Avant d’entrer dans les détails, voici les gagnants de cette 45e édition du festival: „Amanda“ de Carolina Cavalli, prix du jury officiel, choisi pour „avoir mis en scène une adolescente mal dans ses baskets et solitaire, mais qui enchante et fait rire, au lieu de plonger le spectateur dans une atmosphère morose“.
„Les huit montagnes“ de Felix van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, prix de la critique et prix des exploitants. Les deux jurys en ont exalté la „beauté saisissante et naturelle des décors: sommets, lacs et forêts, magnifiés par la photographie“. L’amitié entre deux hommes, de l’enfance à l’âge adulte, les a séduits aussi, par les „questions existentielles et universelles“ qu’elle soulève.
„Acqua e anice“ de Corrado Ceron, prix des jeunes, qui traite un thème apparemment „aux antipodes de la jeunesse, mais qui raconte l’introspection d’une vieille dame faisant la rétrospective de sa vie. Ce film est un hymne à la vie, une ode à la liberté.“
„Interdit aux chiens et aux Italiens“ d’Alain Ughetto, prix du public, apprécié parce qu’il est un film „pétri d’émotion, une ode mémorielle, bricolée en pâte à modeler et stop motion, où l’humour se mêle à la nostalgie et au deuil“.
Carolina Cavalli et Corrado Ceron étaient présents en salle et ont pu retirer eux-mêmes leurs prix sur scène, visiblement émus de cette reconnaissance pour leurs premiers longs métrages. Les autres réalisateurs, n’ayant pas pu se déplacer jusqu’à Villerupt, ont laissé des messages filmés, exprimant ainsi leur gratitude.
Il en fut de même pour la réalisatrice Francesca Archibugi, qui a reçu le prix de la Ville de Villerupt pour l’ensemble de son œuvre et dont le tout dernier film „Le colibri“ a été projeté en première française après la cérémonie.
Tout au long de la deuxième semaine de festival, bien des cinéastes ont parcouru les couloirs et les salles de Villerupt, Esch-Alzette (Kinosch) et Dudelange (CNA), animant des rencontres et discussions avec les spectateurs de leurs films. Aidés par leurs interprètes italo-français, ils commencent le plus souvent par raconter ce qui les a amenés à écrire le film ou à y jouer, quelles en ont été les difficultés ou les moments de joie et de réussite.
L’acteur Stéphane Freiss a présenté son premier travail en tant que réalisateur de „Tu choisiras la vie“, la scénariste Antonella Gaeta et l’acteur Francesco Patanè ont parlé de la dramatique réalité que porte à l’écran leur film „Ti mangio il cuore“, issu du livre homonyme écrit par deux journalistes sur l’enquête menée dans la région du Gargano dans les Pouilles, où, depuis la nuit des temps, des familles entières s’entretuent par pure vengeance, appelée „faida“.
Faisant partie de la section „Remix notre histoire“ d’Esch 2022, „L’anniversaire de Thomas“, le film réalisé en 1982 par Jean-Paul Menichetti et fraîchement remastérisé en HD par Jean-Louis Sonzogni, a attiré autour de 450 spectateurs à la séance unique en l’Hôtel de ville de Villerupt. Toute l’équipe d’amis qui, à l’époque, a réalisé cette documentation sur l’épopée des Italiens (dont beaucoup de Gubbio et de Fabriano) venus travailler à la mine et dans les usines de la région, est montée sur la scène et s’est sympathiquement livrée aux questions et réflexions des spectateurs, racontant aussi plein d’anecdotes qui font partie de l’histoire commune de la Lorraine et du Luxembourg.
Avec „L’arrivée de la Jeunesse“, c’est par une docu-fiction très prenante que le réalisateur Fabio Bottani et PassaParola Media Group ont voulu se pencher non seulement sur la naissance de l’équipe de foot eschoise „La Jeunesse“ en 1907 et son exploit en 1973, jouant 1-1 contre le mythique FC Liverpool, mais aussi sur cent ans d’histoire du Luxembourg et des familles italiennes y vivant.
Durant leur travail de documentation, Fabio Bottani, Fabio Restelli (scénariste) et Marcello Merletto (directeur de la photographie) se sont e.a. inspirés du livre de Remo Ceccarelli „Tanti italiani fa … in Lussemburgo. Viaggio nella memoria (e un pò di storia) della nostra emigrazione“. Lors de la projection du film à l’Arche et au CNA, le réalisateur était accompagné d’Alessio Aramini, un des acteurs.
La vingtaine de courts teasers rétro, créés à partir d’images d’archives en partenariat avec Institut national de l’audiovisuel et projetés avant chaque séance, ont aussi été très appréciés par le public, contribuant à situer le cadre historique dans lequel est né le festival du film italien, jusqu’à sa renommée internationale d’aujourd’hui.
La pandémie a changé maintes habitudes et les cinémas ont accusé un coup dur. Mais avec ses presque 36.000 spectateurs que le festival de Villerupt a accueilli durant sa quinzaine, l’équipe organisatrice, les parraineurs et la centaine de bénévoles qui y ont travaillé avec beaucoup de dynamisme sont heureux du succès obtenu et donnent rendez-vous pour octobre 2023.
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