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16e édition du Printemps des poètesRepousser les frontières

16e édition du Printemps des poètes / Repousser les frontières
La directrice de l’abbaye de Neimënster, Ainhoa Achutegui (à gauche), et la vice-présidente du Printemps des poètes Luxembourg, Françoise Pirovalli Photo: Editpress/Tania Feller

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Du 21 au 23 avril, douze poètes et poétesses de douze pays partageront leur art de la concision et du sens caché à l’occasion de la 16e édition du Printemps des poètes, dont le thème sera les frontières. 

„On a dû mettre de l’OGM dans la poésie. Il y a une éclosion extraordinaire“, s’amusait, vendredi dernier, la vice-présidente du Printemps des poètes Luxembourg (PPL), Françoise Pirovalli, rapportant que le nombre de poèmes reçus pour le concours Jeune Printemps 2023 avait triplé en un an. „Il y a quelque chose qui a bougé. Il faudra analyser cela de plus près.“ L’embellie autour du Printemps des poètes se lit aussi dans un nombre croissant de demandes de participation. De sorte que cette seizième édition présentera douze poètes et poétesses contre neuf lors de l’édition du renouveau que fut l’édition 2022. 

Le Printemps des poètes 2023 a pour thème un sujet qui permet de brasser large. C’est un thème qui n’est en aucun cas une contrainte pour les poètes invité·e·s. „Il s’agit des frontières“, révèle Françoise Pirovalli. „C’est un thème qui flotte, qu’on retrouve immanquablement à travers les textes, tant ces derniers interrogent les frontières physiques – les murs, les obstacles – mais aussi les frontières qu’on se donne ou qu’on nous impose.“ Par contre, le sujet était imposé pour les plus de 500 participants qui ont répondu présent au concours „Jeune Printemps“.

Hommage à Anise Koltz

Le Printemps des poètes est un festival multilingue, organisé en collaboration avec les ambassades et/ou instituts culturels des pays représentés. Il se déroule sur trois jours et en trois lieux. L’abbaye de Neimënster est la fidèle partenaire de l’événement. PPL est d’ailleurs une des six (et des plus anciennes) associations avec laquelle l’abbaye est dans l’échange permanent. On aura appris lors de cette conférence de presse que les deux partenaires sont en train de mettre sur pied une soirée spéciale dédiée à Anise Koltz, qui devrait, comme d’autres avant elle, voir son nom être attribué à une salle du centre culturel de rencontre, comme „son amie José Ensch“, avant elle, ainsi que le faisait remarquer la directrice des lieux, Ainhoa Achutegui. En attendant, cette 16e édition fera son propre hommage à la lauréate du Goncourt de la poésie qui a, jusqu’en 2017, participé à de nombreuses reprises à la manifestation comme aux événements créés à sa marge. La célébration sera constituée de lectures et de témoignages, lors de la matinée de poésie proposée à la galerie Simoncini. 

Après avoir été partenaire de l’organisation entre 2008 et 2017, la Kulturfabrik redevient partenaire du festival. „La littérature est une discipline qui nous tient à cœur et la poésie également“, explique Fatima Rougi, chargée de communication de l’institution eschoise. „Elle peut avoir une image surannée, mais on se rend compte quand on voit tous les travaux de jeunes poètes et poétesses que c’est un art vraiment vivant et vivace.“ La KuFa accueillera une soirée poétique, le vendredi 21 avril, avec sept poètes (dont la locale Elise Schmit, Martina Caluori pour la Suisse, Nuria Contreras Coll pour la Catalogne, João Luis Barreto Guimarães pour le Portugal, J.H. Krchovsky pour la République tchèque, Fiston Mwanza Mujila pour l’Autriche et Mathias Ospelt pour le Liechtenstein). 

Le lendemain, samedi 22 avril, l’abbaye de Neimënster accueillera, comme c’est devenu une coutume, la „grande nuit de la poésie“, réunissant les douze poètes de cette édition. Tandis que le surlendemain, dimanche 23 avril, c’est dans l’ambiance plus intimiste de la galerie Simoncini à 11.00 h que les cinq poètes qui n’étaient pas à la KuFa présenteront leurs poèmes (Laura Accerboni pour l’Italie, Santos Dominguez Ramos pour l’Espagne, Donatien Garnier pour la France, Istvan Kemeny pour la Hongrie et Cosmin Perta pour la Roumanie). 

Krchovsky en tête d’affiche

Les lectures se font toujours dans la langue originale par le poète, avec une traduction en français si besoin est. Les poètes sont accompagnés musicalement, par le jazzman en résidence, Pol Belardi, à l’abbaye de Neimënster, et par une musicienne de l’île Maurice, Lisa Ducasse, à la Kulturfabrik. Le jury du concours „Jeune Printemps“ sera notamment composé de cinq membres dont Anna Leader, première lauréate du premier concours Jeunes Printemps en 2012, et le poète luxembourgeois Tom Nisse.

Si la parité n’est pas respectée, au grand dam du principal hôte de l’événement, quatre poétesses seront néanmoins présentes. Elles sont toutes jeunes. C’est donc plutôt vers les hommes, à l’âge plus avancé, que l’on trouve les poètes les plus renommés. On soulignera la venue de la star tchèque de la poésie et de la musique, J.H. Krchovsky, dont l’univers est comparé à celui de Charles Bukowski et du lauréat du prix Pessoa, chirurgien plastique de son état, João Luis Barreto Guimarães. C’est un large panorama des différents modes d’expression de la poésie qui seront présentés, que ce soit avec les vocalises de Fiston Mwanza Mujila, le recours à l’instrument de musique et le développement d’instrumentexte de Donatien Garnier ou encore l’emprunt au cabaret de Matthias Ospelt.

Il devrait donc y en avoir pour tous les goûts. „En général, avec la poésie, ou on s’attend à tort à quelque chose d’un peu niais, fleuri, fait pour embellir les choses, ou alors, on s’imagine qu’elle est destinée à une élite, ce qu’elle n’est pas non plus“, observe Françoise Pirovalli. „La volonté du Printemps des poètes a toujours été de faire entendre les voix originales des poètes au public le plus large possible, montrer que la poésie est variée. On peut ne pas être réceptif à tout, mais il y aura toujours quelque chose qui va nous toucher.“

Krchovsky, auteur le plus lu en République tchèque, partagera son univers proche de celui de Charles Bukowski
Krchovsky, auteur le plus lu en République tchèque, partagera son univers proche de celui de Charles Bukowski Photo: Nela Klajbanova

Infos

La 16e édition du Printemps des poètes se tient les vendredi 21, samedi 22 et dimanche 23 avril. L’accès aux deux premières soirées, comprenant chacune un repas, se fait sur réservation. Programme: printemps-poetes.lu.