément, quand on me demande de supporter une cause légitime, et bafouée en plus, je réponds présent“, dit-il. 

J’ai le souvenir d’une personnalité, d’un type constant dans son engagement, presque usé d’être sur une ligne, de ne pas laisser passer les choses, et de mener le combat du pot de terre contre le pot de fer.

Denis Lavant, comédien

„L’envol de l’autre“ est l’un des – sinon le seul – film dans lequel Denis Lavant joue un policier, rôle de contre-emploi que Robert Biver a aussi donné à Dominique Pignon et Farid Chopel. „Ce n’était pas à chaud. Il s’agissait de reconstituer avec des non-comédiens l’événement et son retentissement“, se rappelle Denis Lavant, ajoutant sur son réalisateur: „J’ai le souvenir d’une personnalité, d’un type constant dans son engagement, presque usé d’être sur une ligne, de ne pas laisser passer les choses, et de mener le combat du pot de terre contre le pot de fer. On ne fait pas le poids, mais c’est important.“

Il y a donc une forme de filiation entre le réalisateur et le comédien. „L’engagement, pour moi, est une manière de vivre. Je ne suis pas du tout à signer des pétitions et aller dans des manifestations. Ce n’est pas là que ça se passe pour moi, mais plutôt au quotidien, dans ce que j’accepte de faire, là où je vais, avec mon métier de comédien“, explique Denis Lavant, en marge, hasard du calendrier, de la répétition d’une pièce de Roland Dubillard à Luxembourg. „J’en suis toujours là à faire du théâtre, à faire du cinéma quand ça m’importe, à participer à des projets qui sont précaires, d’aller au contact plutôt que de plafonner dans un star system qui est un ghetto.“ 

Robert Biver présentait „L’envol de l’autre“, comme „une dénonciation de certaines tentations fascistes en France, en même temps qu’un appel confiant dans l’anti-racisme des jeunes générations“. Il aurait aimé le présenter en avant-première dans l’église de Saint-Bernard. Le rappeur MC Solaar lui avait même suggéré de dérouler un tapis rouge sur les marches (Cannes déjà!) pour l’entrée des réfugiés. Mais l’ancien curé qui avait accueilli les sans-papiers, n’y officiait plus.

La distribution du film a été bloquée pour des raisons de droits d’images sur l’intervention policière. Il aura un peu circulé dans des festivals associatifs et notamment en mars 2000 au festival des migrations à Luxembourg. Mais un quart de siècle plus tard, il ne figure pas dans les articles consacrés à l’expulsion de Saint-Bernard, ni d’ailleurs dans la filmographie de ceux des comédiens professionnels qui y ont participé. „Des fois, il y a des choses abusives, des films où j’ai été coupé au montage, comme ,L’homme blessé‘ de Patrice Chéreau, qui y figurent et d’autres qui n’y figurent pas“, observe Denis Lavant. „J’ai fait des films indépendants qui ne sont répertoriés nulle part. Et il y a des films qui ne sortent pas. C’est dommage quand on sait l’énergie que faire un film demande.“

Denis Lavant a recroisé la caméra de Robert Biver ponctuellement, notamment lors des manifestations pour le droit à la culture en mars 2009, quand il lisait Rabelais sur la place Saint-Michel. La place Saint-Michel, c’est le 5e arrondissement de Paris, autrement dit le quartier de jour de Robert Biver, là où était installé „son bureau“, comme il appelait sa terrasse de café du moment. „Quand j’étais petite, dans les années 70, nous étions assis à la terrasse à Mabillon. Je voulais partir. Il me demandait de rester cinq minutes de plus“, rapporte Marie-Caroline. „C’est devenu sa manière de vivre. Les gens le connaissaient, savaient qui il était. Il y avait des personnes célèbres passant là. Il était impressionné par cela et ça lui donnait l’impression d’en être une partie.“ C’est là qu’il a connu des artistes fameux et qu’il était une star pour les sans-abris qui venaient lui parler. C’est là aussi qu’il faisait s’arrêter les touristes, intrigués par son look d’Indien et de rocker, veste en cuir, cheveux longs, pantalon léopard et tee-shirt avec lettrage. „J’ai vu tellement de gens passer devant lui rue de Buci et s’arrêter. Il fascinait pas mal de personnes, avec ses cheveux longs et sa voix grave“, partage Aude-Laurence.

