„À plein-temps“ von Eric Gravel
Alle Welt spricht von Léa Seydoux und wie sie ein Filmprojekt nach dem nächsten aneinanderzureihen scheint. Unter diesem Licht könnte man ihr Laure Calamy gegenüberstellen, die genauso viel vor der Filmkamera steht, wenn auch nicht für europäische und amerikanische Prestigeprojekte. Ihre Rolle in Eric Gravels mehrfach in Venedig ausgezeichnetem Debütfilm „À plein temps“ ist ein Must-see. In Luxemburg nicht im Kino gezeigt – man fragt sich wieso, ist die Thematik doch eigentlich eine luxemburgische –, durfte man das Sozialdrama, welches genauso als Thriller gesehen werden kann, auf sooner.lu/Tëlee vun der Post nachholen. Calamys Figur ist eine alleinerziehende Mutter, die sich tagein, tagaus mit ihrem Alltag herumschlagen muss. Vor allem ist sie Pendlerin, bei der jeder Morgen um ein Tausendfaches nervenaufreibender ist als jede Verfolgungsjagd im Kino. „Lola rennt“ trifft auf „Groundhog Day“, aber wie vom Rock’n’Roll-Neffen Stéphane Brizé inszeniert: auf den Punkt und mit sehr viel Haltung. Und es ist unmöglich, als luxemburgischer Staatsbürger nicht getriggert zu werden beim Anblick von ra(s)tlosen Menschen, die, überfordert und auf Anschlag gestresst, Zuganzeigen auf Bahnhöfen anstarren und sich in überfüllte Züge reinpressen. (Tom Dockal)
„Close“ de Lukas Dhont
Avec „Close“, le réalisateur belge Lukas Dhont confirme qu’il est d’ores et déjà le réalisateur de tous ceux qui, plutôt que de se plier aux conventions hétéronormatives qui nous sont inculquées dès notre jeune âge, font de leur corps un lieu de résistance, de lutte – quitte à ce que certains la perdent très tôt, cette bataille. Son deuxième long-métrage est la tragique histoire de deux meilleurs amis qui, au moment d’entrer au lycée, se rendent compte qu’ils sont too close: dès le premier jour de classe, on leur demande s’ils sont en couple, ce qu’ils nient avec véhémence. Mais à cette époque préadolescente, les différences entre amitié, amour, attraction sont ténues, et l’un des deux, Léo, prendra de la distance, essayant de se viriliser en s’inscrivant au hockey sur glace, sacrifiant une belle (et rare) amitié aux conventions sociales – ce dont son ami Rémi ne se remettra pas. Servi par le jeu phénoménal des deux jeunes acteurs Éden Dambrine et Gustave de Waele ainsi qu’une réalisation plus soignée que pour son premier film „Girl“, au style plus documentaire, „Close“ est un long-métrage d’une tristesse presqu’insoutenable sur l’amitié et l’impossible deuil, dont l’esthétique colorée et l’impassibilité affichée de Léo entrent en un contraste saisissant avec le basculement central du film et le lent effondrement intérieur d’un jeune adolescent. (Jeff Schinker)
„Corsage“ de Marie Kreutzer
„Tu me trouves belle?“ Le jour de ses quarante ans, l’impératrice Elisabeth d’Autriche n’est pas à la fête. Elle sent sa beauté lui échapper. Son corps la trahir. Son mari, l’empereur François-Joseph 1er, ne la regarde plus. Le matin, elle serre son corsage jusqu’à plus mal. Pourvu qu’elle ait perdu quelques grammes. Des siècles de traditions et la Cour l’observent. Le regard est réprobateur. Respecter les convenances devient insupportable. Femme blessée, corsetée dans les conventions que lui impose son rôle, Sissi veut créer sa propre vie, prendre des propres décisions. La liberté a un prix. La solitude, la dépression s’installent. Vicky Krieps campe majestueusement une Sissi „moderne“, pas si loin, tout compte fait, de l’iconique Sissi incarnée par Romy Schneider. Marie Kreutzer a eu l’audace de montrer une Sissi réincarnée. Son biopic casse les codes. „Corsage“ raconte l’émancipation d’une femme. N’en déplaise à certains, la réalisatrice ne craint pas d’incorporer objets et gestes anachroniques. Crime de lèse-majesté? Sans aucun doute. Vicky Krieps, couronnée d’une multitude de récompenses, a reçu le prix de la Meilleure Performance (catégorie Un Certain Regard) au dernier Festival de Cannes. (Corinne Le Brun)
„EO“ von Jerzy Skolimowski
