Que ressentez-vous aux moments des derniers préparatifs: de la tension, de l’excitation?
David Fluit: On est super motivés, super chauds. On n’a pas sorti un truc depuis 2018. On est très heureux de retourner sur scène avec de nouveaux morceaux et présenter notre nouvel EP. Ouais, on est excités.
Vous êtes restés fidèles au son old skool?
Oui, c’est toujours la formule De Läb. Par contre, on devient de plus en plus un live band complet. Avant, on travaillait beaucoup avec le sampling. Maintenant, on peut dire que presque plus rien ne vient d’un sample. On sera à sept musiciens sur scène, auxquels s’ajouteront d’ailleurs quelques invités qui vont participer au concert de release.
Pourquoi avoir voulu vous faire accompagner de vrais musiciens, ce qui fait directement penser à la démarche d’un groupe comme The Roots?
On a commencé, Corbu et moi, avec le DJ. Mais déjà, en 2010, on a franchi un pas en ajoutant la basse et la batterie. En 2018, on avait fêté nos dix ans à la Rockhal, et créé un orchestre spécialement pour cette occasion. Après cette expérience, cela nous a tellement plu qu’on a gardé le saxophoniste et le pianiste. On est à sept depuis lors.
Qu’est-ce que ça change dans votre manière de travailler?
C’est le premier EP où on a travaillé qu’avec le live band. Avant, il y avait toujours des instrus qu’on faisait sur une boîte à rythme, sur un MPC, on travaillait avec le sampling. Pour ce projet-là, on s’est dit que, vu qu’on a aussi des musiciens qui ont des carrières solo, qui sont de très bons compositeurs, pourquoi ne pas profiter davantage d’eux. Ça a commencé en 2019, lorsque nous nous sommes enfermés dans un chalet à Bouillon. On a commencé à composer de premiers morceaux. Je ne sais même plus si on en a gardé de cette époque, mais au moins ça a déclenché tout le processus. Et à chaque fois qu’on s’est retrouvés dans la salle de répétition, on a composé de nouveaux sons. Il y en a quatre qui sont restés à la fin. Pour l’instant, car il y en a d’autres qui sont en route.
Peux-tu nous présenter les différents musiciens?
DJ Funkstarr aux platines. A la batterie, il y a Benoît Martiny, René Macri à la basse, Michel Lopes au piano et Georges Sadeler au saxophone.
Beaucoup de musiciens de jazz aiment se frotter au hip-hop. Pourquoi?
Notre musique est née du jazz, du funk, de trucs comme ça. Même les samplings qu’on faisait à l’époque, quand on a commencé, on allait les chercher surtout dans les années 70 et 80, dans des choses jazzy, funky. Pour moi, c’est évident qu’ils aiment cela, car le rap vient de là, la base, c’est le jazz. Même si tu prends l’impro jazz, c’est comme chez nous le freestyle.
Quel message voulez-vous faire passer avec ce titre d’EP „Ween ass am Haus (Gemaach?!)“?
C’est un petit jeu de mots. On lance toujours le slogan „Ween ass am Hauss?“ durant un concert, auquel le public répond „De Lab ass am Haus“. C’est un clin d’œil au fait que tout est entièrement fait maison cette fois-ci, puisqu’on a renoncé au sample.
À quel type de lyrics faut-il s’attendre avec des chansons comme „Stolze Bauer“?
„Stolze Bauer“ est une chanson qu’on a faite en 2013, que les gens aimaient beaucoup. Mais nous n’étions plus trop satisfaits de la composition, alors on s’est dit qu’on allait en faire un nouveau truc avec le live band. Mais on a aussi adapté un peu les lyrics. On est toujours dans le délire sarcastique ironique, tout au long de l’EP. Mais, après, on a un peu grandi, on est un peu plus matures qu’avant, mais on reste critique envers la société, envers les technologies. La société est toujours le sujet principal, elle a comme toujours ses bons et ses mauvais côtés, comme la technologie d’ailleurs. L’intelligence artificielle peut être utile à bien des égards, mais aussi dangereuse. C’est le thème de „Läb-Kosmonauten“, où l’on imagine le futur dans cinquante ans.
Vous éditez votre EP en cassette uniquement. C’est pour faire découvrir aux plus jeunes ce qu’étaient les années 80?
Il y a différentes raisons. Les CD ne marchent plus vraiment. Plus personne ne s’y intéresse. On voulait faire un vinyle, mais les temps de production, de neuf à douze mois, sont trop longs. De plus, on est des collectionneurs de vinyles avant tout, mais à l’époque, on était vraiment fans des cassettes et c’est un médium qui est en train de revenir, plutôt comme merchandising, pas vraiment pour l’écouter, puisque les gens aiment avoir un produit physique. Comme c’est revenu à la mode, c’est assez facile à produire. Les gens ont la cassette, mais écoutent la musique en streaming.
Info
La „release party“ a lieu ce soir à la Kulturfabrik et commence à 20 h. (Prévente: 15 euros, caisse du soir: 20 euros). Warm-up: DJ PC; support: V.I.C. After-party: KILL EMIL. Une tournée s’ensuivra, dont seule la première date est connue (Usina23 à Dudelange le 3 juin prochain).
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