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Plagiat de Xavier BettelUn diplôme inoubliable

Plagiat de Xavier Bettel / Un diplôme inoubliable
Faute de décision, le mémoire de Xavier Bettel est toujours crédté d’un 11/20 et le diplôme de DEA toujours bel et bien reconnu

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Un an après la polémique, le ministre d’Etat, Xavier Bettel, est toujours titulaire d’un DEA Droit public, sciences politiques. Le service juridique de l’Université de Lorraine, où il l’a obtenu en 1999, est toujours en train d’analyser la demande de l’ancien étudiant d’être déchu de son diplôme. Il faudrait qu’elle se résolve à conclure au plagiat pour faire droit à cette demande inédite.

Le ministre d’Etat, Xavier Bettel, est toujours le détenteur d’un diplôme d’études approfondies en Droit public et sciences politiques, obtenue à l’Université de Nancy 2, devenue Université de Lorraine, à la session de septembre 1999, alors qu’il était jeune député. En effet, plus d’un an après le comptage réalisé par Reporter.lu qui révélait que le mémoire de DEA du ministre d’Etat était à 96% emprunté à d’autres auteurs, en considérant le nombre de pages possédant au moins un passage plagié, le diplôme n’a toujours pas été officiellement supprimé. Le cas de Xavier Bettel a créé l’insécurité juridique.

Dans un premier temps, le ministre d’Etat et son directeur de mémoire de l’époque avaient voulu objecter que la pratique était monnaie courante à la fin du siècle dernier. Le Tageblatt avait alors retrouvé un ancien camarade de promotion qui avait déclaré que 80% des étudiants à l’époque plagiaient en sachant qu’ils n’en avaient pas le droit. Dans un article paru il y a tout juste un an, nous avions confirmé les multiples emprunts de ce mémoire consacré à la réforme des modes de scrutin aux élections européennes. De la lecture ressortait la facilité avec laquelle les emprunts à des livres loin d’être méconnus et à des écrits politiques récents (soit un total de huit sources de plagiat identifiées) auraient dû être détectés, au vu de l’absence complète de notes de bas de page et des ruptures de style manifestes. La problématique était fournie par le discours d’un libéral néerlandais, absent de la bibliographie. 

L’université pas épargnée

Jean-Noël Darde, autodéclaré archéologue français du copier-coller, allait parler de „plagiat servile“ et d’un sommet d’hypocrisie à l’issue de la décision rocambolesque qu’allait prendre la délégation à l’intégrité scientifique de l’Université de Lorraine, le 1er février 2022, deux mois plus tard que prévu. Cette dernière publiait une déclaration très confuse et très contradictoire. Les experts ayant examiné le mémoire oscillaient entre la probabilité de „formes de plagiat“ et „un travail original de compilation de documents et de synthèse“. Et le président de l’Université de Lorraine en concluait qu’il y avait lieu pour l’ancien étudiant de „reprendre son mémoire de DEA dans les meilleurs délais pour y inclure l’ensemble des références manquantes et de le mettre en conformité avec les pratiques actuelles de citation“, pour ne pas avoir à le lui retirer. Xavier Bettel s’était au final montré plus sévère que l’université en préférant renoncer à son diplôme pour „éviter une perte de confiance dans le travail académique“.

L’Université de Lorraine s’est alors retrouvée dans une position inconfortable, qu’elle n’a toujours pas quittée. Si, dans son avis, elle disait qu’elle serait, faute de corrections apportées au mémoire, contrainte „de saisir ses instances avec comme conséquence le possible retrait du diplôme de DEA“, l’université, dix mois plus tard, a manifestement décidé de ne pas précipiter les choses. „Le service juridique de l’Université de Lorraine me fait savoir que la requête de M. Bettel est actuellement en cours de traitement“, explique sa chargée de relations de presse, Fanny Lienhardt-Humbert. On ne supprime pas un diplôme à la légère. Il faut le justifier, ce qui amènerait l’Université de Lorraine à se dédire et conclure plus nettement à un plagiat dont le ministre d’Etat n’a jamais voulu entendre parler.  

JJ
12. November 2022 - 8.56

Cher Mr.Jerôme,
connaissez-vous l'efficacité et la rapidité des administrations françaises? On est toujours en train d'analyser et d'évaluer.
Surtout si on risque de perdre sa crédibilité comme dans ce cas précis.