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FranceUne même question pour les syndicats et le gouvernement: Comment gérer la suite?

France / Une même question pour les syndicats et le gouvernement: Comment gérer la suite?
La prochaine grande manifestation aura lieu le 31 janvier Photo: Thierry Zoccolan/AFP

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Après le succès d’affluence des manifestations et des grèves contre la réforme des retraites, syndicats et gouvernement ont réfléchi dès la soirée de jeudi, et à plus forte raison vendredi, sur la façon de gérer les suites de cette journée. Sachant que des deux côtés, on la considère non comme un point d’orgue, mais comme un coup d’envoi.

Plus d’un million de manifestants au total sur l’ensemble de la France (très précisément 1,12 million selon le ministère de l’Intérieur): impossible, pour le pouvoir, de (se) cacher l’évidence, même si les grévistes semblent avoir été, au contraire, un peu moins nombreux que la dernière fois, en 2019.

Fait plus remarquable encore: s’ils n’ont rassemblé qu’environ 80.000 personnes dans la capitale, les cortèges de protestataires ont vraiment fait le plein en province, en particulier dans des villes moyennes, voire petites, où l’on n’a pas l’habitude de manifester en masse. Cette fois-ci, personne ne peut plus douter que la fameuse „France profonde“, que l’on oppose souvent à la foule, présumée plus politisée, de Paris et des autres grandes cités, ait elle aussi basculé dans le camp de la contestation.

Deux stratégies possibles

Les manifestations en étaient encore, jeudi soir, à la phase de dispersion, que déjà l’intersyndicale, évidemment enchantée de l’ampleur de cette mobilisation, se réunissait, non pas seulement pour se congratuler, mais surtout pour débattre de la suite à donner au mouvement. Les différents dirigeants des huit centrales concernées sont évidemment bien conscients du fait que conserver un tel élan, voire l’amplifier encore s’il se peut, n’est pas si facile. Et de ce point de vue, deux stratégies se sont opposées lors de cette réunion.

La première, défendue par la CGT principalement, aurait consisté à lancer sans attendre de nouvelles grèves et manifestations, soit ponctuelles, soit même d’ampleur nationale, pour montrer au pouvoir, sans attendre, que face à la détermination des adversaires de son projet, celui-ci était voué à l’échec, et qu’il n’avait donc d’autre choix que de le retirer en s’évitant une longue phase de blocages en tous genres. La seconde, soutenue par la CFDT, se voulait plus graduelle, notamment pour voir si le gouvernement allait déjà tenir compte de ce premier avertissement, et rouvrir des négociations. Avec en arrière-pensée, bien sûr, chez les dirigeants cédétistes, le souci de ne pas lasser prématurément l’opinion.

C’est finalement cette dernière position qui a prévalu. Après la nouvelle manifestation organisée ce samedi comme prévu par les mélenchonistes de LFI, la prochaine grande démonstration de force des syndicats ne devrait avoir lieu que le 31 janvier. Et se concentrer sur Paris, avec l’ambition d’y susciter un vrai raz de marée populaire. Mais la CGT, notamment dans le secteur de l’Energie et à la SNCF, ne renonce pas pour autant à organiser de nouveaux débrayages sans attendre cette échéance – et après aussi, bien sûr.

A la recherche de „grain à moudre“

Du côté de l’exécutif, on n’a pu que prendre acte de l’ampleur du mouvement revendicatif de jeudi – „une mobilisation importante“, a par exemple reconnu le ministre du Travail, Olivier Dussopt – cependant qu’Elisabeth Borne invitait tout le monde à la sobriété dans les commentaires, en évitant, a insisté la première ministre, tout propos désagréable ou humiliant à l’égard des syndicats, à commencer par la CFDT.

Et elle a invité les uns et les autres „à continuer de débattre et de convaincre“, si tant est qu’ils y soient le moins du monde parvenus jusque-là … En fait, on cherche activement, à Matignon, „du grain à moudre“, selon l’expression consacrée en matière de négociations sociales, autrement dit ce qui pourrait encore être négocié. Sans bien voir, semble-t-il, que c’est avant tout le report de l’âge de la retraite à 64 ans qui se heurte à l’opposition absolue des syndicats, non tel ou tel détail du projet …

Quant à Emmanuel Macron, il s’est borné à réaffirmer, en marge du sommet de Barcelone, ce qu’il avait déjà énoncé à Paris pour justifier son engagement sur des retraites: „J’ai dit les choses clairement pendant la campagne présidentielle, et on ne peut pas faire comme si cette élection n’avait pas eu lieu. Nous devons faire cette réforme.“ On l’a connu meilleur adepte du „En même temps“ …