Avec et comme l’abbé Pierre

Sur le tournage de „SDF Go Home“, sur la plage de Deauville
Sur le tournage de „SDF Go Home“, sur la plage de Deauville Photo: collection privée Robert Biver

Après une séparation douloureuse d’avec sa compagne, dans les années 90, Robert Biver avait décidé de vivre du revenu minimum garanti (RMG). Cela lui octroyait une liberté totale, mais le contraignait à trouver des manières alternatives de financer ses films, qui appartenaient à „la basse-cour de la Cour des grands“, comme il l’écrirait un jour de dépit. Si Robert Biver avait imaginé l’happening à Cannes, c’était pour donner une dignité aux sans-abri, mais aussi dans l’espoir de trouver les 3.800 euros qui manquaient encore au film pour sa distribution. D’ailleurs, à l’époque, Canal+ était venu le filmer dans la rue de Buci, où il faisait lui-même la manche pour financer son film. Il donnait aux passants un autographe de Laurent Garnier qui avait composé gratuitement la bande-son en échange d’un soutien financier.

Auparavant, pour tourner le film et organiser le tournage sauvage d’une scène à Deauville durant le Festival du film américain, il avait trouvé l’appui d’un certain Paul Thiltges et de sa société de production. „Ce mec me touchait. Il était très en colère parce qu’il voulait que le riche Luxembourg le soutienne avec son projet“, se souvient ce dernier. „Or, moi, je trouvais le concept intéressant.“ Paul Thiltges allait bientôt se marier et eut l’idée de dédier sa fête de mariage à „SDF Go Home“. „On a demandé aux gens de ne pas nous offrir de cadeau, mais de faire un don pour financer le film. On avait récolté quand même 3 ou 4.000 euros.“

Le film obtiendrait finalement aussi de nouveaux appuis, de l’association Victor Hugo et du Film Fund notamment. Il serait finalement présenté en grande pompe aux Rotondes de Bonnevoie, en septembre 2003, lors d’une soirée baptisée „SDF Fraï Nuecht“. Dans cette même démarche désespérée de tenir des mondes opposés ensemble, Robert Biver avait réuni ce soir-là des sans-abri, le couple grand-ducal, le musicien électronique Laurent Garnier, et, cerise sur le gâteau, l’abbé Pierre. Robert Biver était allé trouver Claude Frisoni, à la tête de l’abbaye de Neimënster encore en chantier, pour qu’il contacte le vieillard capable de réunir athées et catholiques sur son nom. L’abbé Pierre n’hésite pas une seconde à répondre à l’invitation. Il explique que durant l’hiver glacial de 1954, quand il a voulu lancer son fameux appel, seule Radio Luxembourg lui a donné accès à ses ondes. C’est un retour d’ascenseur. A travers l’abbé Pierre à Paris en 1954, et Robert Biver en 2003 à Cannes, deux fois le Luxembourg a incarné le combat pour la dignité des sans-abri …

La soirée aux Rotondes fut un grand succès. Le titre du film en fut un autre. „C’est absolument génial, ,SDF Go Home‘, ça dit tout. On les prend souvent comme des coupables plutôt que des visibles et on aimerait les renvoyer, on ne sait pas où“, s’enthousiasme Claude Frisoni, qui dans la présentation qu’il fera demain d’un livre illustré par Raymond Reuter sur la pauvreté au Luxembourg, ne manquera pas de saluer la mémoire de Robert Biver. L’accueil du film fut plus mitigé, même s’il lui aura valu de la part de Radio Nova le titre de „Don Quichotte au regard acéré“. Robert Biver regrettera longtemps de ne pas avoir pu faire mieux, cumulant les difficultés et les désistements qui s’étaient accumulés sur le tournage. „Il a réussi à fédérer des gens. Il avait un pouvoir de persuasion et un talent pour voir ceux qui étaient dans la nécessité et vouloir les mettre en images. Il voulait être un grand réalisateur. C’était de bonne guerre“, constate Paul Thiltges. „Le film a échoué, mais le faire, le voyage, était le plus important.“

Cinéaste de rue

C’est un film qui „n’a pas été fait pour les beaux esprits qui persiflent dans les salons“, avait écrit Robert Biver, en réponse à une critique dévastatrice du Lëtzebuerger Land. „Il a été fait pour être fait ensemble, pour vivre une expérience, une aventure humaine, un élan de solidarité que nous voulons montrer à tous.“ Dans le magazine de la „Stëmm vun der Strooss“, sa directrice, Alexandra Oxacelay qui parle souvent de ce film et du voyage à Cannes comme un des grands moments de reconnaissance de l’association, avait volé à sa rescousse. En mai 2004, une projection aurait lieu dans le cadre du festival de Cannes dans un cinéma indépendant, avec une improbable odyssée en bus, avec la complicité de la „Stëmm“, pour emmener des sans-abri de Luxembourg et de Paris sur la Croisette. 