Von seinen jungen Tagen als ausgebeuteter Zirkusesel in Polen über eine schreckenerregende Auseinandersetzung mit abartigen Hooligans bis hin zu einem Überfall auf eine Raststätte und einer kurzen Episode als Haustier in einer dysfunktionalen Familie der italienischen Bourgeoisie galoppiert oder trottet Eo stoisch durch dieses meisterliche Road Movie, in dem Jerzy Skolimowski das ausdrucksstarke Tierauge filmt und uns Eos Sprache und Innenleben nahebringt. Fernab von jenem Anthropozentrismus, der viele Geschichtenerzähler dazu verleitet, Tierfiguren immer stets als Metaphern menschlichen Handelns darzustellen, ist Jerzy Skolimowski mit 84 Jahren ein visuell eindrucksvoller, formal experimenteller und erzählerisch mitreißender Film gelungen, der menschliche Abgründe und tierisches Leiden gleichstellt, ohne dabei den Klischees militanter Animal-Rights-Verfechter zu verfallen. Der Schluss fällt dabei so radikal aus, dass eine ältere Dame im Brüsseler UGC Toison d’Or nach der Endsequenz meinte: Ab jetzt werde ich keine Salami mehr essen. (Jeff Schinker)
„Leila’s Brothers“ de Saeed Roustayi
Alors que son actrice principale Taraneh Alidoosti vient d’être arrêtée en Iran pour avoir soutenu les manifestations contre le régime, „Leila’s Bothers“ de Saeed Roustayi, l’un des meilleurs long-métrages d’une compétition cannoise qui en comportait pas mal, de films forts, mais qui en sortit les mains vides, est plus que jamais à voir d’urgence. Entre réalisme social à la Ken Loach et portrait d’une famille de losers dignes des frères Coen, le long-métrage raconte comment Leila essaie de sauver ses quatre frères du dénuement et de l’humiliation en leur soumettant un business plan qu’il ne leur restera qu’à exécuter ensemble. Seule à avoir compris les mécanismes sclérosés d’une société dont la plupart des citoyens n’ont jamais appris à penser pour eux-mêmes, habitués qu’ils sont à se soumettre à la volonté des patriarches et aux dogmes religieux, cette Cassandre de l’Iran contemporain se rendra compte que, si la lutte paraît souvent vaine tant le conditionnement social est profond, ce sont les petites victoires que l’insoumission et la rébellion permettent de remporter qui constituent l’espoir auquel s’accrocher. Espérons que cela vaudra tout autant pour l’avenir de cette actrice courageuse, dont le jeu phénoménal porte à lui seul un film intelligent, maîtrisé et touchant. (Jeff Schinker)
„Les enfants des autres“ de Rebecca Zlotowski
La polémique engendrée par la couverture du Film français, qui fantasmait un reboot exclusivement viril du cinéma français, faisant scandaleusement l’impasse sur les actrices, réalisatrices et autres scénaristes au féminin, est d’autant plus justifiée que le film français connut ses moments les meilleurs, en cette année 2022, grâce à des films à la fois féminins et féministes comme „Les enfants des autres“ de Rebecca Zlotowski ou „Saint-Omer“ d’Alice Diop. Porté par une Virginie Efira rencontrée dans maint film fort de l’année (comme „Revoir Paris“ d’Alice Winocour), „Les enfants des autres“ raconte l’histoire de Rachel, une prof de français quadragénaire qui tombe amoureuse d’Ali (Roschdy Zem), avec qui elle se mettra en couple. Si elle rêve d’avoir un enfant, Ali n’est pas pressé de l’aider à réaliser son rêve, qui a déjà une fille dont il s’occupe en garde alternée avec son ex-femme. Rachel prendra soin de la jeune Leila avec une empathie et une patience qui impressionnent, en dépit de ce qu’une amie de l’ex d’Ali lui fera sentir: qu’elle n’est pas une vraie mère et qu’il devient apparent qu’Ali, conscient de ce que les hommes sont fertiles plus longtemps que les femmes, ne comprend ou ne veut pas comprendre l’urgence qu’elle ressent. Le long-métrage de Zlotowski met en lumière les rapports toujours complexes et souvent difficiles qui nous lient aux enfants des autres, Virginie Efira brillant dans le rôle de ce personnage de belle-mère sacrifiant à autrui son propre bien-être dans un film à la réalisation sobre, maîtrisée, empathique et subtile. (Jeff Schinker)
„Licorice Pizza“ von Paul Thomas Anderson
Zu Beginn des Jahres verwöhnte uns Paul Thomas Anderson, von dem wir schräge, dunkele und versponnene Filme gewohnt sind und der sich mit „Phantom Thread“ für den Beginn von Vicky Krieps’ internationalem Erfolg verantwortlich zeichnete, mit seinem zugänglichsten Film seit langem: „Licorice Pizza“ ist ein unkonventioneller Liebesfilm, der PTAs bereits in der Thomas-Pynchon-Verfilmung „Inherent Vice“ dargestellten Faszination für die 70er huldigt und der sich um die Figur des Jungschauspielers Gary Valentine (überragend: Cooper Hoffman, Sohn des verstorbenen Philip Seymour Hoffman) dreht. Zu Beginn versucht Cooper der gut zehn Jahre älteren Alana Kane (Alana Haim, die mit ihren auch im Film auftretenden Schwestern in der Band Haim spielt) mit der Aufdringlichkeit eines Jehovah-Zeugen ein Date zu entlocken. Die junge Frau zeigt sich gleichermaßen