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FranceUne vaste mobilisation contre la réforme des retraites

France / Une vaste mobilisation contre la réforme des retraites
Partout en France des personnes se sont mobilisées Photo: AFP/Lionel Bonaventure

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Comme tout le laissait attendre, la journée de protestation contre la réforme des retraites a été, hier, un indéniable succès pour ses organisateurs, avec un pays pratiquement paralysé: même dans les secteurs plus faiblement grévistes, le blocage des transports et de l’approvisionnement en essence a eu raison de ceux qui voulaient se rendre au travail. La grande question est maintenant celle de la suite des opérations.

Un indéniable succès, oui, malgré quelques heurts entre les casseurs des „Black Blocs“ et la police, qui a procédé à une vingtaine d’interpellations: bien sûr, la traditionnelle bataille de chiffres a commencé dès le milieu de l’après-midi, mais il suffisait d’ouvrir les yeux, hier à Paris et dans les principales grandes villes, pour se convaincre que décidément, le plan de sauvetage des retraites tel qu’il a été élaboré par le gouvernement ne passe pas dans l’opinion.

Y compris chez les jeunes, qui sont pourtant, en principe, les premiers bénéficiaires potentiels de la réforme, puisque, affirme-t-on à l’Elysée comme à Matignon, c’est avant tout d’assurer le financement de leurs futures pensions qu’il s’agit. Ce qui illustre éloquemment à quel point l’exécutif, chef de l’Etat en tête (qui était à Barcelone, pour un sommet franco-espagnol, ce qui a évidemment fait jaser dans les cortèges), a manqué de pédagogie, et la préparation de son dispositif, de vrai dialogue de fond avec les syndicats.

Traditionnelle bataille de chiffres

Dans le détail, s’agissant des grèves, les chiffres sont évidemment un peu inégaux d’un secteur à l’autre. 77% des conducteurs ont cessé le travail à la SNCF, secteur solidement tenu par les syndicats les plus en pointe, la CGT et Sud-Rail; chez les électriciens d’EDF, on parle d’au moins 45%, soit quelque 12 points de plus que la dernière grève sur le même sujet, il y a trois ans. D’une manière générale, et comme à l’accoutumée, le secteur privé a sensiblement moins fait grève que le secteur public, à l’exception de grandes entreprises fortement syndicalisées.

Du côté de la Fonction publique d’Etat, le chiffre global, selon le gouvernement, ne serait „que“ de 28%, soit moins qu’en décembre 2019; de 11,3% dans la fonction publique territoriale, et de 10% dans la fonction publique hospitalière. A l’Education nationale, le ministère parle de 42,35% de grévistes dans l’enseignement primaire, et de 34,66% dans le secondaire, chiffres très contestés par les syndicats. De fait, de nombreux établissements, dans la région parisienne en particulier, étaient tout simplement fermés.

Sur le front des manifestations, si c’est évidemment dans la capitale que le cortège des protestataires a été le plus spectaculairement fourni – les syndicats assurant dépasser le million de protestataires qu’ils s’étaient fixé comme objectif – la province a elle aussi beaucoup mobilisé. Les préfectures elles-mêmes font état d’au moins 30.000 personnes à Nantes et autant à Toulouse, 26.000 à Lyon et à Marseille, 16.000 à Bordeaux, 15.000 à Montpellier, 14.000 à Tours et à Pau, 12.000 à Perpignan et à Orléans. Là aussi, bien sûr, la traditionnelle bataille de chiffres fait rage.

Comment gérer la suite?

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a bien résumé le sentiment général de ses homologues des autres syndicats en déclarant hier après-midi: „On est clairement sur une forte mobilisation, qui dépasse ce qu’on attendait.“ Mais on sait bien aussi, chez les dirigeants des grandes centrales, que cette première journée de revendication était sans doute, vu l’état de l’opinion, la plus facile à organiser. La gestion de la suite risque de se révéler plus complexe à gérer, pour conserver l’élan acquis hier.

Une réunion avait d’ailleurs été prévue dès hier soir pour en parler, certains préférant toutefois attendre la journée d’aujourd’hui – voire celle de lundi, qui permettrait d’intégrer les suites de la journée organisée séparément par la France Insoumise en liaison avec des organisations de jeunesse. Les dirigeants syndicaux savent d’expérience, en effet, que le succès d’une telle journée, si celle-ci reste unique, est souvent peu durable; et que le pouvoir redoute par-dessus tout, plus que des manifestations si massives soient-elles, un blocage durable du pays.

Mais un tel blocage peut aussi faire évoluer l’opinion dans un sens qui, sans aller jusqu’à soutenir finalement le gouvernement, leur deviendrait défavorable la lassitude aidant … et aussi l’envie de retravailler, sans parler du besoin financier. C’est bien pourquoi l’hypothèse non d’une grève générale et illimitée, mais d’arrêts de travail tournants et ponctuels, éventuellement accompagnés de nouvelles manifestations, fait son chemin. On en saura sans doute plus dès ce vendredi soir.

JJ
20. Januar 2023 - 9.41

Reste à savoir comment financer les augmentations de salaires ET la retraite à 60 tout en sachant que la moyenne d'âge augmente toujours. Les enfants et petits enfants auront à repentir.