Robert Biver avait alors déjà en tête son prochain projet, celui de coller au plus près du quotidien des sans-abri de Saint-Germain. Cela a donné „Pignon sur rue“, un documentaire auto-produit sur la vie de quatre personnes à la rue depuis plus de 25 ans, pour lequel il aura accumulé 80 heures de rush. Il a été présenté en avant-première au Luxembourg au théâtre des Casemates en novembre 2010 puis au Forum des images à Paris devant 400 personnes en mars 2011. Il avait reçu un soutien du Film Fund Luxembourg pour la post-production. Mais, il n’aura pas non plus connu la notoriété, malgré la force de son témoignage.

Avec ce film, Robert Biver voulait forcer le respect pour les SDF. „Il connaissait la biographie de chacun. Il voulait montrer que ça peut arriver à n’importe qui et très vite, que ce ne sont pas des gens à part, cinglés. Malheureusement, on n’est pas à la rue par choix. Il y a des injustices, des parcours de vie qui font qu’on s’y retrouve“, explique sa fille. Il était bien placé pour le savoir, lui, qui après s’être séparée de sa compagne, avait connu ce qu’il appelait un „trou“ et failli se retrouver à la rue. Ancien comédien dans les années 60 et 70, auteur de films institutionnels puis caméraman à la télé, il avait alors décidé de diriger sa caméra vers les exclus. Il avait squatté, puis milité au sein de l’association Droit au logement, participant notamment aux occupations de la rue du Dragon avec l’abbé Pierre. „J’ai toute une période de ma vie où on allait dans les manifs avec Jacques Higelin, dans les squats“, se rappelle Aude-Laurence. „Plus tard, je passais mes week-ends à parler avec des SDF dans tous leurs états, ce qui était évidemment d’une grande richesse, puisqu’on apprend la vie, l’écoute.“ 

Une figure de Paris

Quand on l’interrogeait à l’époque de „Pignon sur rue“, il racontait que sa vocation lui était venue dans la rue à Differdange, où enfant, au début des années 50, il avait vu deux flics tabasser un SDF et le laisser baigner dans son sang. Mais c’était plutôt l’esprit fermé que la violence de son pays qu’il a fui dans les années 60. „Il a fait un rejet assez jeune. C’était l’aventurier. Il emmenait sa jeune sœur sur les hauteurs de Differdange et lui disait „Regarde, de l’autre côté de ça, c’est le monde“. Il a eu très vite envie de partir, de fuir une mentalité étriquée, fermée“, se souvient sa fille cadette. Et c’est à Paris, comme beaucoup de ses compatriotes avant lui, qu’il a trouvé un air nouveau à respirer. C’était un véritable amoureux de Paris, dont il est devenu à sa manière une figure. „Il avait besoin de cette euphorie parisienne. Il a passé des milliers d’heures à regarder les gens“, explique Aude-Laurence. Marie-Caroline se souvient: „Quand j’étais petite, j’ai pris pour la première fois un avion seule pour le voir à Paris durant les vacances de printemps. A l’aéroport, il m’a accueilli avec un enregistreur à gros boutons comme il y en avait à l’époque, comme si j’étais la grande star arrivant à Paris et qu’il était le journaliste. Il disait ,Bienvenue Mademoiselle Biver, bienvenue à Paris‘“, raconte celle qui allait devenir journaliste radio en Suède. 

J’ai du mal à choisir un texte à monter ou une pièce à écrire qui ne me parle pas d’une forme d’injustice. J’ai besoin qu’il y ait quelque chose à dire sur la société. C’est clairement l’héritage humaniste de mon père.“

Aude-Laurence Biver

Aude-Laurence Biver s’est investi dans le théâtre et entrepris de faire le chemin en sens inverse de son père. Mais en rentrant au Luxembourg, elle a ramené de son esprit. Ce n’est pas un hasard si sa première pièce de théâtre portait sur un réfugié afghan qui arrive à Paris. „Je cherche dans les mises en scène que je fais, il y a toujours un engagement, j’ai envie de défendre des choses“, confie-t-elle. „J’ai du mal à choisir un texte à monter ou une pièce à écrire qui ne me parle pas d’une forme d’injustice. J’ai besoin qu’il y ait quelque chose à dire sur la société. C’est clairement l’héritage humaniste de mon père.“