genervt und fasziniert, taucht dann aber doch am vereinbarten Ort auf – einer Kneipe, in der sich alles, was in der Hollywoodszene Rang und Namen hat, tummelt. Es ist der Beginn einer chaotischen Beziehung, die es PTA erlaubt, den Launch eines Wasserbettunternehmens, eine Flucht mit Lastwagen oder einen urkomischen Cameoauftritt von Sean Penn in den politischen Kontext der 70er einzubetten. PTAs Film ist so ungestüm, chaotisch und charmant wie seine Hauptfigur, ein lebensfrohes Stehaufmännchen, das mit einem schelmischen Lächeln von einem gescheiterten Businessplan zum nächsten übergeht. Bei all dieser Unbeschwertheit zeigt PTA dabei, wie bereits in „Inherent Vice“, wie sehr diese pseudoutopische Epoche der Freigeister bereits vom neoliberalen Kontrollwahn einer eindimensionalen, auf Kapital getriebenen politischen Vision geprägt war. Diesen Spielverderbern setzt Cooper eines entgegen: pure Lebensfreude. Denn: „Living well is the best revenge.“ (Jeff Schinker)
„Saint-Omer“ d’Alice Diop
Une femme est accusée d’avoir assassinée sa fille, déposant le corps encore vivant de son enfant sur la plage en attendant que la mer l’emporte. Ce que font Alice Diop et Marie Ndiaye, coresponsable de l’écriture du scénario, de ce fait divers qui a secoué la France est impressionnant: évitant tout sensationnalisme, Diop, elle-même enceinte au moment où elle découvrit le fait divers et choisit d’assister au procès, filme l’opacité des gens en multipliant les contrastes entre voix surgissant du hors-champ et l’impassibilité des visages parfois traversés d’un éclair de doute, de tristesse, de regret. Comme pour dire l’agitation de nos vies intérieures et montrer avec subtilité ce racisme structurel ancré profondément dans notre société occidentale (l’on ne cesse de s’étonner, lors du procès, que l’accusée sénégalaise s’exprime si bien en français). „Saint-Omer“ n’essaie pas de résoudre ni d’éclaircir cet acte incompréhensible, que l’autrice du crime dit ne pas comprendre elle-même – autrice dont le film capture un effondrement final poignant lors d’un plaidoyer d’une beauté terrible que délivre son avocate, plaidoyer qui enchâsse son destin de mère infanticide dans celui de toutes les mères et filles bafouées, écartées de la société, dans un grand moment de cinéma porté par la plume à la fois douce et aiguisée de Marie Ndiaye. (Jeff Schinker)
„Sundown“ de James Franco
Sur un étal, un poisson s’agite en vain, et cherche son dernier souffle. Première scène métaphorique de „Sundown“, inexorablement irrespirable. Neil (Tim Roth, impressionnant) passe des vacances en famille à Acapulco. Luxe, calme et morosité. Il n’assistera pas aux funérailles de sa mère, à Londres. Il reste au Mexique, seul. Entre bières, plage et une improbable rencontre amoureuse. Neil semble indifférent aux malheurs des autres. Que veut-il vraiment? „Sundown“ glisse de questions en ambiguïtés. De silences en scènes violentes. Le Mexicain Michel Franco assume une mise en scène à énigmes, plongeant le spectateur dans le doute, jusqu’à inspirer de l’antipathie envers Neil, l’égoïste. Franco a bien fait. On se régale de son thriller familial intime sur fond de violence urbaine dans la ville d’Acapulco, qu’il connaît bien. Un film surprenant et plein de mystères. (Corinne Le Brun)
„Top Gun: Maverick“ von Joseph Kosinski
Mal ehrlich – and I like ’em just as much as anyone –: Die diesjährige amerikanische Blockbuster-Auslese war beschissen. Und auch James Cameron hat am Jahresende die Karre nicht aus dem Dreck gezogen. Scientology oder nicht sei Dank, aber Tom Cruises Glauben an das Kino hat sich bezahlt gemacht. Gerade die Fortsetzung eines der filmischen Embleme des amerikanischen Jingoismus unter Reagan, das ihn in den 80ern in die Stratosphäre katapultiert hat, scheint „das Kino gerettet zu haben“. Eine von der Presse gerne benutzte Anmaßung, die jedoch zutrifft, wenn von der Persona Cruise die Rede ist. „Top Gun: Maverick“ ist Nostalgievehikel für seinen Star und ein auf den Millimeter genau von Joseph Kosinski inszeniertes Spektakel zugleich. Und dem von u.a. Christopher McQuarrie mitgeschriebenem Drehbuch gelingt fast ein ähnlicher Coup wie „Mad Max: Fury Road“. Wenn ein Film alte Boomer-Ärsche vom Netflix-Sessel und Gen-Z-Kiddies vom TikTok-Schirm wegbekommen hat, dann dieses entsexualisierte, egomane und (fast) auf CGI verzichtende Update eines Klassikers, der nie einer war. (Tom Dockal)
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