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„Je suis réfugié, et vous?“: L’écrivain Remo Ceccarelli au sujet de son livre

„Je suis réfugié, et vous?“: L’écrivain Remo Ceccarelli au sujet de son livre

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Pendant de nombreuses années, les rédactrices de PassaParola ont insisté pour que Remo Ceccarelli compile ses articles sur l’émigration italienne au Luxembourg en un volume. Le journaliste bénévole a fini par céder. Le résultat a paru le 3 mars lors du 19e Salon du livre et des cultures au Kirchberg.

De Sara Goerres

„Tanti Italiani fa … in Lussemburgo: Viaggio nella memoria (e un po’ di storia) della nostra emigrazione“ (Beaucoup d’Italiens après … au Luxembourg: Voyage dans la mémoire (et un peu d’histoire) de notre immigration), publié chez „PassaParola Editions“, a été présenté le 3 mars avec le soutien de l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte.

L’auteur, Remo Ceccarelli, est un journaliste bénévole né en 1967 à Esch-sur-Alzette dans le quartier de la Hoehl, qui joue un rôle important dans le livre. Il a toujours eu envie de donner une voix aux personnes qu’il a connues depuis son enfance et qui l’ont marqué.

Le livre, écrit entièrement en italien, comprend des articles que Remo Ceccarelli a rédigés pendant dix ans pour PassaParola, mensuel italien paraissant au Luxembourg. Ils racontent des histoires de l’émigration qui font pleurer et rire.

„C’est notamment Maria Luisa Caldognetto (auteure luxembourgeoise, NDLR) qui m’a poussé, car elle disait qu’un livre laissera une plus grande trace que de simples articles publiés pendant des années“, explique Ceccarelli face au Tageblatt. „L’important pour moi était de laisser des traces des personnes dont j’ai fait la connaissance quand j’étais petit pour qu’elles ne soient pas oubliées.“

„Ecrire, pour moi, est une nécessité“

En ce qui concerne son choix de se tourner vers l’écriture, l’auteur souligne: „Ecrire, pour moi, ce n’était pas un choix, mais une pulsion, une nécessité.“
Quant à la forme de l’œuvre, il s’en explique comme suit: „En effet j’ai écrit pendant dix ans des articles pour PassaParola. Le défi était de regrouper ces articles dans différentes catégories et de définir ce qui fait partie des recherches personnelles, des albums de souvenirs personnels et encore des recherches que j’ai faites notamment dans les archives du Tageblatt.“

Le livre comprend huit grands chapitres dans lesquels Ceccarelli relate entre autres des histoires sur les lieux symboliques, des portraits de familles, du sport, des Italiens d’aujourd’hui et de hier. Ainsi on se demande pourquoi ce livre est si personnel pour l’auteur. „Tout au long de ma vie, j’ai eu un combat avec mes origines et avec le fait d’être au Luxembourg. A travers l’écriture du livre, j’ai appris que bien sûr je serai toujours Italien, mais j’ai aussi accepté qu’il est toujours mieux d’être debout sur ses deux jambes que de tenir sur une seule.“

Après la publication de l’oeuvre, il dit s’être senti „libéré en quelque sorte“ et que le premier jour du reste de sa vie avait commencé. Un des plus grands défis était de rester fidèle à lui-même et de ne rien oublier. „De situer les petites histoires des petites personnes vis-à-vis de la grande Histoire et de le faire sans trop verser dans le pathos excessif, mais avec un engagement honnête.“ L’auteur accorde aussi une énorme importance à la forme et au style de ses articles.

Petites personnes et grande Histoire

Ceccarelli aime changer les points de vue de la narration. Il ajoute lui-même qu’il n’oublie pas qu’il sort d’une section littéraire au lycée. Une des histoires qui l’ont marqué le plus est le chapitre „Oh Boy, Mister Caramëli!!“, qui parle de l’émigration aux Etats-Unis de l’oncle de sa mère. A noter que l’écrivain explique aussi dans son épilogue qu’il s’identifie à un réfugié et nous demande comment nous nous identifions.

Ceccarelli souligne en outre que lors du travail sur l’édition du livre, personne n’a été rémunéré, ni le jeune homme chargé de la couverture ni la dame responsable de la mise en page. Les revenus sont versés à PassaParola, qui a payé l’impression.

„Cela est aussi ma devise principale dans la vie depuis que je travaille. Je n’ai jamais reçu un centime pour ce que je fais à côté de mon travail et cela est une grande opportunité. De ne jamais mélanger ma passion avec de l’argent.“

Traduction en vue?

Une traduction de l’œuvre n’a pas encore été faite. Mais l’auteur précise: „Je serai ravi si le livre est traduit un jour, peut-être aussi dans le contexte d’Esch 2022, capitale culturelle européenne, puisque la ville d’Esch joue un grand rôle dans le livre. Mais ce chantier n’a pas encore été entamé.“

L’œuvre s’adresse surtout aux jeunes. „Après le Festival de la migration, en rentrant à la maison, mon petit neveu avait envie de lire les premières pages du livre. C’est ainsi que j’ai compris que ce livre est pour eux. Il est une partie du passé dédiée à ceux qui regardent dans le futur – et ceux qui regardent dans le futur, ce sont définitivement les jeunes.“

 

Le livre est disponible dans la Libreria Italiana (11 Rue Saint Ulric, 2651 Luxembourg)

Pour plus d’informations: info@passaparola.info et http://www.passaparola.info/